Les Métis et de nombreuses Premières Nations des Plaines avaient un mode de vie qui reposait sur la chasse au bison. L’animal constituait une monnaie d’échange dans les postes de traite, où avait lieu le commerce des peaux et de la viande, qui servait à préparer le pemmican. Or, dans les années 1870, on assista à la désagrégation de la manière de vivre des Autochtones des Plaines, provoquée par la disparition des bisons. Des chasseurs américains accélérèrent l’extinction du troupeau de bisons du nord en tuant, pour les peaux, des dizaines de milliers de bêtes sur le territoire du Montana. On adopta des propositions sur la protection des bisons, mais c’était trop peu et trop tard. Résolus à continuer de vivre de la chasse du bison et à préserver la culture fondée sur cette activité, des groupes autochtones se réfugièrent dans les monts Cypress, l’un des derniers grands pâturages de bisons de toute l’Amérique du Nord britannique. Certains allèrent jusqu’au Montana et y chassèrent les derniers bisons ; une fois le troupeau anéanti, ils revinrent au Canada en 1881. Le gouvernement fédéral estima qu’il pourrait se servir de la famine qui sévissait parmi eux pour les forcer à accepter les traités tels quels et freiner ainsi la formation d’un territoire autochtone. La faim contraignit ainsi les Autochtones à donner leur adhésion aux traités, qui les faisaient abandonner leur mode de vie nomade et s’établir dans des réserves. Entre 1907 et 1909, le ministère de l’Intérieur importa du Montana le dernier grand troupeau de bisons des plaines au parc Elk (Elk Island), en Alberta.