BRADEN, MARY ELLEN (Macnab), institutrice, réformatrice sociale et auteure, née le 14 décembre 1854 à Middle Musquodoboit, Nouvelle-Écosse, fille d’Adams Archibald Braden et d’Eleanor Jane Gladwin ; le 25 juin 1878, elle épousa à Musquodoboit, Nouvelle-Écosse, William Macnab, et ils eurent un fils et trois filles ; décédée le 15 décembre 1939 à Halifax.
Mary Ellen Braden, fille d’un fermier, obtint un brevet d’enseignement de première classe en juillet 1870. Sa carrière d’institutrice se termina huit ans plus tard lorsqu’elle épousa William Macnab, imprimeur de livres religieux et d’autres ouvrages pour des particuliers, et dont l’entreprise était en pleine expansion. Veuf, il était de 20 ans son aîné et avait déjà un fils et une fille. Leur mariage amena Mme Macnab non seulement à Halifax, mais aussi à l’église presbytérienne de la famille Macnab, l’église St Matthew, où la Woman’s Foreign Missionary Society avait été fondée deux ans plus tôt. Mme Macnab vouerait le reste de sa vie à cet organisme (renommé en 1915 Woman’s Missionary Society), qui se consacrait à des œuvres missionnaires au pays et à l’étranger. En 1907, elle devint rédactrice en chef de l’organe officiel de sa division de l’Est (devenue l’Atlantic Mission Society), le Message, publié à Halifax. Elle occuperait ce poste pendant 30 ans.
En plus de son travail à l’église presbytérienne, Mme Macnab réussit à trouver du temps pour diverses autres activités publiques. Elle fut présidente de la section locale de la Young Women’s Christian Association pendant 17 ans, secrétaire-trésorière du Ladies Musical Club of Halifax et membre à vie de la section Frances Willard de l’Union chrétienne de tempérance des femmes. Elle fut l’une des fondatrices et un pilier du Halifax Local Council of Women, et ses préoccupations féministes correspondaient à celles de certains membres de ce groupe, dont Edith Jessie Archibald. Elle promut le concept de terrain de jeu pour enfants défendu par Alexander McKay*, ainsi que la nomination de femmes dans les forces policières de la ville [V. Elizabeth Maud Bates].
Selon la notice nécrologique de Mme Macnab parue dans le Halifax Herald, elle fut peut-être la première grande dame de Halifax à accueillir des militaires chez elle pendant la Première Guerre mondiale. Même au cœur des préoccupations associées au temps de guerre, son activisme social ne diminua pas. Sous la direction d’Eliza Ritchie, Mme Macnab et d’autres doyennes du mouvement féministe de la ville formèrent en 1917 la Nova Scotia Equal Franchise League (aussi connue sous le nom de Nova Scotia Equal Suffrage League). À la première et unique réunion annuelle de cette ligue, qui eut lieu à Halifax en janvier 1918, Mme Macnab fut désignée secrétaire correspondante. Le projet de loi sur le suffrage adopté plus tard dans l’année par le gouvernement provincial de George Henry Murray* lui donna satisfaction.
Au début des années 1920, Mme Macnab se trouva engagée dans une controverse étroitement liée à ses origines religieuses : le débat conflictuel sur l’union interconfessionnelle des presbytériens, des méthodistes et des congrégationalistes. Sa fierté d’être huguenote la conforta dans son opposition à l’union, qu’elle considérait comme une atteinte à la liberté religieuse. Les efforts pour rallier les opposantes à l’échelle nationale avaient échoué, mais des groupes de véhémente résistance subsistèrent dans les provinces de l’Atlantique et en Ontario, encouragés par les réactions de Mme Macnab et d’autres activistes. Bien qu’elle ait été âgée de presque 70 ans, Mme Macnab devint, en 1924, membre fondateur de la section de Halifax de la Presbyterian Church Association, défavorable à l’union. Elle fut l’une des figures marquantes de la Woman’s Missionary Society qui, à la réunion annuelle de la division de l’Est à New Glasgow, au mois de septembre de cette année-là, incitèrent les presbytériens toujours loyaux à se séparer des unionistes et ouvrirent la voie à la formation, le mois suivant, du synode des provinces Maritimes, un synode provisoire hors de l’union.
