RABY, AUGUSTIN, capitaine de navire, né vers 1706, fils aîné de Mathieu Raby et de Marie-Françoise Poireaux (née Morin), inhumé à Québec le 19 décembre 1782.
Augustin Raby était déjà capitaine de navire lors de son mariage à Françoise Toupin, dit Dussault (née Delisle), le 23 avril 1731, à Québec. Fils d’habitants, il s’était manifestement élevé dans l’échelle sociale. Sa femme était la veuve du seigneur de Bélair, et Raby était en mesure de lui assurer un douaire de 1 000#. Pendant les années 1730, il travailla pour François Martel* de Brouague et Pierre Trottier* Desauniers, qui exploitaient des concessions sur la côte du Labrador ; il naviguait régulièrement sur le Saint-Laurent, portant des vivres au Labrador et en rapportant des peaux de phoque et de l’huile. En 1745, il était reconnu comme une autorité en pilotage sur le Saint-Laurent, et il vivait, avec sa femme, un enfant et un domestique, dans une confortable résidence sise sur le quai du Cul-de-Sac à Québec.
Au début de la guerre de Sept Ans, Raby fut fait prisonnier et conduit en Angleterre. En janvier 1759, on le mit à bord du Neptune (90 canons), vaisseau du vice-amiral Charles Saunders, et on le persuada de servir comme pilote au cours de l’expédition imminente contre Québec. Une vieille connaissance, Théodose-Matthieu Denys de Vitré, était aussi à bord du même navire, mais il fut transféré dans l’escadre de Durell avant qu’on fût entré dans le Saint-Laurent. Le Neptune passa quelque temps au large de l’île aux Coudres, pendant l’été, apparemment à cause des difficultés qu’on éprouvait à piloter un si gros navire ; il jeta finalement l’ancre à la hauteur de l’île Madame, le 4 août. James Murray, par la suite, parla de Raby comme du « principal pilote de [la] flotte [anglaise] en 1759 ». En octobre, après la chute de Québec, Raby fit voile à destination de l’Angleterre avec Saunders, mais il revint au Canada l’année suivante à titre de « pilote supplémentaire », à bord du Kingston. Il retourna de nouveau en Angleterre à la fin de la saison et continua de servir sur des navires de guerre jusqu’à son licenciement en août 1761. Il se rembarqua peu après pour Québec.
La maison de Raby avait été brûlée et pillée pendant le siège, et il se trouva réduit à l’indigence. L’hostilité de ses compatriotes et la crainte d’être sous le coup d’une accusation capitale s’il déménageait en France l’amenèrent à adresser à James Murray une pétition en vue d’obtenir protection et assistance. Le gouverneur, qui voulait rétablir aussi rapidement que possible les services de la colonie, donna, en avril 1762, à Raby et à un nommé Savard des commissions de pilotes sur le Saint-Laurent. Il envoya aussi à Londres la requête de Raby, en recommandant fortement que celui-ci fût récompensé : « Ce serait le sujet d’un grand découragement pour les autres, écrivit-il, si l’on oubliait ou qu’on négligeait de reconnaître ses services. » Une recommandation semblable fut transmise au Conseil privé par l’amiral Saunders. Au début de 1764, Raby obtint une pension à vie de 5 shillings par jour. Il passa le reste de sa vie comme premier pilote à Québec.
AN, Col., F2B, 11.— ANQ-Q, Greffe de Claude Barolet, 21 avril 1731 ; Greffe de J.-É. Dubreuil, 6 mars 1714.— BL, Add. mss, 11 813, f.72.— G.-B., Privy Council, Acts of the P. C., col., 1745–66, IV : 665.— Inv. de pièces du Labrador (P.-G. Roy), I : 253.— Recensement de Québec, 1744, 122.— P.-G. Roy, Inv. ord. int., II :145.— Tanguay, Dictionnaire, VI :416, 490.— Burt, Old prov. of Que. (1968), I : 35s.— P.-G. Roy, Le pilote Raby, BRH, XIII (1907) :124–126.
James S. Pritchard, « RABY, AUGUSTIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/raby_augustin_4F.html.
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Auteur de l'article: | James S. Pritchard |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 15 oct. 2024 |