ALQUIER (Dalquier) DE SERVIAN, JEAN D’, officier dans les troupes régulières, circa 1710–1761.
Jean d’Alquier de Servian, officier âgé de plus de 60 ans, s’embarquait à Brest pour la Nouvelle-France en avril 1755. Sa carrière dans les troupes de terre était longue de plusieurs années déjà : en 1710, il avait été nommé lieutenant, en 1734, capitaine et, en 1748, capitaine de grenadiers (compagnie d’élite dans un bataillon). À son arrivée au Canada, il portait ce titre et faisait partie du 2e bataillon de Béarn ; il était de surcroît chevalier de Saint-Louis.
D’Alquier participa à plusieurs combats avec son bataillon. Le marquis de Montcalm qui tenait cet officier en haute estime trouvait son zèle tout à fait louable bien que parfois déplacé pour un homme de son âge. D’Alquier était, selon Lévis*, l’un des plus vieux soldats au Canada à cette période. Le 4 novembre 1757 il fut promu lieutenant-colonel et reçut le commandement du 2e bataillon de Béarn. D’Alquier s’illustra de façon particulière à la bataille du 13 septembre 1759, où, d’ailleurs, il fut blessé ; le même jour, il assistait au conseil de guerre, présidé par le gouverneur général Pierre de Rigaud* de Vaudreuil, qui décida de la stratégie de retraite pour l’armée française. D’Alquier renouvela ses exploits à la bataille de Sainte-Foy, le 28 avril 1760. Succédant à Bourlamaque, il assuma le commandement de l’aile gauche et, durant la bataille, il contrevint à un ordre de retraite venant de Lévis. Il réussit à conserver aux Français le moulin de Dumont, point stratégique situé sur le chemin Sainte-Foy. Après plusieurs heures de combat contre les soldats du major John Dalling et après que les belligérants eurent tour à tour occupé le moulin, il réussit dans une dernière contre-attaque à la baïonnette à y déloger définitivement les Highlanders. D’Alquier fut une fois de plus blessé et on le conduisit à l’Hôpital Général, situé hors des murs de Québec. Le 16 mai, Lévis leva le siège de la ville, commencé depuis le 28 avril, et d’Alquier demeura à l’hôpital, devenant prisonnier des Anglais qui prenaient le contrôle de l’édifice. Il retrouva sa liberté après la capitulation de Montréal signée le 8 septembre 1760 et s’embarqua pour la France le 20 octobre suivant.
Le roi reconnut les mérites de cet officier et lui accorda le 10 février 1761 une pension supplémentaire de 400# sur le trésor royal. D’Alquier avait déjà obtenu en 1757 une pension de 400# sur l’ordre de Saint-Louis et, le 12 février 1760, une gratification de 600#. Nous ignorons la date de son décès.
Knox, Historical journal (Doughty), III : 303.— P.-B. Casgrain, Le moulin de Dumont, BRH, XI (1905) : 67.— L.-P. Desrosiers, Officiers de Montcalm, RHAF, III (1949–1950) : 367–370 (l’auteur trace un excellent tableau de la carrière de ce militaire).— P.-G. Roy, Le conseil de guerre du 13 septembre 1759, BRH, XXIX (1923) : 116.
Michel Paquin, « ALQUIER (Dalquier) DE SERVIAN, JEAN D’ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/alquier_de_servian_jean_d_3F.html.
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Auteur de l'article: | Michel Paquin |
Titre de l'article: | ALQUIER (Dalquier) DE SERVIAN, JEAN D’ |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |