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RILEY, SUSAN FRANCES (Harrison), dite Seranus, musicienne, auteure, journaliste, éducatrice, conférencière, rédactrice en chef et traductrice, née le 24 février 1857 à Toronto, enfant unique de John Byron Riley et de Maria (Mary) Ann Drought ; le 25 juillet 1877, elle épousa à Toronto John William Frederick Harrison (1847–1935), et ils eurent un fils, qui mourut avant elle, et une fille ; décédée le 8 mai 1935 dans cette ville.
Les parents de Susan Frances Riley étaient d’origine irlandaise. Son père, né à Québec, et sa mère, née à Dublin, appartenaient tous deux à l’Église d’Angleterre. John Byron Riley administrait une auberge sur la rue Front, à Toronto. Quand Thomas Dick* l’acheta, en 1862, Riley ouvrit tout près l’hôtel Revere House, futur lieu de rencontre des promoteurs du mouvement Canada First. Il était aussi copropriétaire de l’entreprise Riley and May, qui fabriquait des tables de billard. Susan Frances, qu’on appelait Susie, reçut une éducation dans un établissement privé et étudia avec le réputé pianiste Frederic Boscovitz. Adolescente, elle fréquenta une école pour filles à Montréal, où elle commença à écrire des vers sous le nom de Medusa. Le jour de la remise des prix, elle récita son premier texte digne de mention, The story of a life. Elle assista aux cours de philosophie de John Clark Murray* à la McGill University, se joignit à la Montreal Ladies’ Literary Association et, avant d’atteindre l’âge adulte, rédigea des textes alimentaires pour des magazines britanniques et américains.
Susan Frances retourna à Toronto en 1876 et, l’année suivante, prit la direction du chœur de la nouvelle église Ascension de la rue Richmond, pôle d’attraction des anglicans proéminents de la Basse Église. Cet été-là, elle épousa John William Frederick Harrison, parti deux ans plus tôt de Bristol, en Angleterre, pour devenir l’organiste de l’église anglicane St George à Montréal. Le couple s’installa à Ottawa en 1877, lorsque John William Frederick accepta les postes d’organiste et de maître de chapelle à la cathédrale Christ Church et de directeur musical à l’Ottawa Ladies’ College. Il relança l’Ottawa Philharmonic Society ; on lui attribue certaines des premières représentations d’œuvres de Bach et de Mendelssohn au Canada, auxquelles sa femme participa souvent à titre de chanteuse ou de pianiste accompagnatrice. Mme Harrison prit part au spectacle Canada’s welcome : a masque, dans le cadre des célébrations pour l’arrivée du gouverneur général lord Lorne [Campbell*] et de la princesse Louise en 1878. Cinq ans plus tard, elle écrivit les paroles et fit l’arrangement musical d’une adresse au successeur de Lorne, lord Lansdowne [Petty-Fitzmaurice*]. Avec l’achèvement en 1884 de l’opéra-comique en trois actes Pipandor, dont l’action se déroule dans la France du xvie siècle, elle devint la première compositrice canadienne d’opéra. Apparemment, le manuscrit musical n’existe plus ; on croit qu’elle adapta des airs canadiens-français pour créer une partition rappelant les opérettes de Gilbert et Sullivan. Parmi ses compositions subsistantes, une série de trois pièces pour piano constitue la plus imposante.
Une fois mariée, Susan Frances se fit appeler S. Frances Harrison. Elle décida d’adopter le nom de plume Seranus, inscrit sur sa pierre tombale, après qu’on eut par erreur mal interprété l’initiale de son premier prénom en 1882 ; elle le plaçait souvent entre guillemets sous son nom. Auparavant, elle avait utilisé les pseudonymes de G. R. et the Rambler, et publié des chansons et des compositions pour piano sous celui de Gilbert King, dont elle signait également ses articles de correspondante musicale pour le Detroit Free Press. Toutefois, elle se fit surtout connaître pour ses textes littéraires, qu’elle signait Seranus et où elle exprimait ses pensées relativement à l’évolution du jeune dominion et à la manière de promouvoir le nationalisme. Contrairement à William Alexander Foster* et Charles Mair*, membres du mouvement Canada First et dont le travail reflétait les sensibilités canadiennes-anglaises, Seranus se passionnait pour la culture du Canada français : selon un article paru dans le Canadian Magazine en 1898, « imprégnée de l’esprit régnant au Québec » dans sa jeunesse, elle s’y intéresserait et s’en inspirerait toute sa vie.
En 1886, les Harrison, alors parents de deux jeunes enfants, s’installèrent à Toronto, où John William Frederick devint organiste à l’église baptiste Jarvis Street. Il enseignait également le piano et l’orgue au Toronto Conservatory of Music, fondé en 1886 par Edward Fisher*, que les Harrison avaient sans doute connu dans les cercles de musique et d’enseignement à Ottawa. Durant 20 ans, de chez elle, Mme Harrison assumerait la direction de la succursale du conservatoire à Rosedale. Elle s’engagea dans diverses associations littéraires et musicales, avec une énergie apparemment sans limites. En 1888, dans le cadre d’une collecte de fonds pour l’Académie royale des arts du Canada, elle dirigea danseurs, acteurs et chanteurs dans The masque of May Day, dont elle avait écrit le livret, choisi la musique et signé l’arrangement.
Au cours de la décennie, Seranus rédigea trois romans dont l’action se déroule au Canada ; deux d’entre eux, « The rock, a romance of Gaspé Beach » (vers 1885) et « Search for a Canadian » (1887), qui comparent les histoires et les cultures des Canadiens et des Américains, demeurent inédits. Le troisième, The forest of Bourg-Marie, ne paraîtrait qu’à la fin de la décennie suivante. Malgré les louanges qu’elle reçut pour ses talents d’auteure – en 1877, dans un discours devant le Canadian Club à New York, l’homme de lettres George Stewart* l’avait déjà citée parmi les bons poètes canadiens –, elle ne parvint pas à trouver d’éditeur dans le dominion. Elle avait voyagé à Londres et à New York au début des années 1880 pour promouvoir son œuvre, sans succès. La situation l’amena à publier à compte d’auteure, en 1886, un recueil intitulé Crowded out ! and other sketches. L’histoire au titre semi-autobiographique laisse deviner ses frustrations, qu’exprime un narrateur masculin : « Je suis venu à Londres pour vendre ou céder, d’une manière ou d’une autre, un opéra, une comédie, un volume de vers, des chansons, des esquisses, des histoires. Je compose et j’écris. Je suis ambitieux […] Si personne ne me découvre, je dois me découvrir moi-même. Je dois exiger la reconnaissance. » Le recueil rassemble des nouvelles et un roman court, dont l’action se passe en Europe et en Ontario. Dans Canadian poets, paru à Toronto en 1916, John William Garvin réfléchirait sur son importance : « Ce fut à ce moment-là la première tentative pour présenter Muskoka, ainsi que l’atmosphère et les paysages du Bas-Canada, à notre peuple d’une manière artistique. »
Pendant l’année qui suivit l’installation de sa famille à Toronto, Seranus compila la première anthologie regroupant des poèmes en français et en anglais, et des vers autochtones traduits : The Canadian birthday book. L’ouvrage rassemble des textes qui remontent à aussi loin que 1732 ; parmi les 150 auteurs représentés figurent Thomas D’Arcy McGee*, Joseph Howe*, Isabella Valancy Crawford*, Susanna Moodie [Strickland*], Charles Sangster*, Louis Fréchette*, Pamphile Le May*, le marquis de Lorne et Seranus elle-même. Pine, rose and fleur de lis, titre du premier recueil de ses propres poèmes, qu’elle publia en 1891, montre que, de plus en plus, elle croyait que l’identité canadienne devait se définir selon un mélange d’héritages autochtone, britannique et français. Dans ce livre, largement salué, l’auteure démontre sa maîtrise de diverses formes, y compris de la complexe villanelle en 19 vers, composée de 5 tercets et d’un quatrain final, avec répétitions de mots et même de vers entiers. Comme le dirait en 1932 Marjory Jardine Ramsay Willison [MacMurchy] dans un profil du Canadian Bookman de Toronto, « [c]e type de poème français, léger comme une plume d’oiseau, Mme Harrison le prend et le tourne comme une lame scintillante ». Sur une période de 20 ans, ses villanelles (elle en écrivit plus de 100) et autres poèmes paraîtraient dans plusieurs magazines canadiens, britanniques et américains, et, entre 1889 et 1936, son travail figurerait dans d’importantes anthologies, dont celle de Theodore Harding Rand*, A treasury of Canadian verse […], parue à Toronto et à Londres en 1900.
