Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 2904560
BUCHANAN, ISAAC, marchand, homme politique et auteur, né le 21 juillet 1810 à Glasgow, Écosse, quatrième fils de Peter et Margaret Buchanan ; en janvier 1843, à Glasgow, il épousa Agnes Jarvie, et ils eurent 11 enfants ; décédé le 1er octobre 1883 à Hamilton, Ontario.
Le père d’Isaac Buchanan était un manufacturier prospère qui devint marchand à Glasgow. Pendant les guerres napoléoniennes, il fit l’acquisition du domaine historique d’Auchmar, comprenant 1 378 acres et situé dans la paroisse de Buchanan, dans le Sterlingshire ; à ce bien était attaché le droit d’ajouter « of Auchmar » à son nom. Conseiller presbytéral dans l’Église d’Écosse, il recevait souvent dans sa demeure de Glasgow des laïcs et des ecclésiastiques éminents de l’aile évangélique de l’Église d’Écosse. La famille Buchanan accordait beaucoup d’importance à l’éducation et, après avoir fréquenté la Glasgow Grammar School, Isaac commença de préparer son entrée à l’université en vue d’accéder à une profession. Mais au lieu de cela, en octobre 1825, il entra comme apprenti au service de la William Guild and Company, firme de Glasgow composée de marchands faisant du commerce avec les Antilles. Buchanan a toujours affirmé avoir pris lui-même cette décision, et qu’elle était tout à fait spontanée ; quoi qu’il en soit, peu de temps auparavant, son père avait essuyé des pertes considérables dans le commerce languissant des Caraïbes, et le revers de fortune familial peut bien avoir été à l’origine du changement dans ses projets.
William Guild possédait des filiales en Jamaïque et au Honduras, mais il décida que Montréal serait peut-être un meilleur endroit pour lancer en affaires son fils William. En mars 1830, il fonda avec celui-ci la William Guild Jr and Company of Montreal, importatrice de « marchandises sèches ». Buchanan, ayant fait preuve d’une énergie et d’un enthousiasme qui avaient fortement impressionné Guild père, se vit offrir de devenir associé en second, avec droit au quart des profits. Quittant sa famille pour la première fois au début d’avril, il gagna Montréal via Liverpool, Angleterre, et New York. Pour soutenir la concurrence avec les firmes déjà établies, la nouvelle entreprise chercha à s’assurer la clientèle de marchands arrivant à Montréal pour la première fois, la plupart en provenance du Haut-Canada. Comme ces derniers manquaient de capital, on ne pouvait leur vendre qu’en leur accordant un crédit de 12 mois. Cette manière relative au crédit inquiéta Guild père qui craignait que son capital ne fût bloqué au Canada ; en conséquence, Buchanan proposa que l’entreprise soit relogée plus loin de ses concurrents et qu’elle se rapproche de ses clients dans l’espoir de s’assurer des affaires en argent comptant. En décembre 1831, Buchanan alla s’installer à York (Toronto) et, en 1832, il ouvrit la William Guild Junior and Company, probablement la première et certainement la plus vaste entreprise de la ville s’adonnant exclusivement au commerce en gros. Mais là encore les ventes ne pouvaient s’effectuer que sur une base de crédit à long terme.
En dépit de périodes où il se sentait seul et abattu, Buchanan gardait confiance dans l’avenir du Haut-Canada. Il spécula sur les terres, acheta quelques actions dans une affaire de bateaux à vapeur et enfin, avec son seul frère survivant, Peter*, il consentit à acheter la part des Guild dans l’entreprise d’York. En 1834, les frères Buchanan utilisèrent leur part de la succession de leurs parents, soit les deux tiers (environ £12 000, cours d’Angleterre, somme constituée en grande partie par le produit de la vente du domaine d’Auchmar en 1830), pour fonder à Glasgow la firme Peter Buchanan and Company, qui aurait la charge de diriger les finances et les achats, et à Toronto la firme Isaac Buchanan and Company, chargée de gérer les ventes et le crédit. Les deux frères étaient conjointement propriétaires de chaque compagnie. Robert William Harris*, directeur du secteur des marchandises sèches de la firme des Guild à Toronto, se révélait un allié important et, en 1835, il s’associa à la firme Isaac Buchanan and Company.
Buchanan devint bientôt un personnage jouissant d’un certain renom à Toronto. Il contribua en 1835 à la fondation de la chambre de commerce de la ville dont il fut président de 1835 à 1837 et, en 1836, à celle de la St Andrew’s Society, qu’il servit également à titre de président, ainsi qu’à celle du Toronto Club, premier club de la ville réservé aux hommes ; il fut aussi président du conseil d’administration de l’église presbytérienne St Andrew. Buchanan constata que l’oligarchie tory de la ville avait de l’animosité à son égard ; pour sa part, il la considérait comme très provinciale. La position inférieure où se situait son Église, celle d’Écosse, dans le Haut-Canada, l’affligeait particulièrement et, en 1835, il publia un supplément d’un journal pour demander qu’on donne à l’Église d’Écosse une part des revenus des « réserves » du clergé. Comme la plupart des brochures et des lettres ouvertes qu’il publia par la suite, cet écrit constituait davantage un symptôme des problèmes locaux qu’une contribution à leur solution ; Buchanan avait rarement des suggestions d’une originalité frappante à présenter, et sa rhétorique grinçante réussissait peu à convaincre les sceptiques.
