Provenance : Avec la permission de Wikimedia Commons
LAVIOLETTE, M., premier commandant de Trois-Rivières (1634–1636).
L’emplacement de Trois-Rivières entra très tôt dans l’histoire. Le 7 octobre 1535, à son retour d’Hochelaga, Jacques Cartier s’y était arrêté pour explorer l’embouchure du Saint-Maurice. Peu avant 1600, François Gravé Du Pont, désireux peut-être de trouver un poste de traite plus favorable que celui de Tadoussac, ou encore dans le dessein de devancer ses concurrents, s’y rendit rencontrer les Indiens. Et, dès 1601, Trois-Rivières apparaissait pour la première fois sur une carte géographique (celle de Levasseur).
Gravé Du Pont y revint en 1603, en compagnie de Champlain. Or, dès cette époque, les Indiens de la coalition laurentienne (Algonquins, Montagnais, Hurons) étaient en guerre avec les Iroquois. Empruntant la voie du Richelieu, ces derniers tentaient d’intercepter, sur le Saint-Laurent, les convois de fourrures en route pour Tadoussac. Champlain comprit immédiatement l’importance stratégique de Trois-Rivières, poste avancé d’où l’on pourrait contenir les Iroquois et assurer sur le fleuve le libre passage des pourvoyeurs de la traite.
Pourtant, ce fut en 1618 seulement que, pour la première fois depuis la fondation de Québec, la traite se fit à Trois-Rivières. Il en fut de même en 1620, 1621 et 1622 ; de 1623 à 1629, la foire printanière se tint au Cap-de-la-Victoire, près du Richelieu, sauf en 1624 où elle se déroula à Québec. En 1632, Trois-Rivières fut définitivement adoptée pour la rencontre annuelle des Indiens et des trafiquants de fourrures.
Champlain n’avait pas oublié son projet de l’année 1603. En 1634, il résolut de fonder une habitation à Trois-Rivières. Sa décision était motivée par les avantages économiques et stratégiques de l’emplacement. Il désigna un employé de la traite, nommé Laviolette, pour commander le poste. Parti avec des artisans et une poignée de soldats, Laviolette fit construire une palissade, à l’intérieur de laquelle on érigea quelques maisons pour servir de logements et de magasins. La même année, les jésuites Paul Le Jeune et Jacques Buteux y établissaient une mission permanente.
Laviolette commanda à Trois-Rivières du 4 juillet 1634 au 17 avril 1636. Voilà tout ce que nous savons de lui. Il rentra probablement en France à la fin de l’été 1636.
A qui revient le titre de fondateur de Trois-Rivières ? La plupart des historiens disent que Champlain est le véritable fondateur du poste, et Laviolette, un exécutant subalterne. N’est-ce pas Champlain qui a reconnu l’importance économique et militaire de l’emplacement de Trois-Rivières et qui en a décidé, au moment opportun, la fondation ?
Tant qu’elle demeura le rendez-vous annuel des trafiquants et des Indiens, la « ville » de Trois-Rivières prospéra. Mais, vers 1660, supplantée par Montréal, elle commença de marquer le pas. En 1666, elle était presque aussi peuplée que Montréal et Québec ; à la fin du Régime français, sa population n’était guère plus nombreuse qu’en 1666, quand celle des deux autres villes s’était décuplée. Les Forges Saint-Maurice, qu’on tenta d’y établir vers le milieu du xviiie siècle, ne suffirent pas à combler le vide laissé par la perte du commerce des fourrures.
Champlain, Œuvres (Laverdière).— JR (Thwaites), IV : 261.— Recensement de 1666.— L.-P. Desrosiers, Les Trois-Rivières, Cahiers des Dix, X (1946) : 63–95.— Sulte, Hist. des Can. fr., II : 48–54.
André Vachon, « LAVIOLETTE, M. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/laviolette_m_1F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/laviolette_m_1F.html |
Auteur de l'article: | André Vachon |
Titre de l'article: | LAVIOLETTE, M. |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |