Titre original :  Col. Robert Stanton (1794-1866) | Stalking the Dead

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STANTON, ROBERT, homme d’affaires, fonctionnaire et éditeur, né le 6 juin 1794 à Dorchester (Saint-Jean), Bas-Canada, fils aîné de William Stanton de la marine royale et de Margaret Stanton, décédé le 24 février 1866 à Toronto, Haut-Canada.

En 1805, William Stanton s’installa à York (Toronto) dans le Haut-Canada avec sa nombreuse famille pour remplir la fonction d’huissier d’armes à la chambre d’Assemblée. Robert fréquenta l’école de John Strachan à Cornwall en 1806, puis s’inscrivit à la Home District Grammar School, où il eut pour condisciple Robert Baldwin*, lorsque cette école fut ouverte à York en 1807. Il entra au bureau du lieutenant-gouverneur en 1810, fut affecté au bureau de l’arpenteur général en 1811 et devint commis expéditionnaire à l’Assemblée en 1812. Nommé lieutenant dans la milice, il prit part à la bataille de Queenston Heights et, en avril 1813, il fut fait prisonnier à York. Il fut nommé lieutenant-colonel le 2 avril 1827, puis colonel le 16 juillet 1835, au 1er régiment de West York. D’allégeance tory, il participa, avec cinq de ses frères, à la défense de Toronto contre les rebelles en 1837.

Après la guerre de 1812, Stanton s’était installé à Kingston où il exerçait les fonctions de commis à l’Intendance militaire. C’est dans cette ville que, le 2 septembre 1816, il épousa Frances D. Spafford qui donna naissance à au moins dix enfants. Elle mourut en 1844 et, le 14 avril 1845, il épousa Anna Louisa Newbigging, née Hagerman, la nièce de Christopher Alexander Hagerman*.

À Kingston, durant les années 1817 et 1818, Stanton fut secrétaire de la Lancastrian School Society qui administrait la Midland District Grammar School. En 1818, il devint vendeur de quincaillerie à la boutique de Hugh Christopher Thomson* ; il ouvrit sa propre boutique en 1820. Il fut élu estimateur de la ville de Kingston en 1819 et nommé magistrat du district de Midland en 1821 ; il commença à pratiquer comme notaire en 1823. Sa compétence en comptabilité lui valut de faire partie d’un comité chargé d’examiner les affaires de la « prétendue » Bank of Upper Canada en février 1823. Cette année-là, à titre de directeur du scrutin pour les comtés de Lennox et d’Addington, il fit fermer un bureau de votation le Vendredi saint, au détriment du candidat Marshall Spring Bidwell* ; l’élection fut déclarée nulle et non avenue par la chambre d’Assemblée. L’intervention de Stanton fut jugée illégale, mais non entachée « de corruption ou de malice ». Néanmoins, sa première rencontre avec un réformiste n’était pas de bon augure.

En 1826, Stanton fut inopinément nommé imprimeur du roi par sir Peregrine Maitland*. Il vendit son commerce de Kingston et déménagea à York où il installa un atelier ; Robert Watson en fut le contremaître. En marge de ses fonctions officielles d’imprimeur du roi et d’éditeur de l’Upper Canada Gazette, Stanton se lança dans d’autres entreprises : il vendit de la papeterie et des fournitures de bureau, fit du réglage de papier et de la reliure à forfait et vendit des polices d’assurance pour la société Phœnix of London. En 1834, il fut l’un des fondateurs de la British America Assurance Company et devint, plus tard, gérant à Toronto de la Western Assurance Company. Il fut le premier imprimeur à reconnaître le syndicat ouvrier de l’endroit, fondé en 1832, la York Typographical Society. En outre, il publia, dans une large mesure à ses propres frais, des livres, des almanachs et des journaux – de concert avec Watson dans certains cas. Sa publication la plus importante fut l’U.E. Loyalist qui parut en supplément à l’Upper Canada Gazette, du 3 juin 1826 au 24 mai 1828, puis indépendamment sous le nom de Loyalist durant une année.

Comme journaliste, Stanton fut un porte-parole du « Family Compact » ; selon lui, l’U.E. Loyalist devait exercer « une juste influence dans les affaires auxquelles le gouvernement pouvait porter intérêt ». Lorsque le Loyalist dégénéra au point de publier des éditoriaux acerbes contre tout ce qui se rapportait à la réforme, le lieutenant-gouverneur sir John Colborne suggéra que « l’imprimeur du roi se consacre plus exclusivement à des fonctions strictement officielles ». Stanton se plia à cette demande, mais non sans avoir encouru la désapprobation d’un certain nombre de réformistes.