Lorsque la rébellion éclata dans le Haut-Canada au début de décembre 1837, Buchanan accepta une commission dans la milice locale. Il fit du service à Toronto et ensuite à la frontière du Niagara ; son plus sérieux problème était, selon lui, les troupes qu’il y commandait, tous des Irlandais, « des diables incarnés ». Il engageait cependant sa parole d’honneur que s’il parvenait « à rattraper [les] rebelles d’enfer et [les] Yankees [il était] prêt à vendre [sa] peau très chèrement ». De retour à Toronto en février 1838, il publia une mise en garde contre « les principes égoïstes de la faction High Church » qui pourraient bientôt provoquer une autre révolte, à moins que ne surviennent des changements visant à une distribution équitable des revenus des réserves du clergé. Ce mois-là, cependant, il partit pour la Grande-Bretagne dans le but de placer les commandes de la firme Isaac Buchanan and Company pour l’année 1838 et prendre la responsabilité du bureau de Glasgow pendant une période de 18 mois ; entre-temps, Peter vint au Haut-Canada.
Les profits élevés réalisés à Toronto en 1838 et les bas prix en cours en Grande-Bretagne incitèrent Isaac Buchanan, en 1839, à augmenter considérablement les expéditions de marchandises de l’entreprise Peter Buchanan and Company ; en vue de financer cette spéculation, il effectua de lourds emprunts auprès de la banque de la compagnie à Glasgow et auprès de plusieurs maisons de commerce du même endroit, ainsi qu’en Angleterre. Afin de vendre ces marchandises, Peter Buchanan et Harris devaient augmenter rapidement la clientèle de leur maison d’affaires. Isaac Buchanan craignait que l’entreprise, qui avait des comptes élevés en suspens du côté ouest du Haut-Canada, ne pût être dépassée par une firme puissante qui aurait son siège à Hamilton, et la rumeur voulait que plusieurs compagnies montréalaises projetaient d’ouvrir une telle filiale. Dans le but de les devancer, il se rendit à Hamilton au printemps de 1840, loua un très grand entrepôt en voie d’achèvement et, avec John Young*, principal négociant de Hamilton, il fonda une nouvelle société sous le nom de Buchanan, Harris and Company. Pour contribuer à attirer des clients dans une aussi petite localité, on décida d’ouvrir un rayon d’articles d’épicerie et, pour l’approvisionner, il s’avérait nécessaire d’avoir un bureau à Montréal. Se servant des relations d’affaires que la société possédait à l’ouest, celui qui fut engagé pour diriger ce bureau de Montréal, James Law, ne tarda pas à mener l’opération à très bonne fin. À partir de 1845, cette filiale portera le nom d’Isaac Buchanan and Company (la firme torontoise du même nom ayant cessé d’exister) ; l’entrepôt qu’elle possédait était situé au bord du canal Lachine, et l’on ajouta à ce commerce considérable d’articles d’épicerie le fer, la quincaillerie et le grain. La plupart du temps, Buchanan prenait des décisions dans un but d’expansion sans avoir consulté son frère, mais, encouragés par le développement rapide du Haut-Canada et l’habileté en affaires de leurs associés, tous deux connurent une belle réussite. Le capital original investi par Peter et Isaac Buchanan avait quintuplé à la fin de 1843. Mais ce dernier ne trouvait qu’un faible plaisir aux affaires courantes qui offraient un exutoire peu satisfaisant à sa « vitalité débordante ».
En 1841, sous les auspices du nouveau gouverneur général lord Sydenham [Thomson*], le Haut et le Bas-Canada furent réunis en une seule province. Buchanan, lors de son séjour à Glasgow, avait protesté contre la nomination de Thomson, alléguant les liens qui le rattachaient au commerce de la Baltique, mais il ne tarda pas à être entièrement d’accord avec lui concernant le projet d’union, les réserves du clergé et l’importance de poursuivre les programmes d’expansion économique qui devaient se situer au-dessus des anciens objectifs coloniaux. Par la suite, il accepta avec empressement d’être mis en nomination, dans l’intérêt du gouverneur, aux élections de 1841 pour représenter Toronto, citadelle du Family Compact des tories, et il fournit une contribution de £1 000 à l’appui de sa cause. Dans une lutte acharnée que les discours de Buchanan ne contribuaient guère à adoucir, celui-ci et John Henry Dunn* remportèrent une victoire serrée, grâce au solide appui que plusieurs marchands de Toronto leur avaient apporté.
À la première séance que tint l’Assemblée législative après l’Union, Buchanan affirma « avoir joué un rôle essentiel dans tous les événements de l’heure ». Le plus remarquable est qu’il contribua à bloquer le projet de Sydenham visant à créer une banque provinciale d’émission, qui aurait pour conséquence, craignait-il, de diminuer la masse monétaire dans le Haut-Canada et, ainsi, de détruire plusieurs entreprises (la sienne toutefois ne se trouvait pas en cause) et d’acculer par là le commerce du Haut-Canada à une dépendance totale des marchands de Montréal. Mais il n’était pas dans sa nature de chercher ou de comprendre les compromis et les alliances, et, en fin de compte, il considéra son rôle de simple député comme plutôt ingrat. Il s’en retourna donc à Glasgow pendant que son frère s’en revenait au Canada ; n’ayant pas assisté aux séances de l’Assemblée en 1842, il remit sa démission au début de 1843, convaincu que ses objectifs fondamentaux, l’Union et le « gouvernement responsable », étaient maintenant atteints avec certitude.
Buchanan ne se révélait pas un théoricien original ou de premier plan sur les questions constitutionnelles, et ses opinions là-dessus étaient caractéristiques de bien des modérés. Il croyait essentiellement que le terme « gouvernement responsable » sous-entendait que le régime oligarchique qui prévalait pendant les décennies 1820 et 1830 n’aurait plus cours et qu’une majorité à l’Assemblée donnerait désormais le ton au gouvernement. Mais ce terme ne supposait pas nécessairement l’application intégrale des principes d’un gouvernement avec responsabilité ministérielle tels que Robert Baldwin* les entendait. Buchanan considérait surtout que le gouverneur avait une responsabilité essentielle qui était de veiller à conserver le lien avec la Grande-Bretagne et â empêcher les doctrines américaines de se répandre au Canada ; le gouverneur avait l’autorité d’agir en toute indépendance pour s’acquitter de cette tâche. Baldwin faisait figure, aux yeux de Buchanan et de plusieurs de ses semblables, tel William Henry Draper*, d’extrémiste dangereusement doctrinaire, qui, quoique personnellement au-dessus de tout reproche, était entouré d’influences virtuellement subversives ; les idées de Baldwin étaient perçues comme devant mener inévitablement à une rupture du lien avec l’Empire.
Pendant son séjour à Glasgow, Buchanan courtisa puis épousa Agnes Jarvie, fille d’un marchand de cette ville, qui avait la moitié de son âge. Tout au long de leur vie commune, elle fut pour lui un appui indispensable et fidèle. Ils rejoignirent le Canada au milieu de l’année 1843, nourrissant l’espoir que Buchanan gagne assez d’argent pour leur permettre de se retirer éventuellement en Écosse. Dans l’optique de cet objectif plutôt modéré, il fut d’accord avec le projet de son frère de fermer le magasin de Toronto à la fin de 1844 et de consolider leurs affaires dans le Haut-Canada au sein de leur entreprise de Hamilton, filiale qui enregistrait les meilleures réussites ; on y ajouta à ce moment-là un autre rayon : la quincaillerie. La Buchanan, Harris and Company devint ainsi un florissant commerce général de gros, qui se proposait d’établir un commerce exclusif avec les clients auxquels il était prêt à accorder son appui sous forme de crédit.
Malgré sa démission de son poste de député à l’Assemblée législative, Buchanan n’abandonna jamais vraiment la politique ; ainsi, pendant qu’il se trouvait en Grande-Bretagne, il préconisa une loi analogue au Canada Corn Act de 1843, loi dont il revendiqua toujours une part du mérite de l’avoir fait adopter. De retour à Toronto, il critiqua vertement les ministres réformistes dirigés par Louis-Hippolyte La Fontaine* et Baldwin pour avoir démissionné du Conseil exécutif à la fin de 1843. Il affirmait que leur action témoignait d’un esprit de parti trop étroit, et que, comme bon nombre de leurs partisans étaient républicains, ils menaçaient le lien avec la Grande-Bretagne. Il se lança, particulièrement dans une rubrique du journal torontois de Hugh Scobie*, le British Colonist, dans une correspondance de plus en plus acerbe avec plusieurs chefs réformistes, notamment James Hervey Price, James Lesslie et Francis Hincks ; sous le titre First series of five letters, against the Baldwin faction [...], cette correspondance fut publiée en février 1844. Au cours des élections de cette année-là, il mena une vaste campagne dans le Haut-Canada au côté du gouverneur sir Charles Theophilus Metcalfe*.
Au moment où s’amorça la scission de l’Église d’Écosse, au début des années 1840, Buchanan se trouvait à Glasgow et, comme il suivait les événements de près, il prit sans hésitation le parti du mouvement évangélique. À son retour dans le Haut-Canada, il devint un des « personnages laïcs qui jouèrent un rôle essentiel » dans l’établissement de l’Église libre d’Écosse. Il fut président du conseil du Sustentation Fund de cette dernière ; par voie de subventions, il neutralisa le journal de Scobie qui était le porte-parole du presbytérianisme modéré ; il versa une contribution d’au moins £650 à la dotation des églises qui portaient le nom de Knox à Toronto, Hamilton, et dans huit à dix autres localités du Haut-Canada. Au sein de l’Église libre d’Écosse, il prit une position modérée, où il s’opposa à la fois à la mainmise du clergé sur les propriétés de l’Église ou sur la presse, de même qu’à celle, totale, par les paroissiens (ce qu’il considérait comme une pratique américaine), et il plaida en faveur de l’octroi d’une part équitable à l’Église libre d’Écosse lorsque les fonds des réserves du clergé seraient distribués.
À la fin de 1844, les Buchanan et leur nouveau-né Peter déménagèrent à Hamilton. Tout de suite, Buchanan prit des dispositions pour fonder le Hamilton Board of Trade et, en avril 1845, il en était élu le premier président. Dès l’été, il était encore une fois parti, effectuant des voyages à New York dans le but de réagir à la première Drawback Law adoptée par les États-Unis, en vertu de laquelle les droits de douane étaient remis sur les marchandises étrangères que l’on réexportait au Canada. Au mois d’août, il y ouvrit un bureau à des fins semblables à celles qui avaient motivé auparavant la création d’un bureau à Montréal : permettre l’achat et la vente au nom de l’entreprise sur le marché de New York.
Buchanan se trouvait encore à New York lorsque fut annoncée l’abrogation des Corn Laws au début de 1846 ; il s’embarqua immédiatement pour l’Angleterre afin d’y faire pression sur les membres du parlement et d’adresser de nombreux écrits aux journaux et aux hommes politiques tant de là-bas que du Canada. Il prédisait que la révocation de cette loi allait, dans une « épreuve cuisante », entraîner l’annexion du Canada aux États-Unis. Ses associés, son frère en particulier, doutaient de l’acuité du danger et de la sagesse de ses discours alarmistes, et rien ne prouve que l’on ait fait grand cas de ses opinions. Néanmoins, déterminé à poursuivre sa croisade, il abandonna les affaires en 1848, vendit sa maison de Hamilton et retourna en Écosse, où il demeura, d’abord à Édimbourg, puis à Greenock. Une brochure qui parut en 1850 en supplément du Greenock Advertiser illustre bien ses opinions. Sous le titre Moral consequences of Sir R. Peel’s unprincipled and fatal course [...], il y défendait l’idée que non seulement le libre-échange ferait perdre ses colonies à la Grande-Bretagne, mais que, sans réforme monétaire, il ferait également augmenter considérablement les importations par rapport aux exportations, entraînant ainsi une croissance colossale du chômage en Grande-Bretagne. Cette même année, obsédé par le problème du libre-échange, Buchanan lança à l’intention des travailleurs un concours destiné à couronner le meilleur essai sur « leurs intérêts personnels » ; les prix offerts atteignaient un total de £200.
La prospérité de la Grande-Bretagne dans les années 1850 démentit les prédictions de Buchanan ; en même temps, dans le Haut-Canada, le commerce qu’il avait quitté prospérait lui aussi remarquablement. Comme ses croisades lui avaient coûté cher, Buchanan décida en 1850 de retourner dans les affaires, probablement à Liverpool. Son frère Peter, qui doutait de son habileté à réussir seul, le convainquit de rejoindre plutôt la vieille maison d’affaires de Hamilton. Les discussions relatives à son retour engendrèrent des changements majeurs dans l’entreprise, à commencer par l’ouverture, en 1851, d’une nouvelle filiale à Liverpool, connue sous la raison sociale Buchanan, Harris and Company, et d’une autre à London, Haut-Canada, en société avec Adam Hope et qui devait porter le nom d’Adam Hope and Company. Accompagné de son épouse et de ses cinq enfants, Buchanan revint à Hamilton à la fin de 1851. Sa réadmission dans la société, cependant, engendra des discussions qui aboutirent à la fin de 1853 à la création, par Young et Law, d’une firme séparée qui entrait directement en concurrence avec celle des Buchanan et de Harris. Afin de défendre leur position, les Buchanan accrurent l’expansion de leur commerce au moment où la vague de prospérité du milieu des années 1850 dans le Haut-Canada grimpait vers son sommet. À la fin de 1856, le total de l’actif de l’entreprise, en majorité des comptes impayés dans le Haut-Canada, dépassait les $3 000 000 ; l’ensemble des dettes atteignaient un peu plus de la moitié de cette somme. La part du capital de la société dont disposait Isaac Buchanan, quoique inférieure à celle de son frère ou de Harris, représentait plus de $200 000 ; il était riche, et son entreprise comptait parmi les plus considérables du Canada.
Dans le but de souligner son intention de vivre définitivement à Hamilton, Buchanan fit construire, entre 1852 et 1854, une grande et belle maison, qu’il appela Auchmar, dans un domaine et une ferme de 86 acres qu’il nomma Clairmont Park, situés sur la montagne en dehors de la ville. Il chercha à améliorer les écoles de la localité (bien que ses fils aient fait une bonne partie de leurs études dans un collège privé de Galt, et qu’il ait envoyé ses filles plus âgées compléter leurs études à Édimbourg), et il fut un des chefs du « Hamilton Educational Movement », qui obtint en 1855 une charte pour la fondation d’un collège dans sa ville ; faute de fonds, le projet n’alla pas plus loin. Buchanan fit aussi don d’un terrain et de £25 à la nouvelle église presbytérienne MacNab Street. En réalité, bien qu’il se soit créé des ennemis par son attitude plutôt arbitraire, il était d’une générosité légendaire, et il y eut peu de causes locales qui ne bénéficièrent pas d’une contribution de sa part.
La question du Great Western Railway de Hamilton revêtait pour Buchanan une importance de premier plan. Membre de son conseil d’administration en 1853–1854, il le fut également, pendant de plus longues périodes, pour certaines de ses filiales. Son véritable pouvoir au sein de la Great Western n’avait rien d’officiel ; il tenait plutôt du fait qu’il était un associé de son frère et de Harris qui jouaient un rôle plus important dans la compagnie. En 1854, il devenait évident que sir Allan Napier MacNab*, député de Hamilton, était en train d’abandonner la Great Western pour passer chez sa rivale, la Compagnie du Grand Tronc. Ne tenant aucun compte de la promesse écrite qu’il avait faite à son frère de s’abstenir de la politique active, Buchanan posa sa candidature aux élections. Son but consistait uniquement, affirma-t-il, à contraindre MacNab à changer ses vues relatives au chemin de fer et aux réserves du clergé qui, selon Buchanan, devaient être sécularisées, car il était impossible de répartir équitablement les fonds entre les diverses Églises. MacNab, éludant aisément ces problèmes, remporta une victoire éloquente en se faisant réélire.
Au cours de l’année 1856, Buchanan chercha à persuader la Great Western d’acquérir la haute main sur la « route du Sud » qui s’avérait la voie la plus directe entre le Michigan et Buffalo, New York. Le parlement avait accordé des chartes à la Woodstock and Lake Erie Railway and Harbour Company et à l’Amherstburg and St Thomas Railway, respectivement en 1847 et en 1855, et, ensemble, elles possédaient les droits sur cette route. La première charte avait été bloquée parce qu’on manquait de fonds, tandis que les instigateurs de la seconde n’y avaient point donné suite, mais, à l’été de 1856, Buchanan apprit que le grand entrepreneur Samuel Zimmerman* engageait des démarches pour s’assurer la mainmise complète sur les deux chartes. Il était convaincu que Zimmerman, appuyé par la Compagnie du Grand Tronc, construirait la ligne et s’emparerait du lucratif commerce direct avec les États-Unis ; de ce fait il anéantirait la Great Western, et avec elle l’autonomie du commerce de Hamilton. Avec John Smyth Radcliff, vice-président de la Great Western, Buchanan partit en campagne pour combattre Zimmerman, sans tenir compte de la conjoncture défavorable des marchés de capitaux, de la résistance des actionnaires de la Great Western à engager de nouvelles dépenses, et de l’opposition de Charles John Brydges, le puissant administrateur-gérant de la compagnie, en omettant, de plus, de consulter Peter Buchanan et Harris qui se trouvaient en Angleterre. D’abord, sans qu’il ait à effectuer de dépenses immédiates, Buchanan s’assura la direction d’un des deux conseils d’administration qui se disputaient la charte de l’Amherstburg and St Thomas Railway. Il versa ensuite £25 000 à l’un ou à quelques-uns des administrateurs de la Woodstock and Lake Erie Railway and Harbour Company dans le but de les inciter à remettre leur démission au conseil d’administration en faveur de ses candidats, et fit don d’une obligation à la banque de la compagnie avec la garantie de payer ses dettes. Radcliff émit des traites afin de rembourser Buchanan, mais le conseil d’administration londonien de la Great Western ne voulut pas les accepter. Ayant tenté, mais sans succès, de faire renverser la décision du conseil d’administration, Buchanan se précipita en Angleterre. Rendu là, il eut également à faire face à son frère et à Harris qui étaient consternés qu’il se soit engagé à payer au-delà de $1 000 000 dans le but de protéger leur crédit ; ils le prièrent de se retirer de l’entreprise. Même si son nom ne figurait plus comme associé dans le commerce, Isaac Buchanan continua néanmoins d’y participer, quand il en avait le temps, car Harris était trop malade pour s’occuper seul de la direction à Hamilton.
