GORRELL, JAMES, officier, né vers 1735, probablement dans le Maryland, décédé vers 1769 aux Antilles.

James Gorrell demeura, semble-t-il, dans le comté de Frederick, à l’extrémité ouest du Maryland. En octobre 1757, il servait comme enseigne dans la compagnie de Joshua Beall de la milice du Maryland. Le 29 juin 1758, il se joignit à la compagnie de John Dagworthy et fut promu sous-lieutenant le 9 novembre 1758. Son unité de milice déploya beaucoup d’activité à la frontière de la Pennsylvanie et elle se trouvait, le 25 novembre 1758, avec les troupes de John Forbes qui s’emparèrent du fort Duquesne (Pittsburgh, Penn.), lequel appartenait aux Français. Le 30 mai 1759, Gorrell devint enseigne dans le premier bataillon du régiment Royal American, et fut transféré à la frontière de New York. En 1761, il était en mission à Détroit ; il y gagna l’estime de ses supérieurs par le travail qu’il fit en conduisant des chaloupes chargées de marchandises de Niagara jusqu’à ce poste.

En septembre de la même année, il accompagna l’expédition du capitaine Henry Balfour, qui alla assurer la présence anglaise dans les différents postes des lacs Huron, Michigan et Supérieur. Le 12 octobre, ils atteignirent La Baye (Green Bay, Wisc.), où Gorrell se vit confier 17 soldats pour tenir garnison au fort qui tombait en ruine ; le fort fut rebaptisé Edward Augustus. Le 2 mars 1762, pendant qu’il était à ce poste, Gorrell acheta une lieutenance. En plus de protéger les commerçants anglais et de conserver un semblant de loi et d’ordre à ce frêle avant-poste de l’empire, Gorrell avait pour fonction principale d’entretenir de bonnes relations avec les Folles Avoines, les Renards, les Sauks, les Puants et les Sioux de la région. À son dire, il gagna la considération des 39 100 guerriers envers qui il estimait avoir des responsabilités, ceci en dépit du manque de fonds nécessaires à la distribution de présents adéquats. Quand, en 1763, les tribus de l’Ouest, sous l’instigation de Pondiac, attaquèrent les garnisons anglaises, les Indiens des environs de La Baye refusèrent de se joindre au soulèvement.

Le 15 juin 1763, Gorrell fut consterné de recevoir une lettre du capitaine George Etherington, commandant de Michillimakinac, l’informant que le fort avait été pris par les Sauteux et que ce qui restait de la garnison était sous la protection des Outaouais à L’Arbre Croche (Cross Village. Mich.). On ordonna à Gorrell de rejoindre Etherington immédiatement. Il rassembla aussitôt les Indiens du voisinage et leur offrit des cadeaux considérables qu’il avait empruntés des commerçants anglais de la localité. Escortés de 90 guerriers comprenant des Folles Avoines, des Renards. des Sauks, des Puants. Gorrell et sa garnison ainsi que quelques commerçants anglais traversèrent le lac Michigan et rejoignirent Etherington. Les Indiens de La Baye négocièrent alors avec Minweweh et les Sauteux afin de faire obtenir un sauf-conduit pour Montréal aux troupes anglaises. Après plus de deux semaines, la permission fut accordée. Le 18 juillet, les troupes escortées de quelques guerriers outaouais partirent pour Montréal où ils arrivèrent environ un mois plus tard.

Presque immédiatement, Gorrell quitta Montréal pour se rendre à Albany, New York, afin de faire approuver ses dépenses. On lui ordonna cependant de rejoindre l’expédition du major John Wilkins, afin de secourir Détroit, assiégé par les forces de Pondiac. Après le désastre du 7 novembre qui fit échouer l’expédition sur la rive nord du lac Érié, Gorrell revint à Albany où il discuta avec sir William Johnson* du remboursement des dépenses pour des cadeaux faits aux Indiens. De 1764 à 1767, Gorrell fut en demi-solde et passa un temps considérable à New York pour se faire rembourser. Les dettes furent finalement liquidées au cours de l’été 1765, plus de trois ans après que quelques-unes d’entre elles eurent été contractées.

Impatient de reprendre le service actif, Gorrell se vit accorder le grade de lieutenant dans le 70e régiment, le 18 mars 1767, et fut désigné pour aller servir aux Antilles. Son nom figure dans l’annuaire de l’armée de 1769, mais il est absent de celui de 1770 ; on peut présumer qu’il mourut des suites d’une maladie.

David A. Armour

Clements Library, Thomas Gage papers, American series, Gorrell to Gage, 24 déc. 1763, Gage to Gorrell, 1er janv. 1764 ; British series, petition of Gorrell enclosed in Barrington to Gage, 14 juin 1767 ; Supplementary accounts, Accounts relating to expenses at Green Bay, 1761–1763, James Gorrell’s journal. Ce journal a été publié dans les Johnson papers (Sullivan et al.), X : 697–714, et dans Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., I : 24–48.— PRO WO 34/49, MacDonald, Journal of the siege of Detroit ; returns of soldiers. 18 sept., 8 nov. 1761 ; Balfour to Amherst, 24 nov. 1761 ; returns of soldiers, 10 janv., 18 févr., 20 avril 1762 ; Campbell to Amherst, 8 juin 1762 ; returns of soldiers, 22 juin, 5 sept. 1762 ; returns of troops, 23 nov. 1762 ; returns of soldiers, 7 janv. 1763 ; list of Indian nations ; Moran to [Gladwin ?], 18 mai 1763 ; Etherington to Gladwin, 18 juill. 1763 ; Amherst to Gladwin, 28 août 1763.

Army list, 1759, III ; 1760, 115 ; 1761, 117 ; 1763. 117 ; 1765, 6 ; 1766, 193 ; 1767, 125 ; 1769, 125.— Bouquet papers, Michigan Pioneer Coll., XIX (1891) : 67, 70, 72s., 77, 130, 136, 142.— The British regime in Wisconsin – 1760–1800, R. G. Thwaites, édit. Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., XVIII (1908) : 245s. 255, 264.— Calendar of the Sir William Johnson manuscripts in the New York State Library, R. E. Day, comp. (Albany, 1909), 170, 176, 208, 214, 254, 263, 266, 278, 302, 308, 322.— Lieut. James Gorrell’s journall from Montreal on the expedition commanded by Major Wilkins with some account of that expedition &c., Maryland Hist. Mag. (Baltimore), IV (1909) : 183–187.— Green Bay and the frontiers, 1763–65, Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., VIII (1879) : 232–238.— Augustin Grignon, Seventy-two years’ recollections of Wisconsin, Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., III (1857) : 226s.— Johnson papers (Sullivan et al.), III : 525, 756 ; IV : 123, 192. 383. 643, 851 ; V : 139s., 344 ; X : 450, 546, 559 ; XI : 274, 930 ; XII : 1 072 : XIII : 258.— Langlade papers, 1737–1800, Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., VIII (1879) : 218.— T. J. C. Williams et Folger McKinsey. History of Frederick county, Maryland [...] (2 vol., [Frederick. Md], 1910 ; réimpr., Baltimore, 1967), I : 661, 664.

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David A. Armour, « GORRELL, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gorrell_james_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
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