WRIGHT, CHARLES, arpenteur et fonctionnaire, né le 21 juillet 1782 dans l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), troisième fils de Thomas Wright*, arpenteur général, et de Susanna Turner ; le 16 avril 1815, il épousa Lydia Cambridge, fille de John Cambridge et de Mary Winchester, et ils eurent un fils ; décédé le 1er avril 1828 à Charlottetown.

Charles Wright apprit de son père le métier d’arpenteur et, avec George*, son frère aîné, l’assista dans son travail. Plus tard, George s’associa aux activités commerciales de la famille Cambridge, mais Charles continua dans sa profession comme arpenteur adjoint. À partir de 1803, il remplaçait son père lorsque celui-ci était absent ou malade. Dès 1812, la santé de Thomas Wright se détériorait, et Charles pria l’administrateur William Townshend* de recommander sa nomination à titre de successeur de son père. Ce dernier, désireux de jouir d’une retraite après avoir occupé cette charge pendant 40 ans environ, appuyait cette demande. Charles Wright se rendit en Angleterre en 1812 afin de faire avancer sa cause, mais sa requête fut rejetée. Bien qu’absent de la colonie à la mort de son père, survenue en décembre de la même année, il obtint de Townshend le poste qu’il avait sollicité. Il reçut de la Trésorerie la confirmation officielle de sa nomination, puis retourna dans l’Île-du-Prince-Édouard le printemps suivant.

Pendant son séjour en Angleterre, Wright s’était plaint des activités des Loyal Electors et, en particulier, de James Bardin Palmer. Ses doléances auraient dû trouver un écho auprès de Charles Douglass Smith*, le nouveau lieutenant-gouverneur, mais ce dernier, qui n’apprit la nomination de Wright qu’après être arrivé dans l’île en juillet 1813, se prononça promptement contre une « telle succession héréditaire ». Il aurait souhaité que cette désignation soit retardée jusqu’à ce qu’il donne son avis.

Wright se fit assez peu remarquer, semble-t-il, pendant le mandat de Smith. Les plus importants travaux d’arpentage de cantons avaient été faits, et la principale activité de Wright consistait à faire exécuter le relevé topographique du réseau routier alors en expansion, et celui des quelques terres qui restaient à concéder aux colons. L’arpenteur général n’était plus un fonctionnaire influent de la colonie, car peu de terres tombaient encore sous la juridiction de la couronne.

À compter de 1820, Wright se retrouva encore moins occupé. Il revenait de plus en plus à des adjoints d’effectuer les travaux d’arpentage, et une requête que l’un d’eux présenta plus tard fait état de son travail pendant les périodes « d’affliction » de Wright. En 1824, à la suite d’une déclaration du jury d’accusation sur l’état lamentable des chemins et des ponts, Wright résigna ses fonctions d’inspecteur en chef des chemins, poste qu’il avait occupé pendant au moins cinq ans. En octobre 1824, l’arrivée du lieutenant-gouverneur John Ready*, qui succédait à Smith, permit d’apporter des améliorations dans le gouvernement de la colonie, parmi lesquelles on note le congédiement de fonctionnaires incompétents. Certains indices montrent qu’au cours des trois années suivantes des concessions de terres et des travaux d’arpentage furent entachés d’irrégularités. En 1825, le lieutenant-gouverneur se vit contraint de se plaindre au Conseil de l’Île-du-Prince-Édouard de ce que Wright négligeait de lui communiquer les renseignements qu’il demandait. Puis finalement, en 1827, Ready écrivit au ministère des Colonies pour déplorer le fait que Wright se révélait incapable de remplir les devoirs de sa charge en raison de son « état d’ébriété constant et habituel », et pour solliciter qu’il soit relevé de ses fonctions. Les autorités se rendirent à sa requête en février 1828, mais on doute que la nouvelle du congédiement de Wright soit parvenue à l’île avant le décès de ce dernier. Malgré l’opposition d’autres fonctionnaires qui avaient travaillé comme arpenteurs adjoints, Ready nomma George Wright pour succéder à son frère Charles au poste d’arpenteur général.

George Wright se fit une réputation d’administrateur et de fonctionnaire capable, mais Charles Wright laissa le souvenir d’un homme incompétent et d’un ivrogne.

Harry Tinson Holman

Arch. privées, Mme J. T. McIntyre (Calgary), Charles Wright papers (photocopies aux APC, MG 24, B133).— PAPEI, Acc. 2702/373, 375–378, 380, 2810/85–86 ; RG 1, commission books, 1 : 83, 90 ; RG 3, petitions, 1817–1820 ; RG 5, minutes, 1800–1827 ; Petitions, 1817–1827 ; RG 8, warrant books, 1819–1824.— PRO, CO 226/26 : 54, 195 ; 226/27 : 36–39, 74–75 ; 226/39 : 7 ; 226/44 : 106 ; 226/45 : 277.— St Paul’s Anglican Church (Charlottetown), Reg. of baptisms, marriages, and burials, 1782–1828 (mfm aux PAPEI).— Supreme Court of P.E.I. (Charlottetown), Estates Division, liber 2 : fo 121 (testament de Charles Wright) (mfm aux PAPEI).— Prince Edward Island Register, 1er avril 1828.

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Harry Tinson Holman, « WRIGHT, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wright_charles_6F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Tinson Holman
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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