MILLY, FRANÇOIS, entrepreneur en pêcherie et marchand, né à Plaisance (Placentia, T.-N.) avant 1691, aîné des quatre fils survivants de Jean Milly et de Marie Aubert, décédé avant 1749.

François Milly émigra à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), autour de 1714 avec ses frères Jean, dit La Croix, Thomas et Gaspard. En 1719, il épousa Catherine Baudry, fille de Pierre Baudry (décédé) de Pointe Verte (Point Verde, T.-N.) et de Jeanne Mechin. Catherine donna 11 enfants à son mari ; elle mourut en 1744. Aucune dot n’étant mentionnée dans le contrat de mariage, il est à présumer que le couple était de moyens modestes.

Les biens de François et de ses frères étaient, en 1719, détenus en copropriété ; ils consistaient en établissements de pêche situés du côté nord du port de Louisbourg, sur la rue du Quay et la rue Dauphin à Louisbourg, et à Saint-Esprit. Son entreprise de pêche semble avoir permis à François de vivre dans une modeste aisance. Jusque vers 1726, il demeura et travailla apparemment avec son frère, Thomas, comme pêcheur habitant. Dès 1724, il était propriétaire de quatre chaloupes. Les frères effectuèrent le partage de leurs biens en 1727 et François conserva pour lui l’établissement situé au nord de Louisbourg. Son entreprise prit une telle expansion qu’en 1734 il avait à son service 67 marins pêcheurs, 40 domestiques, possédait quelque 14 chaloupes et exploitait deux pêcheries, à Louisbourg et à Saint-Esprit. En 1742, il acquit d’un ami, Jean Baptiste, capitaine de vaisseau de Louisbourg, d’autres biens, dont la nature n’est pas précisée, situés probablement à Port-Toulouse (St Peters, N.-É.).

À l’encontre des importants négociants de Louisbourg, tels que Michel Daccarrette fils, Milly ne semble pas s’être intéressé au commerce d’outre-mer. Il se peut qu’il ait tenté, avec l’un ou l’autre de ses frères, de mettre sur pied un abattoir en 1737. Il vendit une petite quantité de bois de pin au gouvernement en 1741, et on sait qu’il vendit un bateau, une chaloupe de 30 tonneaux, pour la somme de 1 900# en 1724 et qu’il céda en location deux goélettes en 1741. Son neveu, connu lui aussi sous le nom de François Milly, qui s’occupait de pêcherie à Louisbourg et fut en affaires entre 1749 et la chute de la forteresse en 1758, semble avoir réussi encore mieux que son oncle : grâce peut-être à son beau-père, Jean La Borde*, trésorier de la Marine, il fut en mesure d’obtenir plusieurs contrats du gouvernement pour la fourniture de vivres et d’équipement.

Pendant le siège de Louisbourg par les Anglo-Américains sous les ordres de William Pepperrell, en 1745, Milly signa la pétition des habitants demandant la reddition de la forteresse. Il semble qu’il soit mort en route vers la France ou peu après s’y être rendu puisqu’en 1749 on mentionne qu’il est décédé. Les documents indiquent qu’au moins trois de ses filles vivaient encore à Marcombe, près d’Agen et par la suite à La Rochelle, en 1789.

T. J. A. Le Goff

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), B, 6 117, 6 120–6 121.— AN, Col., B, 65 ; Col., C11C, 12–14 ; Col., F3, 50 ; Section Outre-Mer, G1, 406–407, 467 ; G2, 202 ; G3, 2 041, 2 043, 2 046–2 047, 2 056, 2 058.

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T. J. A. Le Goff, « MILLY, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/milly_francois_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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