HASZARD, JAMES DOUGLAS, imprimeur, journaliste, agriculteur et homme d’affaires, né à Charlottetown, Î.-P.-É., le 27 juin 1797, fils aîné de Thomas Rhodes Haszard et de sa femme Jane, décédé à Charlottetown, Î.-P.-É., le 17 août 1875.

James Douglas Haszard était le fils de loyalistes du Rhode Island qui avaient émigré à l’Île-du-Prince-Édouard en 1785. Il entra très jeune comme apprenti chez son oncle James Douglas Bagnall*, imprimeur du roi. Bagnall s’absenta de l’île pendant trois ans et c’est au jeune apprenti que revint la tâche d’imprimer les proclamations et les avis royaux. Au retour de son oncle, en 1811, Haszard reprit sa place d’apprenti. Il fréquenta l’école à Halifax de 1816 à 1817 et travailla comme imprimeur dans le Rhode Island afin d’acquérir une plus vaste expérience.

Haszard fonda en 1823, deux ans après son retour des États-Unis, le Prince Edward Island Register. Ce journal servit aussi de manuel de lecture à cause de la rareté des livres dans l’île. Dans le numéro du 11 octobre 1823, il attaquait vigoureusement Charles Douglas Smith*, lieutenant-gouverneur et chancelier de l’île, qualifiant les actes qu’il avait posés à titre de gouverneur de « très largement oppressifs et [d’]illégaux ». Haszard comparut devant le gouverneur qui, en sa qualité de chancelier, le réprimanda sévèrement mais le renvoya sans plus, prétendument à cause de « sa jeunesse et de son inexpérience ». Haszard épousa en 1825 Sarah Sophia Gardiner qui mourut au cours de la décennie suivante, et en 1835 il se remaria à Susanna Jane Nelmes qui lui survécut ainsi qu’au moins quatre de ses enfants.

Haszard publia le Register jusqu’en 1830 ; cette année-là il fut nommé imprimeur du roi, poste qu’il occupa jusqu’en 1851. Il publia pendant cette période de 21 ans la Royal Gazette qui contenait les nouvelles de la région et de l’extérieur, les lettres des lecteurs à la rédaction ainsi que les proclamations et les avis officiels. Quand Edward Whelan* le remplaça comme imprimeur de la reine, Haszard lança la Haszard’s Gazette. Après sa retraite en 1852, son fils George continua la publication du journal.

Haszard s’occupa également de bien d’autres entreprises : il ouvrit la première fabrique de vêtements de la colonie ; il avait des intérêts dans les assurances et il était propriétaire d’une librairie qui offrait un vaste choix de livres, d’articles de papeterie et de brochures religieuses protestantes. Il donna à loyer un certain nombre de maisons à Charlottetown et, dans l’île, plusieurs fermes qu’un lieutenant-gouverneur, sir Henry Vere Huntley*, qualifia en 1844 d’ « excellentes ». Trois ans plus tard, dans une lettre au ministère des Colonies, Haszard disait de lui-même qu’il « possédait de vastes et importants intérêts dans le pays ». Il participa activement aux organisations de la collectivité comme la Royal Agricultural Society, le Temperance Hall et le Mechanics’ Institute.

James Haszard fut le premier journaliste originaire de l’île ; il n’était toutefois pas doué pour écrire et le gouverneur Huntley, au moment de le destituer d’un emploi subalterne, écrivit qu’on n’avait rien à craindre de Haszard : « Il ne possède aucun talent personnel, il est trop mesquin pour payer ceux qui en ont, et de plus, il ne fera rien pour compromettre son poste d’imprimeur de la reine. » Haszard, néanmoins, initia à leur profession plusieurs journalistes importants de l’île tels que John Ings et James Barrett Cooper* ; à la fin de l’année 1852, son fils George et lui-même firent venir la première presse mécanique de la colonie. Au point de vue politique, il se tint en rapport étroit avec l’élite tory qui dominait l’île avant l’avènement de la responsabilité ministérielle. Au terme de cette période, il était dans l’ordre des choses qu’on l’écartât. Il semble qu’il ait vieilli prématurément et que, pendant les dernières années de son existence, il n’ait pris aucune part à la vie publique.

Ian Ross Robertson

PAPEI, Henry Jones Cundall, recueil de lettres, 27 mars 1867–26 mai 1871, p.111.— PRO, CO 226/67, 16–20 ; CO 226/71, 288, 361, 367 ; CO 226/75, 18 ; CO 226/98, 336–338.— Prince Edward Island, Supreme Court, Estates Division, testament de James Douglas Haszard, [21 avril 1868].— Examiner (Charlottetown), 23 août, 30 août 1875.— Haszard’s Gazette (Charlottetown), 1852.— Patriot (Charlottetown), 3 sept. 1875.— Prince Edward Island Register (Charlottetown), 1823–1830.— Royal Gazette (Charlottetown), 1830–1851.— Duncan Campbell, History of Prince Edward Island (Charlottetown, 1875), 201.— R. L. Cotton, Early press, Historic highlights of Prince Edward Island, M. C. Brehaut, édit. (« P.E.I. Hist. Soc. pamphlet », Charlottetown, 1955), 42s.— W. L. Cotton, Chapters in our Island story (Charlottetown, 1927), 92s., 125–128 ; The press in Prince Edward Island, Past and present of Prince Edward Island [...], D. A. MacKinnon et A. B. Warburton, édit. (Charlottetown, [1906]), 112–121.— T. R. Millman, A history of the parish of New London, Prince Edward Island (s.l., 1959), 6s.— J. B. Pollard, Historical sketch of the eastern regions of New France, from the various dates of their discoveries to the surrender of Louisburg in 1758 ; also Prince Edward Island, military and civil (Charlottetown, 1898), 200s.

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Ian Ross Robertson, « HASZARD, JAMES DOUGLAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/haszard_james_douglas_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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