MACAULAY, JAMES, médecin, chirurgien, officier, juge de paix et fonctionnaire, né en 1759 en Écosse ; le 20 novembre 1790, il épousa Elizabeth Tuck Hayter (décédée en 1809), et ils eurent quatre fils et quatre filles, puis le 10 novembre 1817, à York (Toronto), Rachel Crookshank ; décédé le 1er janvier 1822 à cet endroit.

James Macaulay entra dans les Queen’s Rangers comme aide-chirurgien en 1779 et servit dans ce régiment durant la Révolution américaine. En 1785, il fut muté au 33rd Foot et, quatre ans plus tard, il fut nommé chirurgien du New South Wales Regiment, sur la recommandation de son ancien commandant, John Graves Simcoe*. Quand ce dernier se mit à constituer son personnel pour la province loyaliste dont il allait devenir lieutenant-gouverneur, il n’oublia pas son « vieux chirurgien » qu’il décrivait comme « un jeune homme attaché à sa profession, et [doué] de cet esprit docile, patient et industrieux [...] qui se dirigera[it] volontiers vers n’importe quelle occupation ». Macaulay fut nommé chirurgien le 1er septembre 1791 et, l’année suivante, il accompagna Simcoe dans le Haut-Canada.

Macaulay et sa femme, fille d’un officier de marine et amie intime de Mme Simcoe [Gwillim*], s’établirent dans la capitale provinciale, Newark (Niagara-on-the-Lake), et devinrent vite des membres en vue de la bonne société. En 1795, le couple fut parmi les victimes d’une satire calomnieuse, dont l’auteur, a-t-on prétendu, était le secrétaire de la province, William Jarvis*. En 1796, la famille était installée à York, nouveau siège du gouvernement, où Macaulay s’était vu concéder un lot de ville. Dès lors, il chercha continuellement à obtenir des terres pour lui et sa famille : avant 1800, il avait déjà reçu 1 600 acres, constituant une partie de ce auquel il avait droit comme officier, un lot de ville à York ainsi que 1 200 acres pour sa femme et 600 pour chacun de ses quatre enfants. Mais sa plus importante acquisition fut un lot de banlieue de 100 acres, situé aux limites nord de la ville, le long de la rue Lot (rue Queen) et à l’ouest de la rue Yonge, qu’il se mit plus tard à lotir ; ce secteur devint connu sous le nom de Macaulay Town et fut absorbé par la ville de Toronto en 1834.

À York, Macaulay participa activement aux affaires locales. En 1800, il fut nommé juge de paix et, l’année suivante, il exerça la fonction de commissaire chargé de surveiller les travaux d’aménagement de la rue Yonge. En 1803, il siégea, avec le juge en chef Henry Allcock*, le révérend George Okill Stuart* et d’autres, au sein d’un comité chargé d’organiser la construction d’une église anglicane. La même année, il fut aussi nommé officier supérieur des hôpitaux du Haut et du Bas-Canada, avec le rang de chirurgien des forces armées, poste qui l’obligeait à habiter Québec. Il parvint à retarder son départ jusqu’en septembre 1805 et quitta York avec « les prières d’une communauté reconnaissante » et un « témoignage de regret » signé par les notables de la ville.

Macaulay demeura responsable du département médical du Haut et du Bas-Canada jusqu’en 1808, année au cours de laquelle il dut céder sa place à William Somerville, qui était inspecteur adjoint des hôpitaux et, à ce titre, membre du personnel du gouverneur sir James Henry’ Craig*. Macaulay demanda en 1810 d’être nommé inspecteur adjoint des hôpitaux, mais on le jugea inapte à occuper le poste. Au mois de décembre de la même année, il fut nommé examinateur en médecine au Bas-Canada, avec Somerville, George Longmore* et James Fisher ; puis, après le départ de Somerville pour l’Angleterre en 1811, il fut de nouveau officier supérieur des hôpitaux. Durant la guerre de, 1812, Macaulay aida à l’organisation et à l’établissement d’hôpitaux militaires dans le Haut et le Bas-Canada. En mai 1813, il combattit avec le lieutenant général sir George Prevost* lors de l’attaque contre Sackets Harbor, dans l’état de New York, et, par suite de sa désignation en juillet comme inspecteur adjoint des hôpitaux, il accompagna le major général Francis de Rottenburg dans la presqu’île du Niagara. Il y servait encore à la fin de la guerre ; il fut ensuite affecté à Kingston, puis mis à la demi-solde en février 1817.

Ce printemps-là, Macaulay revint à York et réclama les 1 000 acres auxquelles lui donnaient droit ses états de service en temps de guerre. Il reprit également sa place dans les cercles médicaux de la ville et dans la vie de la gentry locale. Il fit partie du premier Medical Board of Upper Canada, avec Christopher Widmer*, Grant Powell* et William Lyons, et en fut le doyen de janvier 1819 jusqu’à sa mort trois ans plus tard. En compagnie de James Baby, de Peter Robinson* et d’autres, il siégea au sein d’une commission créée en 1819 et chargée de s’occuper des propriétés confisquées pendant la guerre de 1812 ; de plus, il se joignit à d’autres membres de l’élite d’York, dont William Allan*, Thomas Ridout et William Warren Baldwin*, pour promouvoir la banque qui serait constituée juridiquement sous le nom de Bank of Upper Canada.

Grâce à sa carrière militaire et aux concessions de terre qu’il avait obtenues, James Macaulay avaient pu mener une vie aisée. À sa mort, il laissa à ses enfants plusieurs propriétés foncières et légua à sa femme £2 000 en titres de la Bank of England. Par alliance, les Macaulay étaient apparentés à quelques-unes des plus importantes familles du Haut-Canada. La seconde femme de James était une des sœurs de George Crookshank*, et ses filles épousèrent Christopher Alexander Hagerman*, John William Gamble*, Peter Diehl et John Solomon Cartwright*. Son fils aîné, John Simcoe Macaulay*, fut capitaine dans le génie royal et membre du Conseil législatif du Haut-Canada, de 1839 à 1841. Un autre de ses fils, James Buchanan Macaulay*, devint juge en chef de la Cour des plaids communs du Haut-Canada.

Geoffrey Bilson

Academy of Medicine (Toronto), ms 137.— AO, MU 1095, Macaulay family.— APC, MG 23, H1, 3, vol. 2 : 38, 53–54, 77 ; RG 1, L1, 22 : 238, 323 ; 25 : 19 ; L3, 323A : Mc Misc., 1788–1795/5 ; 328A : M2/258 ; 330 : M4/121 ; 330A : M4/241 ; 333 : M8/10 ; RG 5, B9, 61, 16 mars 1819 ; RG 8, I (C sér.), 289 :12, 55–59, 63, 72, 87 ; 290 ; 299 :14, 21, 29 ; 680 : 36, 236 ; 1015 : 105 ; 1120 : 205, 292 ; 1168 : 33 ; 1171 : 75 ; 1203 1/2J : 13 ; 1218 ; 1709 : 99 ; 1865 : 93 ; RG 68, General index, 1651–1841.— PRO, T 28/9, 24 oct. 1811 (transcription aux APC).— Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank).— « Grants of crown lands in U.C. », AO Report, 1929 : 49, 55, 76, 156, 159.— Gwillim, Diary of Mrs. Simcoe (Robertson ; 1911).— « The probated wills of persons prominent in the public affairs of early Upper Canada : second collection », A. F. Hunter, édit., OH, 24 (1927) : 402–406.— Town of York, 1793–1815 (Firth).— « U.C. land book B », AO Report, 1930 : 104.— « U.C. land book C », AO Report, 1930 : 141, 150 ; 1931 : 18, 57.— Chadwick, Ontarian families.Commissioned officers in the medical services of the British army, 1660–1960, Alfred Peterkin et al., compil. (2 vol., Londres, 1968), 1 : 66.— William Canniff, The medical profession in Upper Canada, 1783–1850 [...] (Toronto, 1894 ; réimpr., 1980).— Robertson’s landmarks of Toronto, 1 : 177 ; 6 : 326.— F. N. G. Starr, « The passing of the surgeon », Canadian Practitioner and Rev. (Toronto), 26 (1901) : 657–660.

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Geoffrey Bilson, « MACAULAY, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macaulay_james_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
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