Stanton fut nommé juge du district de Home le 12 juin 1827 et siégea au Bureau de santé en 1832, dès que l’épidémie de choléra eut atteint la ville de York. En 1838, il devint membre de la commission chargée d’évaluer les pertes subies à l’occasion de l’insurrection. En 1841, il fut défait par George Gurnett aux élections de la ville de Toronto, alors qu’on tentait de faire admettre des modérés au sein du conseil. Il occupa diverses fonctions à la paroisse St James (Église d’Angleterre), fut membre de la St George’s Society et comptable au Toronto Turf Club.

Avec l’union des deux Canadas, Stanton n’était plus assuré de son poste d’imprimeur de la reine. Après avoir obtenu de lord Sydenham [Thomson*] la promesse qu’on allait songer à lui, il ouvrit un atelier à Kingston, la nouvelle capitale. Cependant, Sydenham mourut en septembre 1841 et, le même mois, sir Richard Jackson*, l’administrateur, nomma Stewart Derbishire et George-Paschal Desbarats coimprimeurs de la reine. Stanton s’indigna avec raison, surtout quand il apprit que des dispositions dans ce sens avaient été prises avant le décès de Sydenham. Sur le conseil de Jackson, il présenta une requête à lord Stanley ainsi qu’à tous les gouverneurs du Haut-Canada qu’il avait connus. Sir Charles Bagot*, le nouveau gouverneur, lui offrit le poste de shérif du district de Midland, mais Stanton refusa à cause du montant élevé de la caution qu’il fallait verser. Grâce à l’influence de Stanley, il fut finalement nommé commissaire aux douanes du district de Home le 12 août 1842 et percepteur des douanes au port de Toronto le 8 août 1843. L’annonce de sa nomination souleva l’indignation des réformistes ; ceux-ci protestèrent auprès de Baldwin en affirmant que l’attribution d’un poste aussi lucratif à un tory aussi tenace était une bien curieuse façon de mettre en pratique les principes du gouvernement responsable. Francis Hincks* menaça de résigner ses fonctions d’inspecteur général, mais le journal tory Toronto Patriot déclara que la nomination constituait « le seul geste honorable [du gouvernement] en dix mois d’administration ».

Six ans plus tard, Hincks, de nouveau inspecteur général, commanda une enquête sur la façon dont Stanton administrait le bureau des Douanes de Toronto. Le rapport qui suivit démontra que des dossiers de la douane avaient été falsifiés. Stanton protesta de son innocence, mais il fut démis de ses fonctions en même temps que deux de ses adjoints, en novembre 1849, et W. F. Meudell, l’enquêteur, fut nommé percepteur. Stanton obtint immédiatement le poste de commis du greffe à Osgoode Hall et remplit cette fonction jusqu’à sa mort en 1866.

Stanton servit loyalement la couronne et se voua aux principes tories du « Family Compact ». S’il fut maintes fois victime des politiques et du gouvernement réformistes, on doit reconnaître qu’il avait l’opiniâtreté nécessaire pour subir les revers de fortune sans déroger aux concepts nettement colonialistes qui marquaient sa vision du monde.

Hilary Bates

APC, RG 16, A5, 3, 24 nov. 1849.— PAO, Macaulay (John) papers.— UTL-TF, [Robert Stanton], Narrative memoranda connected with my memorial to Lord Stanley, [1841–1843].— Town of York, 1793–1815 (Firth).— Town of York, 1815–1834 (Firth).— Examiner (Toronto), 2 août 1843, 24 oct., 14 nov., 5 déc. 1849.— Kingston Chronicle, 22 janv. 1819, 25 févr. 1820.— Kingston Gazette, 7 sept. 1816, 11 nov. 1817, 22 déc. 1818.— Toronto Patriot, 26 févr., 14 mars 1834, 13 févr., 1er mars, 5 juin 1838, 1er, 8 août 1843.— Toronto Star Weekly, 27 oct. 1923.— Upper Canada Gazette (Toronto), 14 mai, 27, 31 août, 3 sept. 1835, 14 juill. 1836.— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology.— Early Toronto newspapers (Firth).— Robertson’s landmarks of Toronto, III : 354, 372.— W. R. Riddell, The Bidwell elections : a political episode in Upper Canada a century ago, OH, XXI (1924) : 236–244.

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Hilary Bates, « STANTON, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/stanton_robert_9F.html.

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Auteur de l'article:    Hilary Bates
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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