En 1857, deux commissions de l’Assemblée de la province du Canada firent enquête sur les aspects du problème embrouillé relié à la route du Sud ; aux deux commissions, Buchanan raconta son histoire avec franchise : il avait, affirma-t-il, agi pour le plus noble des motifs et n’avait pas cherché son bénéfice personnel. Fait à signaler, bien qu’on l’ait sévèrement accusé de corruption, Buchanan semble avoir conservé à peu près intacte sa réputation d’homme honnête, riche et même compétent en affaires. Cependant, son expérience devant ces commissions le convainquit qu’il lui fallait entrer à l’Assemblée afin de protéger ses intérêts dans le futur Canada Southern Railway. Faisant valoir la nécessité de construire cette ligne de chemin de fer sous les auspices d’hommes d’affaires et d’hommes politiques de Hamilton, il se présenta de nouveau aux élections de 1857, dans la circonscription de Hamilton, et, grâce à sa généreuse mise de fonds coutumière, il l’emporta aisément. Une fois membre de l’Assemblée, il participa à l’adoption en 1858 et à la révision en 1859 de la charte qui permettait de créer une compagnie sous le nom de Niagara and Detroit Rivers Railway Company, charte qui réunissait les compagnies Amherstburg and St Thomas Railway et Woodstock and Lake Erie Railway and Harbour, et dont les clauses définissaient les rapports légaux de telle sorte que Buchanan se trouvait relevé de toute obligation ultérieure. Finalement, l’aventure de Buchanan en 1856 dans le Canada Southern Railway lui coûta au-delà de $200 000, mais les blessures infligées à son honneur et à son amour-propre l’obsédèrent davantage au cours des années qui suivirent, et, dans une tentative pour se justifier et récupérer une partie de sa mise de fonds, il engloutit encore une fois une somme d’argent dans ce projet au moment où William Alexander Thomson* prit la compagnie en main. Somme toute, sa véritable participation à la création définitive du Canada Southern Railway, construit après 1870, fut plutôt mince. Cet épisode indique bien que Buchanan surestimait son pouvoir et révèle son manque de perspicacité face à la politique agitée relative aux chemins de fer pendant les années 1850.
En 1857, la grande prospérité des années 1850 s’effondra brusquement. Dans le but de réagir, dès le début de 1858, Buchanan prit la tête d’un mouvement qui aboutit à la formation de l’Association for the Promotion of Canadian Industry, organisme qui groupait des manufacturiers et des marchands du Haut-Canada et réclamait le protectionnisme. Les tarifs douaniers augmentèrent effectivement en 1858 et 1859 mais, bien que Buchanan se soit vanté plus tard d’avoir été le père du protectionnisme au Canada, le besoin de revenus du gouvernement, et non cet organisme, fut probablement la cause principale de la décision d’augmenter les tarifs douaniers ; le rapport entre ces tarifs et celui mis en vigueur ultérieurement par la Politique nationale n’était pas non plus assez fort pour soutenir cette prétention de Buchanan.
L’effondrement de 1857 accula réellement la ville de Hamilton à la faillite à cause de ses lourds emprunts en faveur des chemins de fer et de ses services d’aqueduc. Avec d’autres citoyens de la ville, Buchanan essaya de négocier un refinancement avec les créanciers (la majorité d’entre eux se trouvant en Grande-Bretagne) et de prendre ensuite les mesures appropriées à l’Assemblée. En 1864, il obtint enfin l’adoption d’une loi qui assainissait les dettes de la ville et permettait à cette dernière de reprendre les paiements. Tout au long de cette période, Buchanan continua de protéger un certain nombre d’organismes de Hamilton. Lui tenaient surtout à cœur le Hamilton Board of Trade (pour lequel, à titre de président en fonction, il obtint la constitution juridique en 1864) et le 13th (Hamilton) Battalion of Infantry (plus tard la Royal Hamilton Light Infantry) qu’il fonda en 1862 et dont il fut lieutenant-colonel pendant environ deux ans.
Le passage de Buchanan à l’Assemblée législative se déroula foncièrement sous le signe de l’indépendance : aucun parti, affirmait-il, ne professait suffisamment de patriotisme. Cependant sa ferme opposition à une « économie [assujettie à la politique] » le poussait vers les conservateurs et, au printemps de 1864, il fut pendant trois mois président du Conseil exécutif dans le gouvernement éphémère de sir Étienne-Paschal Taché* et John Alexander Macdonald*. Toutefois, le principal souvenir qui subsiste de Buchanan consiste en ses écrits sur les questions économiques de cette époque, notamment The relations of the industry of Canada, with the mother country and the United States [...] (1864), édité par Henry James Morgan*, dont l’ouvrage Sketches of celebrated Canadians avait été subventionné peu auparavant par Buchanan. Comme la plupart de ses œuvres, cet ouvrage était largement composé d’extraits de ses discours, de lettres publiées antérieurement et de citations d’experts qu’il admirait, tels Henry Charles Carey, économiste américain, et John Barnard Byles, juriste britannique. Continuant à déplorer la victoire du libéralisme de l’école de Richard Cobden, il ne ratait jamais l’occasion de critiquer les libéraux du Canada, particulièrement George Brown* qui défendait des idées semblables. Ses arguments, que caractérisaient davantage la répétition et la violence du ton que l’intuition politique, la rigueur d’analyse, la profondeur ou la subtilité, plaidaient surtout en faveur de la nécessité d’une réforme des droits de douane et de la monnaie.
Buchanan soutenait qu’un tarif protectionniste limiterait les importations de marchandises, qui pourraient être produites au pays, favoriserait l’emploi de nombreux chômeurs, stimulerait l’immigration et conserverait en circulation dans la province l’argent qui, autrement, fuirait à l’étranger. Contrairement aux protectionnistes canadiens des périodes ultérieures, il préconisa fortement la création d’un zollverein canado-américain, qui étendrait la réciprocité aux produits manufacturés et dresserait une barrière tarifaire canado-américaine contre les marchandises venant de l’extérieur. Faisant preuve d’une constante préoccupation des objectifs impériaux, il prétendait qu’un zollverein contribuerait à la décentralisation des manufactures de l’Empire, car des travailleurs britanniques pauvres et des capitalistes britanniques avec leurs capitaux viendraient alors au Canada pour s’assurer un libre accès au marché américain. Une plus grande population urbaine au Canada, qu’il faudrait nourrir, entraînerait une diversification de l’agriculture dans le Haut-Canada et briserait sa dépendance par rapport à une seule récolte responsable de l’épuisement du sol. Ainsi, le protectionnisme était de l’intérêt de tous les producteurs, tant du fermier que de l’ouvrier ; convaincu que ce dernier serait d’accord, il préconisa longtemps le suffrage universel. Il s’opposa cependant à la représentation basée sur la population au parlement de l’Union, parce que les droits de douane étaient soutenus par les votes du Bas-Canada.
À propos de la monnaie, Buchanan réclamait l’utilisation d’un papier-monnaie non rachetable, « monnaie symbolique plutôt qu’une monnaie possédant une valeur intrinsèque ». Le Canada serait par là protégé contre les « mouvements subits d’expansion et de diminution » que le commerce extérieur et les facteurs purement monétaires occasionnaient. « Nous commettons une erreur en fondant la circulation monétaire sur l’OR et en fonction de ce métal, [qui est] la propriété des riches, plutôt que sur le TRAVAIL, bien du pauvre – cette chose de base étant un bien que l’on peut expédier ailleurs par opposition à un bien qu’on ne peut expédier hors du pays. » Dans ce cas, affirmait-il, l’objectif désiré pourrait être atteint simplement en éliminant « l’interférence perverse de la législation [monétaire] qui milite contre les lois de la nature ».
Les vues de Buchanan émanaient de courants plus larges de pensée protectionniste et monétaire. Elles étaient, d’une certaine façon, intrinsèquement contradictoires, comme le signalèrent souvent ses adversaires, mais elles résultaient finalement d’une conception traditionnelle de la société, et il savait mieux exprimer des critiques que proposer des solutions de rechange convaincantes. Bien qu’il soit douteux que ses écrits aient eu de nombreux lecteurs ou aient attiré de nombreux partisans sérieux, ils occupent une place dans la littérature restreinte de la critique sociale du milieu de l’époque victorienne au Canada.
La publication de ses ouvrages et sa participation politique coûtèrent à Buchanan beaucoup de temps et d’argent (de 1860 à 1864 ses dépenses atteignirent annuellement la somme énorme de $25 000) et les affaires des Buchanan, auxquelles il était officiellement retourné en 1858, avaient sérieusement souffert de la crise de 1857. Quelques mois seulement avant sa mort survenue en 1860, Peter Buchanan avait réorganisé à fond leur entreprise, ce qui devait permettre à celle-ci de se relever de ses difficultés si on l’administrait adéquatement. Mais, en dépit du fait qu’il était au courant de la situation, Isaac Buchanan accordait peu de temps à ses affaires, et ses décisions, lorsqu’on réussissait à lui en faire prendre, causaient souvent des dommages à l’entreprise. Ainsi, les entreprises principales de Hamilton et de Glasgow, qui réalisaient tout de même des ventes annuelles considérables, s’enlisèrent de plus en plus dans les dettes. Échappant de peu à la faillite en 1864, Buchanan se résolut à démissionner de l’Assemblée le 17 janvier 1865, et il concentra toutes ses énergies à tenter de sauver l’entreprise. Plus important encore, il convainquit le très compétent Adam Hope de s’installer à Hamilton, mais c’était déjà trop tard. À l’automne de 1867, la Buchanan, Hope and Company et la Peter Buchanan and Company firent faillite.
En offrant à ses créanciers plus que n’avaient offert ses deux associés d’antan, Hope et Robert Wemyss (directeur à Glasgow depuis la mort de Peter), Buchanan s’assura la direction des propriétés de l’entreprise. Bien qu’il se soit lancé de nouveau dans le commerce d’importation à Hamilton en 1868, sous la raison sociale Buchanan and Company, la firme ne put faire que le commerce des marchandises sèches, car Buchanan manquait de capital pour se lancer dans le commerce général. Il ne réduisit pas suffisamment les dépenses de son entreprise, compte tenu de ses proportions plus modestes, et Hamilton était devenu un endroit de moins en moins approprié à l’importation de ce type de marchandises. En 1871, il ne put payer les deux derniers versements dus à ses créanciers. Cherchant à sauver le poste qu’il réservait dans l’entreprise pour un de ses fils, il remit la direction du bureau de Hamilton à John I. Mackenzie en 1872. Deux ans plus tard, il était exclu de la firme de Montréal par ses autres associés dans cette ville, Robert Leckie et F. B. Matthews, qui tentèrent eux aussi, mais vainement en définitive, d’éviter la faillite. Les bureaux de New York et de Glasgow cessèrent leurs opérations, faute de clientèle. Toutes sortes de spéculations très hasardeuses ne réussirent pas à rapporter des profits, et les entreprises dans lesquelles Buchanan avait lancé ses quatre premiers fils, qui avaient reçu un modeste héritage de leur oncle, perdirent également de l’argent.
Déjà, en 1876, Buchanan avait vendu son domaine sur la montagne, et avait donné les biens qui lui restaient à ses créanciers. Il demeurait dans un logement à loyer de Hamilton. Bien qu’il ait continué d’écrire et de remplir quelques fonctions honorifiques dans sa ville, ses revenus dépendaient entièrement d’un don constitué par ses amis qu’il avait incités à lui venir en aide. Il posa sa candidature auprès du gouvernement libéral d’Alexander Mackenzie* pour un poste de maître de poste, mais on le lui refusa, ce qui n’est pas étonnant. Certains de ses créanciers, qui avaient été lésés par les promesses qu’il leur répétait depuis 1860, les assurant que sa situation financière allait bientôt s’améliorer, ne lui accordèrent pas avant 1878 l’acquittement final de la dette de sa seconde faillite. Au début de 1879, le gouvernement de Macdonald l’engagea comme arbitre officiel pour les expropriations contestées de propriétés en rapport avec les travaux publics, et cet emploi lui permit de retrouver, quoique de façon modeste, la sécurité matérielle pendant les dernières années de sa vie. Ses trois premiers fils connurent peu de succès dans leurs carrières, mais le quatrième, James, après avoir fait faillite assez vite à Hamilton au cours des années 1870, s’en alla faire fortune en Pennsylvanie. En 1900, il racheta la vieille maison familiale de Hamilton, et quelques-unes de ses sœurs y demeurèrent ensuite pendant presque 30 ans.
On conserve le souvenir d’Isaac Buchanan surtout à cause de ses écrits et parce qu’il fut une figure de proue à Hamilton, mais aussi pour le rôle qu’il joua en politique, dans les chemins de fer, dans l’Église et dans les affaires d’un Toronto à ses débuts. Au cours des années précédant 1846, en particulier, il se révéla un chef de file au sein de la communauté écossaise du Haut-Canada. Bien que le centre de ses intérêts se soit déplacé par la suite, son échelle des valeurs et son activité continuèrent de refléter ses liens avec l’Écosse et de démontrer l’importance du rôle des Écossais dans la vie du Haut-Canada. Néanmoins, c’est sans doute en tant qu’homme d’affaires qu’il s’est le plus imposé, car c’est à ce titre qu’il obtint le plus de succès et conquit la fortune qui sous-tendait ses autres rôles. Même si, en raison de son vaste champ d’activité, on ne peut guère affirmer qu’il était un entrepreneur type, sa confiance dans l’avenir du Haut-Canada, son goût du risque et le succès qui s’ensuivit illustrent bien les liens étroits entre l’expansion écossaise outre-mer et le progrès des affaires dans le Haut-Canada au cours des années où se forma l’économie de la province. Le fait que, pour finir, il fit faillite ne constituait pas un dénouement inhabituel.
Isaac Buchanan est l’auteur des ouvrages suivants : Britain the country, versus Britain the empire : our monetary distresses – their legislative cause and cure (Hamilton, Ontario, 1860) ; Can the British monarchy be preserved ? (s.l., 1848) ; First series of five letters, against the Baldwin faction, by an advocate of responsible government, and of the new college bill (Toronto, 1844) ; A government specie-paying bank of issue and other subversive legislation, proposed by the finance minister of Canada (Hamilton, 1866) ; Letters illustrative of the present position of politics in Canada, written on the occasion of the political convention, which met at Toronto, on 9th Nov., 1859 (Hamilton, 1859) ; Moral consequences of Sir R. Peel’s unprincipled and fatal course, disquiet, overturn and revolution (Greenock, Écosse, 1850) ; The patriotic party versus the cosmopolitan party ; or, in other words, reciprocal free trade, versus irreciprocal free trade (Toronto, 1848) ; The real state of things in Canada ; explained in a few rough sketches on financial and other vital matters in both the Canadas [...] (Toronto, 1837) ; The relations of the industry of Canada, with the mother country and the United States [...], H. J. Morgan, édit. (Montréal, 1864) ; A thoroughly British legislature wanted, or, in other words, legislation combining patriotism and popularity [...] (Greenock, 1850). Buchanan est aussi l’auteur de plusieurs numéros spéciaux de différents journaux, dont l’un de l’Albion of U.C. (Toronto) en 1835.
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Douglas McCalla, « BUCHANAN, ISAAC », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/buchanan_isaac_11F.html.
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Auteur de l'article: | Douglas McCalla |
Titre de l'article: | BUCHANAN, ISAAC |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |