ROBERTSON, CHARLES, officier, décédé le 6 mai 1763 au lac Sainte-Claire (Ont. et Mich.).

On ne connaît rien de la vie de Charles Robertson avant son service dans les forces britanniques en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans. Le 15 septembre 1758, il fut nommé lieutenant dans le 77e régiment, et il est possible qu’il ait été parmi les troupes commandées par John Forbes, qui, plus tard, au cours de la même année, occupèrent le fort Duquesne (Pittsburgh, Penn.). En mars 1760, à Carillon (Ticonderoga, N.Y.), Robertson était à la tête d’une troupe qui découvrit plus de 100 chaloupes et baleinières abandonnées par les Français l’été précédent, lors de l’évacuation du fort.

Il est possible que les efforts déployés par Robertson pour rassembler cette flottille aient amené le major général Jeffery Amherst* à le considérer comme un expert en matière navale. En 1761, Amherst le chargea de construire deux voiliers armés sur un chantier naval de la rivière Niagara. Supposant que le travail serait vite terminé, Amherst envoya le major Henry Gladwin* et 300 hommes du 80e régiment, avec l’ordre d’explorer les lacs Huron et Michigan sur les bateaux de Robertson, pour visiter les anciens avant-postes français et évaluer le nombre de soldats qu’il faudrait pour y tenir garnison. Les bateaux auraient alors été utilisés pour entretenir les communications entre les postes. Cependant, Robertson ne commença pas la construction au début de la saison et ne prévit pas les difficultés que représentait la navigation sur la rivière Niagara. À l’été de 1761, il n’avait achevé que le Huron, un schooner armé de six canons, mais il lui fut alors impossible de lui faire traverser les rapides à l’embouchure de la rivière. L’été suivant, il eut plus de succès. Le Huron devint le premier voilier anglais à naviguer sur le lac Érié et fut probablement le premier bateau de cette importance à se trouver dans ces parages depuis que le Griffon de René-Robert Cavelier* de La Salle y était passé en 1679. Au milieu de l’été, Robertson avait terminé le second bateau, le sloop Michigan, et avait conduit les deux navires vers Détroit. À ce moment seulement, il découvrit que des ensablements obstruaient le passage à travers le lac Sainte-Claire. Gladwin, se trouvant à Détroit avec une deuxième expédition, convoqua une commission d’enquête pour noter de façon officielle le nouveau délai fixé, puis les bateaux furent mis en cale sèche pour un autre hiver.

Au printemps de 1763, accompagné de sir Robert Davers, le « capitaine » Robertson (comme on le surnommait) conduisit une troupe afin de chercher un chenal qui permettrait de traverser le lac Sainte-Claire. Bien que prévenus des projets hostiles de Pondiac, ils poursuivirent leur chemin vers l’embouchure de la rivière Sainte-Claire mais ils furent surpris par un parti d’Indiens qui les écrasèrent. Pour couronner le massacre, le corps de Robertson fut rôti et mangé. Ses restes, avec ceux de Davers, furent enterrés près du camp indien.

La carrière de Robertson dans la construction navale eut des conséquences importantes pour les Anglais dans l’Ouest. Lors du soulèvement de Pondiac, Détroit aurait pu tomber entre les mains des Indiens si le Huron et le Michigan n’avaient pas été disponibles pour transporter des hommes et des provisions. Cependant, le fait que l’entrée des bateaux dans les lacs Michigan, Huron et Érié fut retardée rendit impossible l’établissement d’une garnison et l’approvisionnement des forts au-delà de Détroit ; tous ces forts tombèrent dès les premiers jours de la guerre. Robertson ne doit pas être tenu responsable de quelques-uns des délais, mais il aurait pu éviter les autres, et le succès que connut dès le début le soulèvement indien dans la région des lacs Huron, Michigan et Érié est imputable en partie à cet officier devenu capitaine de navire.

Harry Kelsey

DPL, Burton hist. coll., Porteous papers, John Porteous to his father, 20 nov. 1763.— PRO, WO 34/49, Amherst to Campbell, 27 mai 1761 ; Amherst to Gladwin, 22 juin 1761 ; court of inquiry, 3 sept. 1762 ; MacDonald, Journal of the siege of Detroit.— Clements Library, Thomas Gage papers, American series, Robertson to Gage, 3 mars 1760 ; Sterling letter Book, James Sterling to John Duncan, 25 oct. 1762.— Army list, 1759, 131.— Johnson papers (Sullivan et al.).— Rutherford’s narrative – an episode in the Pontiac War, 1763–   an unpublished manuscript by Lieut. Rutherford of the « Black Watch », Trans. of the Canadian Institute (Toronto), III (1891–1892) : 229–252.— British officers serving in America, 1754–1774, W. C. Ford, comp. (Boston, 1894), 86.— Thomas Mante, The history of the late war in North America and the islands of the West Indies, including the campaigns of MDCCLXIII and MDCCLXIV against His Majestys Indian enemies (Londres, 1772), 482s.— M. M. Quaife, The Royal Navy of the upper lakes ( « Burton hist. coll. Leaflet », II, [Détroit], 1924), 52.

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Harry Kelsey, « ROBERTSON, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/robertson_charles_3F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Kelsey
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    15 oct. 2024