McMILLAN, JAMES, trafiquant de fourrures, explorateur et fermier, né vers 1783, probablement à Glean Pean, Écosse, fils d’Allan McMillan et de Margaret Cameron ; décédé le 26 janvier 1858 à Glasgow, Écosse.
James McMillan entra à la North West Company à titre de commis en 1803 ou 1804, et passa plusieurs années au département du fort des Prairies (Saskatchewan). En 1807, il accompagna David Thompson dans sa première expédition au delà des montagnes Rocheuses, jusqu’au cours supérieur du fleuve Columbia. Les trois années suivantes, il franchit les montagnes dans les deux sens ; en 1808–1809, il hiverna avec Thompson à Kootenae House (Colombie-Britannique), sur le Columbia, près du lac Windermere, et, en 1809–1810, à Saleesh House (près de Thompson, Montana). Au printemps de 1810, il rapporta des fourrures au fort Augustus (Fort Saskatchewan, Alberta) et, en juillet, on l’envoya dans la région du Columbia avec l’ordre de surveiller attentivement les agissements d’un trafiquant de la Hudson’s Bay Company, Joseph Howse. Pendant les dernières années qu’il passa à la North West Company, McMillan resta la plupart du temps dans le département de la Colombie et fit la traite dans les postes du pays des Têtes-Plates et à Spokane House (près de Spokane, Washington). Il semble avoir eu des liaisons avec plusieurs Indiennes. En 1813, selon toute apparence, il avait trois enfants nés de ces liaisons, deux dans le département de la Colombie et un dans celui de la Saskatchewan. Vers 1820, il prit comme épouse à la façon du pays une Indienne clatsop, Kil-a-ko-tah, avec qui il eut au moins une fille, Victoire, née en 1820 ou 1821.
Après la fusion de la North West Company et de la Hudson’s Bay Company en 1821, McMillan se joignit à la nouvelle Hudson’s Bay Company en qualité de chef de poste et se retrouva en fonction dans le district de la Colombie. Il prit un congé dans les Canadas en 1823–1824, puis on le désigna pour accompagner le gouverneur de. la Hudson’s Bay Company, George Simpson, dans son voyage d’York Factory (Manitoba) au Columbia. Simpson en vint rapidement à apprécier McMillan et à le considérer comme un « ami et [un] compagnon de voyage loyal et viril ». Plus tard, il nota : « c’est d’hommes de sa trempe dont le pays a besoin ». Du fort George (Astoria, Oregon), on envoya McMillan explorer le cours inférieur du fleuve Fraser et, bien que son équipe ait accompli sa mission avec succès, il revint avec des renseignements erronés concernant la navigabilité intérieure du fleuve. Sur la foi de ce rapport, Simpson recommanda au comité de Londres que la Hudson’s Bay Company envisage de déplacer le dépôt du district de la Colombie à l’embouchure du fleuve Fraser. En 1824–1825, on fonda néanmoins le fort Vancouver (Vancouver, Washington) sur le Columbia pour servir de dépôt à la Hudson’s Bay Company sur la côte ouest, sous la direction de l’agent principal John McLoughlin. Après être retourné à l’est en 1825, McMillan prit la direction du fort Assiniboine (Fort Assiniboine, Alberta) ; il fut particulièrement chargé de faire le tracé d’une autre route allant jusqu’au cours supérieur du Fraser, dans la New Caledonia, par le col de la Tête-Jaune. Nommé agent principal en mars 1827, McMillan fut de nouveau envoyé sur la côte ouest. Il avait pour tâche d’établir le fort Langley (Fort Langley, Colombie-Britannique) à l’embouchure du fleuve Fraser. Ce fort devait assurer à la compagnie une part de la traite des fourrures sur la côte et devenir un dépôt advenant l’abandon du fort Vancouver. Après une année passée au fort Langley, McMillan partit une fois de plus à l’intérieur du pays avec Simpson, cette fois pour la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba). On lui accorda une année de congé pour retourner en Écosse. Au cours de son séjour, il épousa Eleanor McKinley.
En 1830, McMillan fut chargé de fonder une ferme expérimentale pour la compagnie à la Rivière-Rouge, où sa femme et leur petite fille le rejoignirent l’année suivante. La ferme ne prospéra pas sous la direction de McMillan, qui, déçu par l’exploitation agricole ainsi que par la « médisance et [la] calomnie » de la société de la Rivière-Rouge, fut muté en 1834 dans le district du lac des Deux-Montagnes, près de Montréal.
McMillan prit sa retraite et quitta la Hudson’s Bay Company en 1839 ; il alla s’établir avec sa femme et leurs huit enfants à Alexandria, près de Perth, en Écosse. Ses enfants sang-mêlé restèrent en Amérique du Nord et, selon les registres de la-colonie de la Rivière-Rouge, trois d’entre eux s’installèrent à cet endroit. Sa fille Victoire demeura sur la côte du Pacifique, où elle épousa le fils de John McLoughlin, Joseph, en 1839. De son refuge en Écosse, McMillan maintint le contact avec le milieu de la traite des fourrures grâce à des réunions périodiques avec d’autres trafiquants également à la retraite et grâce à sa correspondance avec le gouverneur Simpson, qui s’occupait de ses affaires financières dans les deux Canadas. Au début des années 1840, Simpson demanda à McMillan de lui faire des commentaires sur certains renseignements concernant la traite des fourrures à l’ouest des montagnes Rocheuses, commentaires qu’il avait l’intention d’inclure dans son livre intitulé Narrative of a journey round the world, during the years 1841 and 1842, qui fut publié à Londres en 1847. Après la mort de McMillan en 1858, sa famille se trouva aux prises avec de très sérieuses difficultés financières, et Simpson s’arrangea pour que soit prolongé le versement de la pension de retraite que McMillan recevait de la compagnie.
James McMillan, dont la carrière dans la traite des fourrures avec la North West Company et la Hudson’s Bay Company s’étendit sur près de 40 ans, était, selon le gouverneur Simpson, « un homme très travailleur, franc, brusque, perspicace et raisonnable, au comportement correct et doté d’un bon caractère ». Il joua un rôle dans l’expansion de la traite des fourrures sur la côte du Pacifique, et, pour commémorer sa contribution, on a donné son nom à l’île McMillan, dans le fleuve Fraser.
PABC, Add. mss 635.— PAM, HBCA, A.33/4 : fos 265, 267, 275 ; A.36/10 : fo 113 ; B.235/d/45 : fo 9 ; D.5/4 ; D.5/8 ; D.5/10 ; D.5/16 ; D.5/18 ; D.5/20–21 ; D.5/23–30 ; D.5/32 ; D.5/35–36 ; D.5/40–41 ; D.5/43 ; D.5/46–47 ; F.4/32 : fo 11.— Docs. relating to NWC (Wallace).— Hargrave, Hargrave corr. (Glazebrook).— HBRS, 3 (Fleming) ; 4 (Rich) ; 6 (Rich) ; 7 (Rich) ; 10 (Rich).— Simpson, « Character book », HBRS, 30 (Williams) ; Fur trade and empire (Merk ; 1968).— Nor’Wester (Winnipeg), 1er mai 1861.— Van Kirk, « Many tender ties » ; « Women and the fur trade », Beaver, outfit 303 (hiver 1972) : 4–21.
Gregory Thomas, « McMILLAN, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcmillan_james_8F.html.
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Auteur de l'article: | Gregory Thomas |
Titre de l'article: | McMILLAN, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |