Titre original :  Credit: Topley Studio / Library and Archives Canada Restrictions on use: Nil Copyright: Expired

Dates: Dates: Oct. 1907

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PULFORD, ERNEST HARVEY, athlète et vendeur, né le 22 avril 1875 à Toronto, plus jeune des fils d’Ernest George Pulford et de Mary Emma (Minnie) Dennis, petit-fils de John Stoughton Dennis* et neveu de John Stoughton Dennis ; le 13 avril 1901, il épousa à Brockville, Ontario, Annis May Field (décédée le 7 décembre 1904), et ils eurent un fils, puis le 7 juin 1906, à Ottawa, Jennie Moore, née Davison, divorcée (décédée le 29 avril 1947), et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 31 octobre 1940 au même endroit.

Ernest George Pulford, sa femme Minnie et leur garçonnet Dennis quittèrent l’Angleterre pour le Canada en mai 1874. La famille s’établit d’abord à Toronto. Ernest George y trouva un emploi (l’annuaire municipal de 1877 le décrirait comme comptable) et Ernest Harvey y naquit le printemps suivant. En 1878, Ernest George accepta un travail au Secrétariat d’État et les Pulford s’installèrent à Ottawa où, pendant la décennie suivante, ils habitèrent dans une série de logements. Bien que, par conséquent, les deux frères changèrent souvent d’école, les prouesses athlétiques d’Ernest Harvey furent une constante dans sa vie. En 1889, il attira pour la première fois l’attention médiatique : la presse locale rapporta en effet qu’il avait remporté plusieurs compétitions d’athlétisme à la Model School de la ville.

Vers 1891, Ernest Harvey Pulford démarra son parcours professionnel dans le commerce de gros de marchandises sèches de John M. Garland, d’abord à titre de commis, puis de vendeur. Il poursuivrait une carrière dans les affaires, tout en remportant du succès dans une étonnante variété de sports. Il joua à la crosse avec l’équipe de niveau intermédiaire des Capitals d’Ottawa pendant une bonne partie des années 1890 et, durant la saison de 1898, il accéda à l’équipe senior, qui perdit la finale du championnat cette année-là. Il pratiqua la boxe au sein de l’Ottawa Amateur Athletic Club et excella tout particulièrement au football-rugby. De 1893 à 1905, Pulford fut joueur étoile et ailier des Rough Riders d’Ottawa, qui évoluaient dans l’Ontario Rugby Football Union et remportèrent le championnat canadien en 1898, en 1900 et en 1902. Capitaine de l’équipe pendant de nombreuses années, Pulford avait une réputation de joueur tenace. Par exemple, au cours de la demi-finale de 1898, après qu’on l’eut transporté hors du terrain à cause d’une blessure, il revint dans le match et, selon l’Ottawa Citizen, fit de « belles courses ».

Pulford se ferait connaître au Canada surtout grâce à son talent de hockeyeur. Il joua d’abord avec la jeune formation des Ottawas, équipe junior de l’Ottawa Hockey Club, puis passa au club senior en 1894. Pulford, grand et solidement bâti, avait un style de jeu robuste, comportant de rudes mises en échec quand il menait l’attaque, et qui lui valut le surnom de « cogneur de Bytown ». Comme il jouait en position défensive, il précipitait rarement son geste et préférait lober la rondelle pour qu’elle retombe plus loin sur la glace, tactique qui plaisait aux amateurs. Pulford était admiré de ses coéquipiers et leur servait de capitaine. Durant les années 1890, il se retrouva au cœur de deux controverses notables : son insertion d’un joueur peu aimé des autres membres de son équipe dans l’alignement d’un match hors concours provoqua la première ; la seconde survint quand, après qu’une blessure l’eut empêché de participer à un match important, la direction de l’équipe qualifia la situation de « défection fâcheuse ».

Après 1902, Pulford se joignit à la Gault Brothers’ Company Limited à titre de commis voyageur spécialisé dans le commerce en gros de marchandises sèches ; il dut alors se plier à un horaire extrêmement rigoureux afin de concilier les affaires et le sport. Il jouait régulièrement avec l’Ottawa Hockey Club, surnommé Silver Seven [V. Francis Clarence McGee*]. En mars 1903, l’équipe l’emporta sur les Victorias de Montréal et gagna ainsi la coupe Stanley [V. Frederick Arthur Stanley*], qu’elle conserva pendant trois ans, jusqu’à sa défaite contre les Wanderers de Montréal. Pulford, considéré comme un défenseur d’élite, fut un élément clé de cette série de succès, même au cours d’un championnat en deux matchs disputé en janvier 1905, à peine six semaines après la disparition de sa femme, Annis May, morte en accouchant de leur seul fils, Harvey Field. Pulford prit sa retraite en 1908, mais exerça la fonction d’arbitre de 1912 à 1919 pour l’Association nationale de hockey et la Ligue nationale de hockey, qui lui succéda.

Bien que célèbre au Canada surtout comme joueur de hockey, ce fut grâce à l’aviron que Pulford acquit une renommée internationale, tel Edward Hanlan* dans les années 1870 et 1880. Il était devenu membre du Britannia Boating Club au tournant du siècle, et avait remporté plusieurs épreuves locales et régionales. En 1905, il était déjà passé à l’Ottawa Rowing Club, où, à titre de chef de nage des rameurs juniors de quatre, puis des rameurs seniors de huit, il remporta les honneurs à différentes régates. En 1909, il se trouva un moment dans l’embarras, parce que la Canadian Association of Amateur Oarsmen le réintégra après son passage dans le hockey professionnel, même si le règlement stipulait qu’un joueur ayant reçu une rémunération à ce titre perdait alors le droit de participer à tout autre sport en amateur. Cette décision ne plut pas à la Canadian Amateur Athletic Union [V. Francis Joseph Nelson], mais la controverse s’estompa rapidement.

