Pendant longtemps, on ne fabriqua en Nouvelle-France que des barques et des pinasses. Dans les années 1660, l’intendant Jean Talon prit cette activité en main et tenta de l’établir sur des bases solides. Les difficultés, cependant, surgirent nombreuses : la main-d’œuvre spécialisée était rare, et il fallait importer de France des matériaux qui rendaient les navires coûteux. Il fallut attendre le début du xixe siècle pour que se produise un boum dans le commerce du bois et la construction navale. À l’époque, la technologie, les capitaux et les marchés britanniques constituaient des soutiens essentiels pour cette industrie dans laquelle la plupart des navires étaient destinés à la Grande-Bretagne. La plus forte concentration de construction navale de toute l’Amérique du Nord britannique se trouvait à Québec, plus particulièrement dans le faubourg Saint-Roch. Dans les années 1850, cette industrie faisait vivre presque la moitié de la population de la ville. Le déclin de la construction et de l’utilisation des bateaux en bois, dans les années 1870, accula à la faillite plusieurs chantiers de construction navale. On assista à l’arrivée d’une nouvelle génération de bâtiments à vapeur et à coque de métal, que confirma le lancement, le 4 mai 1889, du Manitoba, premier paquebot tout en acier construit au Canada.