Après la mort de son mari, en novembre 1924, Mme Macnab plaça les services de sa firme, William Macnab and Son, à la disposition de l’Église presbytérienne au Canada qui subsistait toujours [V. Clarence Dunlop Mackinnon ; Ephraim Scott]. En 1925, année où l’union se concrétisa, elle devint présidente inaugurale de la nouvelle organisation régionale de la Woman’s Missionary Society et membre fondateur de l’église presbytérienne à Halifax (nommée plus tard église presbytérienne de Saint David), la seule congrégation presbytérienne de la ville après l’union. En juin 1925, avant la dernière assemblée générale de l’ancienne Église presbytérienne au Canada, elle assista au congrès final de la Presbyterian Church Association. Elle reprit son poste de rédactrice en chef du Message (renommé peu après Presbyterian Message), qu’elle avait dû quitter momentanément en 1924.
Mme Macnab était bien connue à l’époque comme poète lyrique, mais ses œuvres, qui furent publiées dans des journaux et des revues, n’ont jamais été colligées. Un paragraphe qu’elle écrivit pour le Presbyterian Message en 1930 révèle son amour des saisons en « contrée septentrionale ». Au moins un de ses poèmes, The call of the sea, qui date de 1938, reflète une sensibilité propre aux habitants des Maritimes. Admiratrice du poète et mélodiste irlandais Thomas Moore (1779–1852), sur qui elle écrivit une étude critique maintenant disparue, elle devint membre fondateur de la division néo-écossaise de la Canadian Authors Association en 1921. En 1931, elle présenta une communication à la Nova Scotia Historical Society sur l’établissement des colons. Malade durant les trois dernières années de sa vie, elle mourut dans sa maison à Halifax en 1939.
On se souvient surtout de Mary Ellen Macnab comme d’une progressiste sur le plan social et comme l’une des quelques militantes qui résistèrent de façon inébranlable à l’union des Églises, contribuant ainsi à la reconstruction de l’Église presbytérienne au Canada.
Il ne subsiste que quelques-uns des papiers de Mary Ellen Braden (Macnab) ; ils se trouvent aux NSA, MG 1, vol. 572b et MG 100, vol. 184, file 28. Ses poèmes ont été publiés dans des journaux et des revues, mais n’ont jamais été colligés. Son poème The call of the sea a paru dans Dalhousie Rev., 18 (1938–1939) : 36. Elle a aussi écrit The Presbyterian Congress/Toronto 1925 : written for the Halifax Presbyterial, July 8 ([Halifax, 1925]), The sixtieth anniversary of the Woman’s Missionary Society, Eastern Division of the Presbyterian Church in Canada, 1876–1936 ([Halifax, 1936]) et, en collaboration avec Isabella McCulloch, Fifty years of woman’s missionary work (s.l.n.d.). Son texte publié dans le Presbyterian Message (Halifax) de mai 1930 se trouve en page 2. Elle présenta sa communication « Pioneer settlers, their trials and successes » à la N.S. Hist. Soc. le 9 janv. 1931.
Atlantic Mission Soc. Arch. (New Glasgow, N.S.), Woman’s Missionary Soc., Eastern Div. records.— NSA, Churches, St Matthew’s Presbyterian (Halifax), RBMS, 25 juin 1878 (mfm).— Halifax Herald, 16 déc. 1939.— Roberta Clare, « The role of women in the preservation of the Presbyterian Church in Canada : 1921–28 », dans The burning bush and a few acres of snow : the Presbyterian contribution to Canadian life and culture, William Klempa, édit. (Ottawa, 1994), 259–277.— C. L. Cleverdon, The woman suffrage movement in Canada, introd. par Ramsay Cook (2e éd., Toronto, 1974).— Presbyterian Message (Saint John), février 1940 : 3.— Jennie Reid, Musquodoboit pioneers : a record of seventy families, their homesteads, and genealogies, 1780–1980 (2 vol. [N.-É.], 1980) (aussi accessible en ligne à www.rootsweb.com/~canns/musq1.html).
Barry Cahill, « BRADEN, MARY ELLEN (Macnab) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/braden_mary_ellen_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/braden_mary_ellen_16F.html |
Auteur de l'article: | Barry Cahill |
Titre de l'article: | BRADEN, MARY ELLEN (Macnab) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2014 |
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