Malgré la reconnaissance dont elle jouissait, Seranus ne se sentait pas appréciée à sa juste valeur, animée du « sentiment d’amour-propre […] mais aussi [d’]un sentiment de vulnérabilité », selon la spécialiste Jennifer Chambers. En 1895, dans une lettre au poète et critique américain Edmund Clarence Stedman, qui voulait inclure deux de ses poèmes dans une anthologie en préparation, elle écrivit : « Je fus vraiment la première auteure au Canada à attirer l’attention générale sur la couleur locale, pour ainsi dire, des Français. Huit années complètes avant que [William Douw Lighthall*, William McLennan*, Duncan Campbell Scott*] ou qui que ce soit d’autre ne s’intéresse au sujet, j’ai fait paraître – à Ottawa, donc en vain – un petit livre de nouvelles traitant de l’habitant. En fait, j’ai toujours considéré que c’était mon sujet de prédilection, cependant – vous savez comment le pionnier est parfois forcé de se laisser distancer. » Dans un article sur l’auteur et critique américain William Dean Howells, paru dans le numéro de mai 1897 du Massey’s Magazine de Toronto, elle exprima son amertume devant les défis que devaient relever les auteurs du dominion :
Le Canada est la tombe de beaucoup de talent […] et nous (en parlant des auteurs canadiens) avons parfois du mal à faire impression sur les éditeurs étrangers, les seuls qui comptent à nos yeux. Quantité de bonnes productions faites au Canada ne parviennent pas à se tailler une place dans d’autres pays. Il y a peut-être même des œuvres qui sont un peu trop bonnes pour le Canada, mais pas tout à fait assez bonnes pour le marché anglais ou américain. Ainsi, pour vraiment exceller dans la couleur locale, nous devons rester au Canada pour l’observer, la vivre, pour ainsi dire – vous voyez.
L’année suivante, The forest of Bourg-Marie vaudrait finalement à Seranus un contrat et la reconnaissance qu’elle désirait depuis si longtemps des deux côtés de l’Atlantique. Les critiques apprécièrent le portrait empreint de sensibilité que le roman brosse de la culture québécoise. Parmi les thèmes abordés figure l’attrait trompeur des États-Unis ; le personnage principal, qui s’y installe en quête du succès financier, devient corrompu et se détourne de sa terre d’origine. Le dernier roman de Seranus, Ringfield (1914), met encore en scène des Canadiens français ; l’auteure y explore les effets de l’industrialisation, les influences américaines et les différences entre les paysages européens et canadiens.
Mme Harrison promouvait aussi la culture francophone dans ses activités musicales. Au fil des années 1890, elle remporta du succès avec des conférences-récitals à Toronto, à Londres, à Montréal, à Boston, à New York et dans d’autres villes. Dans une critique publiée le 8 mai 1896 dans la Gazette de Montréal, on souligne que « la dame douée qui a[vait] entrepris d’initier ses auditeurs aux aspects musicaux et littéraires des chansons populaires de la Nouvelle-France » était « une pianiste accomplie et possédait une voix douce et sympathique ». À titre de membre de la section torontoise de la Women’s Art Association of Canada, elle donna des causeries, organisa des événements musicaux et, en 1901, reçut un accueil favorable avec la première représentation canadienne de sa version pour clavier de la Ballade in A minor de Samuel Coleridge-Taylor. Le 17 avril 1902, le Conservatory Music Hall de Toronto présenta un programme complet de ses œuvres originales, dont des pièces pour piano, des arrangements de chansons canadiennes-françaises, des extraits de Pipandor, des cantiques et des quatuors sacrés.
