HAYMAN, ROBERT, poète, colonisateur, gouverneur de la colonie de Bristol à Terre-Neuve, baptisé le 14 août 1575, fils de Nicholas Hayman et d’Alice Gaverocke ; il épousa Grace Spicer le 21 mai 1604 à Exeter ; décédé au mois de novembre 1629 en Guyane, où il fut inhumé.
Hayman passa sa jeunesse à Tomes, dans le Devonshire, où son père, un marchand, était très en vue. En 1590, il terminait ses études secondaires à l’Exeter College d’Oxford ; en juillet 1596, on lui conférait le baccalauréat ès arts, et, en octobre de la même année, il devenait étudiant à Lincoln’s Inn. Entre le moment où il obtint ses grades et le mois de juillet 1600, il étudia à Poitiers, d’après une lettre que son père écrivit à Sir Robert Cecil en le priant de trouver un emploi à Robert. Cecil a-t-il consenti à l’aider ? Il reste que plus tard Hayman prétendit avoir bien connu la cour d’Élisabeth. À Oxford, il jouissait d’une certaine notoriété comme poète et il connaissait d’autres poètes, dont William Vaughan, fondateur de la colonie de la baie des Trépassés, à Terre-Neuve
L’origine des liens de Hayman avec Bristol n’est pas claire ; cependant une de ses sœurs épousa John Barker, de Bristol, et les poèmes de Hayman révèlent qu’il y connaissait bien des gens. La ville de Bristol s’était intéressée à la colonisation de Terre-Neuve depuis 1610, et John Guy, citoyen de Bristol, avait été le premier gouverneur de la colonie de Cuper’s Cove (Cupids). Peut-être la querelle de Guy avec la compagnie, environ cinq ans plus tard, incita-t-elle les membres de la Compagnie des Marchands aventuriers de Bristol, l’année où Barker en fut le maître (1617–1618), à réclamer leur propre concession de terres. Ils obtinrent des terres dans le voisinage du Havre-de-Grâce, sur la baie de la Conception, et appelèrent l’endroit Bristol’s Hope, nom qu’il porte encore aujourd’hui.
On sait bien peu de choses sur la carrière de Hayman comme gouverneur de cette colonie, mais, aux dires de contemporains, ce fut, semble-t-il, un établissement florissant. On ignore même la date de sa nomination, mais il est possible qu’il ait assumé ce poste dès la fondation de la colonie vers 1618. Il fut certainement gouverneur pendant quelques années : sa première visite dura 15 mois et il y passa plusieurs étés jusqu’à ce qu’il cessât d’être gouverneur, probablement en 1628. Il y avait encore des colons à Bristol’s Hope en 1631, mais on ignore si un second gouverneur fut désigné. Pendant son séjour à Terre-Neuve, Hayman, dont le rôle, à l’en croire, se bornait à surveiller le travail des autres, écrivit des vers et fit des traductions d’œuvres de John Owen, de Rabelais et d’autres auteurs, qu’il publia en 1628. Il adressa un recueil de ses propres poèmes aux promoteurs des divers établissements de Terre-Neuve, louant ceux qui, comme George Calvert, Lord Baltimore, avaient persévéré, et fustigeant ceux qui, comme Lord Falkland, s’étaient décourages. En outre, vers 1628, il chercha à obtenir l’aide de la reine pour la colonie, par l’entremise du duc de Buckingham. Il fit valoir que les capitaux privés s’étaient révélés insuffisants et s’efforça de démontrer que le pays trouverait peut-être avantage à exploiter à fond les ressources de l’île.
De Terre-Neuve, Hayman passa en Guyane. En novembre 1628, il partit pour l’Amazone avec Robert Harcourt, atteignant Wiapoko (Oyapock) au mois de février suivant. En novembre 1629, il succomba à la fièvre au cours d’une expédition.
Le livre de Hayman s’intitule Quodlibets, lately come over from New Britaniola (London, 1628) ; sa lettre à Buckingham et son adresse à Charles 1er se trouvent au BM, Egerton MSS, 2 541 ; son testament, daté du 28 nov. 1628 et homologué le 23 janv. 1633, est à Somerset House, P.C.C., 1 Russell.— V. aussi : Bristol Society of Merchant Venturers, Book of charters, I.— The book of examinations and depositions, 1622–44, II, ed. R. C. Anderson (« Southampton Record Soc. », XXXI, 1931), 65–69.— Hist. MSS Coin., 9, Salisbury (Cecil) MSS, X.— Register of the University of Oxford (1571–1622), ed. C. W. Boase and A. Clark (2 vol. [II en 4 parties], « Oxford Hist. Soc. », 1884–89), II, parties 2, 3.— DNB.— G. C. Moore-Smith, Robert Hayman and the Plantation in Newfoundland, English Historical Review, XXXIII (1918) : 21–36.— J. A. Williamson, The English colonies in Guiana and on the Amazon, 1604–1668 (Oxford, 1923).— Anthony A Wood, Athenae Oxonienses : an exact history of writers and bishops who have had their education in the University of Oxford (3rd ed., 4 vol., London, 1813–20), II. [David Galloway, Robert Hayman ..., William and Mary Quarterly (Williamsburg, Virg.), 3esér., XXW (1967).]
Gillian T. Cell, « HAYMAN, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hayman_robert_1F.html.
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Auteur de l'article: | Gillian T. Cell |
Titre de l'article: | HAYMAN, ROBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 15 oct. 2024 |