Comme capitaine et chef de nage des rameurs seniors de huit du club d’Ottawa, Pulford remporta en 1910 la Royal Canadian Henley Regatta, à St Catharines, et le championnat national américain, à Washington. L’année suivante, son équipage se rendit en Angleterre pour disputer le prix d’aviron ultime, la Grand Challenge Cup de la Henley Royal Regatta, célèbre dans le monde entier. Il perdit de justesse la demi-finale contre le Magdalen College de la University of Oxford, dans ce qu’on considéra comme l’une des courses les plus rapides depuis des années. Pulford dirait que sa participation à cette régate représentait son plus grand exploit athlétique.

Ayant atteint l’apogée de sa carrière sportive, Pulford se consacra davantage à ses activités commerciales. En 1921, après de nombreuses années au service de la Gault Brothers’ Company Limited, il alla travailler dans le domaine de l’assurance pour l’Imperial Life Assurance Company of Canada. Il ne put cependant délaisser le sport entièrement : il remporta l’Ottawa squash championship au milieu des années 1920 et occupa le poste de président de l’Eastern Rowing Association en 1931–1932. À l’automne de 1940, il fut hospitalisé pour des troubles cardiaques et mourut le 31 octobre d’une embolie artérielle.

Alfred Edward Smith*, l’un des Silver Seven, résuma peut-être le mieux la manière dont son coéquipier abordait l’athlétisme : « Je n’ai connu personne qui témoignait d’autant d’acharnement à se garder en forme que Harvey Pulford. Il était toujours le premier arrivé à la patinoire ou au terrain de football, et il était aussi le dernier à partir. » Son ancien coéquipier, Frederick Wellington Taylor*, salua la conduite de Pulford et ses prouesses sportives : il « était toujours un gentilhomme en tout point ». Quant à son ami intime Philip Dansken Ross*, il remarqua tristement : « Le monde me semble plus froid depuis que Harvey Pulford s’en est allé. » Comme Howard William Morenz et Georges Vézina*, Pulford figure parmi les 13 premières personnes intronisées dans le Temple de la renommée du hockey en 1945 ; on lui rendit aussi hommage en lui offrant une place au Temple de la renommée de l’Ottawa métropolitain à sa fondation, 21 ans plus tard. En 2015, son admission au Panthéon des sports canadiens honora une fois de plus le caractère exceptionnel de l’envergure et de la polyvalence de l’athlète.

Paul Kitchen

Ancestry.com, « Listes des passagers, New York, 1820 à 1957 », E. G. Pulford ; « Reg. du cimetière Beechwood, Ottawa, Canada, 1873 à 1990 », Ernest Harvey Pulford : ancestry.ca (consulté le 5 oct. 2016).— AO, RG 2-256-0-1 (Provincial Model School, Ottawa – Applications for admission book (boys)) ; RG 80-2-0-74, no 25383 ; RG 80-5-0-292, no 10407 ; RG 80-5-0-345, no 5825 ; RG 80-8-0-289, no 8177.— Gazette (Montréal), 1er nov. 1940.— Ottawa Citizen, 30 déc. 1897 ; 21, 25 nov. 1898 ; 30 janv. 1899 ; 26 nov. 1900 ; 17 nov. 1902 ; 5, 7, 9 août 1905 ; 30 juill., 3 août 1909 ; 8–9, 11, 15 août 1910 ; 31 oct., 1er nov. 1940.— Ottawa Evening Journal, 28–29 juin 1889 ; 26 sept. 1898 ; 23, 30 juill., 7 août 1900 ; 8 août 1902 ; 11 mars 1903 ; 18 juill. 1904 ; 11–17 janv. 1905 ; 6–7 juill. 1911 ; 5 févr. 1913 ; 27 juin 1932 ; 31 oct., 1er nov. 1940.— Toronto Daily Star, 31 déc. 1897.— Annuaire, Ottawa, 1880–1923.— Annuaire, Toronto, 1877.— Canada, Dép. du Secrétariat d’État, The civil service list of Canada […] (Ottawa), 1889.— C. L. Coleman, The trail of the Stanley Cup (3 vol., [Montréal], 1966–1976), 1.— Dan Diamond et Joseph Romain, Hockey Hall of Fame : the official history of the game and its greatest stars (Toronto, 1988).— Bob Ferguson, Who’s who in Canadian sport (4e éd., Markham, Ontario, 2005).— Paul Kitchen, Win, tie, or wrangle : the inside story of the old Ottawa Senators, 1883–1935 (Manotick, Ontario, 2008).— Jim McAuley, The Ottawa sports book : vignettes from Ottawa’s sport history (Burnstown, Ontario, 1987).— Ottawa Amateur Athletic Club, Annual report (Ottawa), 1896–1897.

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Paul Kitchen, « PULFORD, ERNEST HARVEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pulford_ernest_harvey_16F.html.

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Auteur de l'article:    Paul Kitchen
Titre de l'article:    PULFORD, ERNEST HARVEY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2019
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Date de consultation:    10 oct. 2024