CHAUDIÈRE NOIRE, l’un des plus redoutables chefs onontagués, ennemi des Français, mort en 1697.
En 1682, après 17 années de paix, les Iroquois cherchaient noise aux Français. Certains de ces Indiens leur en voulaient beaucoup, notamment la Chaudière Noire. Cette année-là, le grand guerrier onontagué ramena à Montréal quatre prisonniers outaouais. Mal reçu par le gouverneur du lieu, François-Marie Perrot, la Chaudière Noire, pour se venger, pilla le fort Cataracoui (Frontenac), qu’il attaqua de nouveau en août et septembre 1687.
La Chaudière Noire fit partie, en 1688, de l’ambassade des Cinq-Nations envoyée auprès du gouverneur de Brisay* de Denonville. En août 1691, le chef onontagué et environ 600 hommes, « comme un Fleuve [...] sortant de son lit », se jetèrent sur les villages les plus isolés. À Montréal, Louis-Hector de Callière* envoya guerroyer contre les Iroquois 300 Français et alliés indiens. À une courte journée de marche en deçà de Cataracoui, l’expédition se solda par une victoire française.
Au printemps de 1692, un groupe de Tsonnontouans, accompagnés de la Chaudière Noire et de ses hommes, chassaient au saut de la Chaudière. Ils devaient y passer la belle saison, prêts à fondre sur les Français qui allaient à Michillimakinac et en revenaient. Parvenus au Long-Sault, les Français furent attaqués et dispersés par la Chaudière Noire, à la tête de 140 hommes.
Le 15 juillet 1692, à La Chesnaye, la Chaudière Noire enleva 3 petits Indiens et 14 habitants occupés à faire sécher leur foin. Aussitôt, Callière le fit poursuivre par un corps de Français renforcé de 26 Indiens du saut Saint-Louis et du village de la Montagne (à Montréal). À deux lieues au-dessus du Long-Sault, ils rejoignirent la Chaudière Noire, qui réussit à s’enfuir en atteignant à la nage la rive opposée de la rivière des Outaouais (Ottawa). L’expédition délivra neuf Français et les trois jeunes Indiens, tua une vingtaine de guerriers de la Chaudière Noire et fit à peu près le même nombre de prisonniers, parmi lesquels se trouvait la femme du chef iroquois. Parce qu’elle voulait s’enfuir, elle fut assassinée quelques mois plus tard. De leur côté, les Français perdirent 11 hommes, dont 4 officiers.
Alors que Frontenac [V. Buade] songeait à faire la paix avec les Iroquois, la Chaudière Noire, sous prétexte de chasse, approcha de Cataracoui avec 40 guerriers et envoya dire à l’officier en charge, M. Dufrost de La Gemerais, que les anciens des cantons supérieurs allaient à Québec conclure la paix. C’était la vérité. Pendant que ces Iroquois couraient le gibier du côté de la baie de Kenté, 34 jeunes Algonquins les surprirent. La Chaudière Noire fut tué par Kiouet, un jeune Indien, en même temps que sa nouvelle femme et la moitié des gens de son expédition.
Charlevoix, Histoire de la N.-E, III.— La Potherie, Histoire, III, IV.— NYCD, (O’Callaghan and Fernow), IX.— Vachon de Belmont, Histoire du Canada. – Ferland, Cours d’histoire du Canada, II : 133.— Gérard Malchelosse, Kiȣet et la Chaudière Noire, La Revue nationale, IV (1922) : 341–345.
Henri Béchard, « CHAUDIÈRE NOIRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/chaudiere_noire_1F.html.
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Auteur de l'article: | Henri Béchard |
Titre de l'article: | CHAUDIÈRE NOIRE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |