Provenance : Lien
McVICAR (MacVicar, McVicker), ROBERT, chef de poste de la Hudson’s Bay Company et écrivain, né probablement à Bowmore, dans l’île Islay en Écosse, avant 1799 et décédé en avril 1864 à « The Station » (Thunder Bay), Haut-Canada.
D’abord commis de la Hudson’s Bay Company à York Factory, de 1812 à 1814, Robert McVicar passa ensuite 14 ans dans les régions de la rivière Saskatchewan et du lac Athabasca où il participa aux vives querelles, qui dégénéraient souvent en échauffourées, entre la Hudson’s Bay Company et la North West Company ; au cours de cette période, il occupa des postes de plus en plus importants au sein de la compagnie. À son arrivée à l’Île-à-la-Crosse en 1815, il avait déjà acquis une réputation de bagarreur ; il en vint aux mains, à deux reprises au moins, avec Simon McGillivray, fils métis de William McGillivray*, et fut fait prisonnier, pendant un moment, par les Nor’Westers au fort Chipewyan. On lui confia un premier poste d’hiver qu’il dirigea de 1819 à 1823 au fort Résolution, sur le Grand lac des Esclaves. Le fusionnement des deux compagnies en 1821 lui permit de devenir chef de poste. McVicar collabora aux expéditions de John Franklin* dans l’Arctique de 1819 à 1822 et de 1825 à 1827 en achetant et en rassemblant les fournitures. En tant que juge de paix, Franklin célébra au fort Chipewyan, en mai 1827 probablement, le mariage de McVicar et de Christina McBeath, fille de pionniers amenés par Selkirk [Douglas*].
Le cours de la vie de McVicar changea lors de sa mutation au département de Montréal en 1827. Il fut envoyé dans le district de Saint-Maurice où la compagnie subissait une très forte concurrence de la part des marchands de fourrures rivaux. Il fut, au début, exagérément optimiste quant à ses chances de venir à bout de cette concurrence, comme il le fut d’ailleurs au sujet de sa situation financière lorsqu’il quitta son emploi à la Hudson’s Bay Company en 1830 et s’installa dans la région du lac des Deux-Montagnes. Il y demeura une dizaine d’années pendant lesquelles il construisit « Silver Heights », améliora ses connaissances pratiques comme fermier, travailla avec la société locale d’agriculture, s’intéressa à la politique et aux règlements régissant l’immigration et aida à la constitution d’un corps de volontaires pour mater la rébellion de 1837 dans la province. Vers les années 40, les ressources de McVicar avaient fondu et il se mit en quête d’un emploi à une époque où il ne comptait aucun ami en place pour l’aider. À deux reprises, il envisagea de s’installer aux États-Unis. Ses espoirs de participer au développement du canton de Saugeen dans le Huron Tract et ses suggestions pour venir en aide aux immigrants écossais, qui firent l’objet d’une série de lettres adressées aux fonctionnaires du département des Terres de la couronne en 1843 et en 1844, n’aboutirent à rien, pas plus que sa demande d’emploi comme agent des Terres de la couronne.
En 1844, à Norval dans le Haut-Canada où il se trouvait avec sa famille, il apprit qu’il était nommé inspecteur des « réserves » du clergé dans le district de Western. Le travail était peu agréable et même pénible mais lui rapporta 15 shillings par jour pendant une bonne partie des deux années qui suivirent. Il continua à vivre dans les villages situés en bordure du Huron Tract. Un certain nombre des lettres qu’il écrivit au cours de cette période furent publiées en 1853 sous le titre suivant : Letters on emigration from the British Isles, and the settlement of the waste lands in the Province of Canada. Dans ces lettres adressées à des journaux et à d’éminents fonctionnaires, McVicar demandait avec insistance qu’on accélère l’ouverture des terres dans le Haut-Canada, particulièrement à l’intention des colons écossais.
McVicar fut finalement nommé agent des terres et maître de poste, en 1860, semble-t-il, dans la région du lac Supérieur cependant, qui ne se prêtait pas immédiatement, selon lui, à la colonisation. En 1859, il avait défriché un petit lopin de terre, plusieurs milles au nord des installations de la Hudson’s Bay Company au fort William (Thunder Bay), construit une cabane et demandé la permission d’acheter de 100 à 200 acres de terre. Sa demande demeura sans réponse ; le commissaire des Terres de la couronne décida en 1863 que McVicar était trop âgé pour être un bon agent des terres.
Les deux fils et les deux filles de McVicar qui lui survécurent obtinrent la réussite financière qui lui avait échappé malgré toutes ses revendications et ses impressionnantes références. Passer de la traite des fourrures à un rôle de premier plan dans les entreprises de colonisation au Canada se révélait passablement difficile pour quiconque ne pouvait compter sur des capitaux ou des amis influents ; on a toutefois donné le nom de McVicar à une baie sur le Grand lac de l’Ours et à un petit cours d’eau près duquel il avait érigé la première maison de ce qui allait devenir Port Arthur (Thunder Bay).
Robert McVicar, Letters on emigration from the British Ides, and the settlement of the waste lands in the Province of Canada (Hamilton, Ont., 1853), 1–116.— HBC Arch., B.39/a, 1816–1817 ; B.39/z, 11 déc. 1817, 26 mai 1818 ; B.89/a, 1815–1816 ; B.181/a, 1819–1821, 1824–1825.— Hargrave correspondence (Glazebrook).— HBRS, I (Rich) ; II (Rich et Fleming).
Elizabeth Arthur, « McVICAR (MacVicar, McVicker), ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcvicar_robert_9F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/mcvicar_robert_9F.html |
Auteur de l'article: | Elizabeth Arthur |
Titre de l'article: | McVICAR (MacVicar, McVicker), ROBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 10 oct. 2024 |