Le régime seigneurial fut implanté en Nouvelle-France dans les années 1620 et servit de cadre pour l’occupation du territoire par les émigrants français venus s’établir dans la colonie. Ce régime de propriété foncière instaurait un rapport hiérarchique entre les seigneurs, détenteurs des terres, et les censitaires, à qui l’on concédait une censive en échange de redevances. De 75 % à 80 % de la population vivait dans des seigneuries jusqu’à son abolition officielle en 1854. Le régime seigneurial persista malgré tout jusqu’aux années 1940 par le biais des rentes constituées qui devaient être payées aux seigneurs par les censitaires, qui, en majorité, ne rachetaient pas leurs terres. D’une longévité exceptionnelle, le régime seigneurial occupe une place de choix dans l’évolution de la socio-économie québécoise, comme en témoignent encore de nos jours la toponymie, quelques vestiges bâtis et la géométrie du paysage laurentien provenant de la forme des concessions de censives.