Provenance : Lien
PERRAULT, LOUIS, libraire, éditeur-imprimeur, né à Montréal le 8 octobre 1807, fils de Julien Perrault, boulanger, et de Marie-Euphradine Lamontagne ; il épousa le 11 juin 1833 Marguerite Roy, fille de Charles-Fleury Roy, marchand ; décédé à Montréal le 6 janvier 1866.
Louis Perrault appartenait, selon l’expression de Laurent-Olivier David*, « à une des familles les plus anciennes et les plus estimées de ce pays ». Julien Perrault, le père, est une figure assez typique d’une catégorie de Canadiens qui, sans accéder à la grande fortune, réussiront, dans le premier quart du xixe siècle, à améliorer considérablement leur position sociale et économique. Maître boulanger puis agent du service de diligence qui assure la liaison Montréal-Québec, Julien Perrault s’identifie aux groupes patriotes et ouvre sa maison aux chefs du parti et à leurs discussions passionnées. C’est dans ce climat que grandit Louis Perrault. À la fin de ses études au collège de Montréal en 1826, il hésite entre une carrière de juriste et une carrière commerciale.
En 1828, il s’associe à son beau-frère Édouard-Raymond Fabre* dans une entreprise d’importation de livres et de marchandises diverses, connue sous le nom de Librairie française. La même année, il séjourne en France « pour y faire choix de nouvelles marchandises » pour la maison de commerce, et il multiplie les liens d’affaires entre la librairie montréalaise et de nombreux fournisseurs européens. Après sept années d’une association difficile, la société est dissoute en 1835. Perrault s’accommodait mal des contraintes budgétaires et des habitudes comptables qui expliquent le succès de son beau-frère. Au réinvestissement des profits dans l’entreprise commune, il préférait la dépense à des fins personnelles. Fabre s’engage à continuer seul le commerce de la librairie. Perrault s’adonnera, pour sa part, à l’impression et l’édition de journaux ; en particulier du journal Vindicator and Canadian Advertiser (Montréal).
En 1837, son établissement est saccagé par les membres du Doric Club et ses ateliers sont ruinés. Son engagement politique au sein du parti patriote l’oblige à se réfugier aux États-Unis en 1837 pour une période de 18 mois. Comme en témoigne sa correspondance, Perrault est très actif dans la colonie des réfugiés politiques aux États-Unis. Il leur distribue l’information en provenance du Pays (Montréal) et est chargé par Ludger Duvernay* de collecter de l’argent afin de leur venir en aide. Très affecté par la mort de son frère Charles-Ovide* tué à la bataille de Saint-Denis, la dispersion des autres membres de sa famille, la destruction de son atelier d’impression, Perrault revient à Montréal en 1839 et reprend ses activités d’imprimeur et de libraire, mais sans grand succès. Durant les 20 dernières années de sa vie, il connaît une existence difficile marquée par la maladie (une longue paralysie), l’inactivité physique et sociale et l’instabilité financière.
ANQ-Q, AP-G-69.— Le Canadien, 5 janv. 1866.— Ivanhoë Caron, Papiers Duvernay conservés aux Archives de la province de Québec, ANQ Rapport, 1926–1927, 176s.— Fauteux, Patriotes.— David, Patriotes, 170.— É.-Z. Massicotte, Louis Perrault, BRH, XLIX (1943) : 106s.
Jean-Louis Roy, « PERRAULT, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/perrault_louis_9F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Louis Roy |
Titre de l'article: | PERRAULT, LOUIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |