TIBIERGE, MARIE-CATHERINE, dite de Saint-Joachim, hospitalière, supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, née à Saint-François, île d’Orléans, le 28 février 1681, fille d’Hippolyte Tibierge, marchand, et de Renée Hervé (Hervet), décédée le 27 novembre 1757 à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Nous ignorons tout de la formation de Marie-Catherine Tibierge. Entrée à l’Hôtel-Dieu de Québec le 7 mai 1695, à l’âge de 14 ans, elle y fit profession le 2 mars 1697, sous le nom de Saint-Joachim. En octobre de cette année, sa sœur, Angélique de Sainte-Agnès, venue la rejoindre l’année précédente, mourait victime du « pourpre » contracté en soignant des passagers de la Gironde atteints de cette maladie. Élue hospitalière (directrice générale de l’hôpital) en 1713, la mère Saint-Joachim se vit confier à nouveau le poste l’année suivante.

En 1726, la mère Saint-Joachim fut élue supérieure de l’Hôtel-Dieu. Il faut croire qu’elle avait les qualifications nécessaires pour remplir cette importante fonction puisque, jusqu’à sa mort, elle sera réélue régulièrement et occupera le poste aussi longtemps que le lui permettront les constitutions de la communauté. Celles-ci permettaient à une supérieure de voir son mandat prolongé pour un second triennat, après quoi un intervalle de trois ans était requis pour redevenir éligible. En 1732, ses deux triennats terminés, la mère Saint-Joachim fut remplacée par Marie-Andrée Regnard Duplessis, dite de Sainte-Hélène, qui fut supérieure jusqu’en 1738. La mère Saint-Joachim reprit alors le poste qu’elle occupera jusqu’en 1744.

C’est au cours de cette période qu’eurent lieu deux événements mémorables pour la communauté. D’abord, ce fut en 1739, la célébration du centenaire de l’arrivée des hospitalières en terre canadienne [V. Marie Guenet*, dite de Saint-Ignace]. Les fêtes, commencées le 1er août, furent reprises le 18 et durèrent en tout quatre jours. Au cours des Quarante-Heures, qui commencèrent à quatre heures du matin le 18 août et se prolongèrent jusqu’au surlendemain, les Québécois purent contenter leur soif de dévotion et témoigner aux sœurs de leur attachement en assistant nombreux aux offices religieux qui se succédèrent presque sans interruption ; messes, vêpres, saluts du Saint-Sacrement, prédications par les jésuites, rien ne manqua. Le second événement digne de mention fut, en 1744, la remise solennelle à la communauté par l’évêque de Québec, Mgr de Pontbriand [Dubreil], d’un crucifix qu’un soldat de la garnison de Montréal, Havard de Beaufort, dit L’Avocat, avait profané au cours d’une prétendue séance de sorcellerie. Le crucifix, qui se trouve encore à l’Hôtel-Dieu, devint l’objet d’une vénération particulière.

La mère Saint-Joachim occupa à nouveau le poste de supérieure pendant six ans, de 1750 à 1756. Son dernier triennat fut assombri par le désastreux incendie qui consuma entièrement l’hôpital. C’est à peine si on put sauver quelques objets, et les archives furent presque entièrement détruites. Plus tard, on découvrit que le feu avait été mis à la toiture par deux matelots mécontents de la mère hospitalière.

Le 27 novembre 1757, la mère Saint-Joachim décédait « après une maladie de deux mois qu’elle avait gagnée au service des malades ». En plus d’avoir été supérieure et hospitalière, elle avait été assistante et apothicairesse, sans qu’on puisse préciser à quelle époque.

Jean-Pierre Asselin

AHDQ, T 21, 500 ; Registre des entrées, 7 mai 1695.— Juchereau, Annales (Jamet).— Tanguay, Dictionnaire. Casgrain, Histoire de lHôtel-Dieu de Québec.

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Jean-Pierre Asselin, « TIBIERGE, MARIE-CATHERINE, dite de Saint-Joachim », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/tibierge_marie_catherine_3F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Pierre Asselin
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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