MOTT, JACOB S., imprimeur, propriétaire de journaux, libraire et papetier, né vers 1772 à l’île Long, New York, fils de John Mott ; décédé le 7 janvier 1814 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

Jacob S. Mott faisait partie du corps des imprimeurs, à la fois par sa famille et par sa profession, et tous les documents qui subsistent à son sujet ont trait à ce métier. Son père était imprimeur et, en 1780, sa sœur Amelia épousa John Ryan* qui allait être le prédécesseur immédiat de Jacob à titre d’imprimeur du roi au Nouveau-Brunswick. Avant et pendant la Révolution américaine, Mott et ses parents demeurèrent à l’île Long qui était un bastion du loyalisme. Bien qu’on l’eût qualifié de loyaliste, Mott n’avait que 11 ans environ lorsque ses parents, prirent part à l’exode qui les conduisit en Nouvelle-Écosse en 1783. En fait, Mme Mott jeta un seul coup d’œil à Parrtown (Saint-Jean) et déclara qu’elle « n’habiter[ait] jamais dans un endroit aussi misérable ». La famille revint immédiatement dans la colonie de New York où Jacob apprit le métier d’imprimeur. Par la suite, il fit paraître à New York, avec William Hurtin, une publication intitulée Mott and Hurtin’s New-York Weekly Chronicle (1er janvier–16 avril 1795), puis une autre, Youth’s News Paper (30 septembre–4 novembre 1797). Cette dernière innovait en présentant une revue des nouvelles à l’intention des jeunes lecteurs. En 1795, Mott épousa Ann Hinton de New York.

Mott revint à Saint-Jean en 1798, ainsi que l’indique mystérieusement un commentateur de l’endroit, « par suite de la fièvre jaune ». Il se fit inscrire comme citoyen de la ville et imprimeur de métier le 4 mai 1799. Plus tôt cette année-là, il avait acheté de son beau-frère, Ryan, la Saint John Gazette and Weekly Advertiser après que ce dernier eut été nommé imprimeur du roi et qu’il eut acquis de Christopher Sower* la Royal Gazette and New Brunswick Advertiser. Le processus se répéta en 1808, année où Mott acheta ce dernier journal de Ryan et où, le 5 mars, il devenait imprimeur du roi, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort survenue en 1814, « après une courte maladie ». Sa femme essaya de continuer la publication du journal, d’abord en gardant le nom de Jacob Mott, puis en indiquant « Ann Mott & Son » dans le cartouche de titre, comme propriétaire du journal, et enfin en se servant uniquement de son nom. On lui refusa la nomination d’imprimeur du roi parce qu’elle était une femme (George Kilman Lugrin* obtint le poste) et, par la suite, elle supprima le terme Royal dans le titre du journal. Malgré son appel à l’aide auprès du public – « son encouragement devant contribuer en cette occasion à soulager les besoins de la veuve et à stimuler le zèle de l’orphelin, elle croy[ait] à bon escient que la considération de sa situation ne diminuerait en rien ses droits à la faveur du public » – elle dut cesser la publication du journal en 1815. Elle retourna à New York et elle mourut à Brooklyn le 17 juillet 1861.

Mott eut au moins deux fils. L’aîné, Gabriel F. Mott, s’initia également à l’imprimerie. Après avoir aidé sa mère quelque temps en 1814, il se joignit à Ryan à St John’s, où ce dernier faisait paraître la Royal Gazette and Newfoundland Advertiser. Gabriel retourna aux États-Unis et y fonda un journal, le Blakeley Sun, and Alabama Advertiser, dans le territoire de l’Alabama en 1818. Le cadet, William Hinton Mott, accompagna sa mère à New York.

Dans son imprimerie de la rue Prince William, Jacob S. Mott ouvrit la première librairie-papeterie de Saint-Jean. Quoiqu’il eût contribué assez modestement au journalisme du Nouveau-Brunswick, ce fut lui qui lança dans cette carrière l’influent Henry Chubb* qui avait été en apprentissage dans son imprimerie. En général, Mott suivit l’usage de l’époque de réimprimer de larges extraits de nouvelles provenant de la presse étrangère tout en publiant des avis officiels et des annonces. Avant de devenir imprimeur du roi cependant, il avait laissé paraître à l’occasion dans la Saint John Gazette and Weekly Advertiser des critiques dirigées contre le gouvernement. Mott appartient donc à la tradition d’indépendance que Ryan avait instaurée et que Chubb, ainsi que les apprentis formés dans les bureaux de son New Brunswick Courier, allait poursuivre pendant un certain nombre d’années.

Jo-Ann Carr Fellows

Il ne subsiste aucun papier privé de Jacob S. Mott. Quelques comptes qu’il eut avec la province, pour la période s’étendant de 1804 à 1814, se trouvent aux APNB, RG 4, RS24. Une hypothèque est conservée au Saint John Registry Office (Saint-Jean, N.-B.), Libro K1 : 63. L’UNBL, MG H2, conserve une lettre de Mott à Edward Winslow, datée du 28 janv. 1811.  [j.-a. c. f.]

Saint John Regional Library (Saint-Jean), « Ward scrapbook of early printers and newspapers of New Brunswick and their times », vol. 3 (mfm aux APNB).— Royal Gazette and New Brunswick Advertiser (Saint-Jean), 1808–1814.—Saint John Gazette (Saint-Jean), 1799–1806.— C. S. Brigham, History and bibliography of American newspapers, 1690–1820 (2 vol., Worcester, Mass., 1947).— J. R. Harper, Historical directory of New Brunswick newspapers and periodicals (Fredericton, 1961).— Tremaine, Biblio. of Canadian imprints.— D. R. Jack, « Early journalism in New Brunswick », Acadiensis (Saint-Jean), 8 (1908) 250–265.

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Jo-Ann Carr Fellows, « MOTT, JACOB S. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mott_jacob_s_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
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