Seranus s’activait également comme journaliste. Au Week, fondé en 1883 par Goldwin Smith*, elle assuma pour un temps les fonctions d’éditrice musicale et, de décembre 1886 au mois de juin suivant, celles de rédactrice en chef. Durant les 13 années d’existence de la revue, aucune autre auteure ne publierait autant de poèmes dans ses pages. Pour le Globe et le Mail, elle écrivit des critiques musicales et d’autres articles d’opinion. Sous le nom de Mme J. W. F. Harrison, elle fut la rédactrice en chef du bulletin Conservatory Bi-Monthly pendant toute son existence, de 1902 à 1913. Elle signa aussi des articles dans des encyclopédies musicales canadiennes et dans la revue Musical Canada, ainsi que plusieurs essais dans la Conservatory Quarterly Review. À l’occasion, elle traduisit de la poésie française en anglais pour diverses revues.
Après un combat de deux ans contre le cancer, en mars 1930, le fils des Harrison mourut à Winnipeg, où il avait travaillé dans le domaine des assurances. Peu de temps après, John William Frederick subit vraisemblablement un petit accident cérébral vasculaire. Les années de la grande dépression apportèrent leur lot de difficultés financières : la fille des Harrison, leur gendre et leurs petits-enfants durent emménager avec eux. Seranus hésita à proposer ses vers à la Ryerson Press parce que les auteurs devaient habituellement couvrir les coûts de production. Lorsqu’on l’invita à se joindre à un club littéraire, elle refusa, car elle ne pouvait payer les frais d’inscription. Toutefois, elle resta jusqu’à la fin de sa vie la présidente honoraire de la division torontoise de la Canadian Authors Association, dont elle ne ratait jamais une réunion, à moins de devoirs pressants.
Malgré des ennuis de santé occasionnels et une fragilité croissante, Seranus continua d’écrire. Son avant-dernier livre, Four ballads and a play, parut en 1933. Dans le Globe du 3 novembre 1934, on le décrivit comme « un travail artistique mettant une fois de plus en évidence la polyvalence et l’habileté de cette auteure canadienne très connue ». La pièce en un acte met en scène des personnages d’origine française, écossaise, irlandaise, britannique et russe, et se déroule dans un camp minier nordique. Le dernier ouvrage de Seranus, Penelope and other poems, parut l’année même de sa mort, à la suite d’un accident cérébral vasculaire. La presse lui rendit de nombreux hommages. Dans le Globe du 10 mai 1935, l’éducateur et auteur Edwin Austin Hardy* déclara : « Mme Harrison faisait partie de ce groupe remarquable des poètes de la Confédération, qui comptait cinq femmes, Emily Pauline Johnson*, Isabella Valancy Crawford, Agnes Maule Machar*, “Seranus”, et Agnes Ethelwyn Wetherald ». « Non seulement, poursuivit-il, Mme Harrison était une auteure de littérature canadienne, mais elle usait de toute son influence pour stimuler une appréciation de la littérature canadienne. » Ses funérailles eurent lieu à l’église St Simon-the-Apostle, où son mari avait été organiste et maître de chapelle de 1888 à 1916. On l’inhuma au cimetière Mount Pleasant, où son mari la rejoindrait trois semaines plus tard. Parmi les porteurs se trouvaient l’universitaire Oscar Pelham Edgar* et le journaliste John Melbourne Elson*, ancien président de la division torontoise de la Canadian Authors Association. Dans ses commentaires parus dans le Globe le 10 mai 1935, ce dernier affirma : « Avec le décès de Seranus, le Canada a perdu l’un de ses brillants esprits féminins […] Elle était une romancière, une poète et une musicienne douée ; et, rares sont les gens qui ont l’esprit aussi clair et vif jusqu’à la toute fin de [leur] carrière ».
Même si Susan Frances Harrison exagérait probablement son statut d’écrivaine pionnière, il convient de vanter ses efforts pour faire connaître la culture canadienne-française à la majorité anglophone du pays. Cela dit, elle ne craignait pas de critiquer certains aspects de la culture québécoise, en particulier l’influence de l’Église catholique et l’accent mis sur le rôle féminin de procréation. Auteure polyvalente dans une grande variété de genres, elle explora avec constance la possibilité d’une identité nationale unique, précisant la diversité de climat, de topographie et de systèmes politiques au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses revendications du statut de pionnière se justifiaient davantage dans le domaine musical, car elle fut la première femme canadienne à composer un opéra et probablement la première à écrire un quatuor à cordes. Ce dernier, inspiré d’airs irlandais, fit partie en 1902 d’un concert consacré à son œuvre, autre première pour une compositrice canadienne. Si, pour de nombreuses personnes, la qualité de ses pièces musicales publiées se compare à celle de ses textes alimentaires, ses œuvres plus complexes qui subsistent révèlent une compositrice expérimentée.
Sous le pseudonyme de Seranus, Susan Frances Riley est la compilatrice de The Canadian birthday book, with poetical selections for every day in the year from Canadian writers, English and French (Toronto, 1877), et l’auteure de : Pine, rose and fleur de lis (Toronto, 1891) ; The forest of Bourg-Marie (Toronto, 1898) ; Ringfield : a novel (Toronto, [1914 ?]) ; et Later poems and villanelles (Toronto, 1928). À compte d’auteure, elle a également publié : Crowded out ! and other sketches (Ottawa, 1886) ; In northern skies and other poems ([Toronto ?, 1912 ?]) ; Songs of love and labor (s.l., [1925 ?]) ; Penelope and other poems : a new book of verse (s.l.n.d.) ; et Four ballads and a play (s.l., [1933]). Ses histoires, poèmes et articles ont paru dans de nombreuses publications : Belford’s Monthly Magazine, Canadian Courier, Canadian Magazine, Globe, Massey’s Magazine, Rose-Belford’s Canadian Monthly and National Rev. et Saturday Night, à Toronto ; Stewart’s Quarterly, à Saint-Jean ; American Magazine et Cosmopolitan, à New York ; Atlantic Monthly, Living Age et New England Magazine, à Boston ; et Nash’s Pall Mall Magazine et Temple Bar, à Londres.
Quelques poèmes de Seranus figurent dans d’importantes anthologies : Songs of the great dominion […], W. D. Lighthall, édit. (Londres, 1889) ; A Victorian anthology, 1837–1895 […], E. C. Stedman, édit. (Boston et New York, 1895) ; Selections from the Canadian poets, E. A. Hardy, édit. (Toronto, 1907) ; Canadian poets, J. W. Garvin, édit. (Toronto, 1916) ; Canadian singers and their songs : a collection of portraits, autograph poems and brief biographies, E. S. Caswell, compil. ([3e éd.], Toronto, 1925) ; Canadian verse for boys and girls, J. W. Garvin, édit. (Toronto, 1930) ; Cap and bells : an anthology of light verse by Canadian poets, J. W. Garvin, édit. (Toronto, 1936) ; et A treasury of Canadian verse, with brief biographical notes, T. H. Rand, édit. (Toronto et Londres, 1900 ; réimpr. Freeport, N.Y., 1969).
À la première réunion de l’Ontario Library Assoc., tenue à Toronto en 1901, Seranus a prononcé un discours sur l’influence des paysages sur les personnages dans la littérature canadienne. Elle a publié ses premières critiques littéraires sous le pseudonyme de Medusa et ses critiques musicales sous celui de Gilbert King, ou les initiales G. R., dans Canadian Illustrated News (Montréal) et Rose Belford’s Canadian Monthly and National Rev. (Toronto). Elle a rédigé : « Historical sketch of music in Canada », dans Canada, an encyclopædia of the country : the Canadian dominion considered in its historic relations, its natural resources, its material progress, and its national development, J. C. Hopkins, édit. (6 vol., Toronto, 1898–1900), 4 : 389–394 ; un article sur le Canada dans le cinquième volume de The imperial history and encyclopedia of music, W. L. Hubbard et al., édit. (12 vol., New York et Toronto, s.d.), 5 (History of foreign music, 231–253) ; et des articles dans la revue Musical Canada (Toronto). La liste la plus complète de ses écrits littéraires et poèmes parus dans le Globe se trouve dans S. M. Leigh, « Susie Frances Harrison : an approach to her life and work » (mémoire de m.a., Univ. of Western Ontario, London, 1980).
La partition musicale de Pipandor, a comic opera in three acts (Ottawa, 1884) n’a pas survécu, mais le livret écrit par F. A. Dixon existe toujours, de même que celui intitulé Canada’s welcome : a masque, écrit par F. A. Dixon et A. A. Clappé, publié à Ottawa en 1879, qui présente Mme Harrison dans un rôle personnifiant le Canada. Le quatuor pour cordes de cette dernière, Quartet on ancient Irish airs (s.l.n.d.), publié dans la série Patrimoine musical canadien, et dont la partition est accessible sur le site Internet du Centre de musique canadienne à cmccanada.org, est peut-être la première pièce en plus de trois parties composée par une Canadienne. Elle a également publié, sous le nom de S. F. Harrison, Trois esquisses canadiennes (Montréal, 1887) ; nous avons enregistré une interprétation au piano du premier mouvement (Dialogue) sur l’album « By a Canadian lady » : piano music, 1841–1997 (Nepean, Ontario, [1999]) et du troisième mouvement (Chant du voyageur) dans l’anthologie Sons du Nord : deux siècles de musique canadienne pour piano (Brossard, Québec, 2012). Notre texte « Susan Frances Harrison (1859–1935) », dans Women composers : music through the ages, Sylvia Glickman et Martha Furman Schleifer, édit. (8 vol., New York, 1996–2006), 7 (Composers born 1800–1899 : vocal music, 2003), 416–426, contient une compilation des autres compositions connues de Seranus, dont celles signées sous le nom de Gilbert King, ainsi qu’une liste de certains de ses articles sur des thèmes musicaux.
En 1935, le compositeur E. W. Devlin a créé Rose Latulippe : a Canadian folk-play in one act […] (Toronto) en s’inspirant de la ballade de Seranus intitulée Rose Latulippe : a French-Canadian legend, parue dans Week (Toronto), 23 déc. 1886 : 59, qui servirait de base à trois ballets canadiens (tous intitulés Rose Latulippe), sur des musiques de Maurice Blackburn (s.l., 1953), Harry Freedman (s.l., 1966), et Michael McLean (s.l., 1979).
AO, RG-80-5-0-70, no 13363 ; RG-80-8-0-1555, no 3830.— BAC, R11472-0-X, Canada Ouest (Ontario), dist. Toronto, sous-dist. quartier St George : 137.— Globe, 13 avril, 4 mai 1901 ; 10–11, 13 mai 1935.— Globe and Mail, 12 juin 1937.— « The art fair », Week, 31 mai 1888 : 431.— « Books and authors », Canadian Magazine, 12 (novembre 1898–avril 1899) : 181–183.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Jennifer Chambers, « Unheard Niagaras : literary reputation, genre, and the works of Mary Agnes Fleming, Susie Frances Harrison, and Ethelwyn Wetherald » (thèse de ph.d., Univ. of Alberta, Edmonton, 2005).— Margot Kaminski, « Challenging a literary myth : long poems by early Canadian women » (mémoire de m.a., Simon Fraser Univ., Burnaby, C.-B., 1998).— Elaine Keillor, « Evolution of women composers in Canada : part 2 – biography of Susie Frances Harrison (1859–1935) », Assoc. des femmes compositeurs canadiennes, Bull. (Toronto), printemps 2004 : 5–6.— Carrie MacMillan, « Susan Frances Harrison (“Seranus”) : paths through the ancient forest », dans Silenced sextet : six nineteenth-century Canadian women authors, Carrie MacMillan et al., édit. (Montréal et Kingston, Ontario, 1992), 107–136.— « S. Frances Harrison (Seranus) », dans Canadian poets, J. W. Garvin, édit. (Toronto, 1916), 123–132.— A. E. Wetherald, « Some Canadian literary women – I : Seranus », Week, 22 mars 1888 : 267–268.— M. J. Willison [MacMurchy], « Mrs. J. W. F. Harrison – “Seranus” », Canadian Bookman (Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec), juillet 1932 : 80–81.
Elaine Keillor, « RILEY, SUSAN FRANCES (Harrison), dite Seranus », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/riley_susan_frances_16F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/riley_susan_frances_16F.html |
Auteur de l'article: | Elaine Keillor |
Titre de l'article: | RILEY, SUSAN FRANCES (Harrison), dite Seranus |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2022 |
Année de la révision: | 2022 |
Date de consultation: | 8 oct. 2024 |