ELLIOT (Elliott), ADAM, ministre de l’Église d’Angleterre, né à Nicholforest, dans le Cumberland, en Angleterre, baptisé le 19 décembre 1802, fils d’Adam Elliot et de Margaret Little, décédé à la réserve de la rivière Grand (Tuscarora), Ont., le 4 juin 1878.
La famille Elliot émigra dans le Haut-Canada et s’établit à York (Toronto). Adam Elliot, fils, rendit visite à l’archidiacre, le révérend John Strachan*, en 1828, et sollicita son aide dans la poursuite de ses études sacerdotales. Le sérieux d’Elliot impressionna vivement Strachan, qui dirigea sa formation jusqu’à ce qu’il soit ordonné diacre en novembre 1832. Adam Elliot se mit immédiatement à l’œuvre, et il exerça le ministère pendant cinq ans comme missionnaire itinérant dans le district de Home qui s’étendait au nord et à l’est de York. Une société missionnaire régionale du Haut-Canada et le révérend William James Darley Waddilove, d’Angleterre, pourvoyaient à ses besoins financiers.
Le journal d’Elliot décrit avec réalisme les conditions de vie des pionniers de l’époque, et les registres des baptêmes et des mariages témoignent de la fidélité au devoir et de l’inlassable énergie du jeune missionnaire. Il exerça le ministère chez les Sauteux, que le gouvernement avait groupés à Coldwater et à The Narrows (Orillia), en 1830, sous la responsabilité du capitaine Thomas Gummersall Anderson. Ce dernier suggéra en 1835 d’installer dans l’île Manitoulin les tribus dispersées sur la rive nord du lac Huron, proposition que le lieutenant-gouverneur sir John Colborne* approuva, et, en 1836, Elliot obtint de l’évêque de Québec, Charles James Stewart*, l’autorisation de servir comme missionnaire résident dans la jeune colonie. Lorsque le projet fut mis temporairement à l’écart en 1837, Elliot retourna dans le district de Home, mais il fut bientôt envoyé pour une courte période dans le district de Bathurst, à Beckwith (aujourd’hui dans le comté de Lanark).
Elliot accepta en 1838 d’aller exercer son ministère au poste de la New England Company pres de Brantford. En 1827 la compagnie avait commencé à s’intéresser aux Indiens des Six-Nations établis sur la rivière Grand. Le premier missionnaire de Brantford, Robert Lugger*, fut engagé cette année-là et plus tard Abraham Nelles* se joignit à lui. Lugger mourut en 1837 et, en mars 1838, Elliot le remplaça à Tuscarora où il dispensa son ministère et poursuivit son œuvre d’éducation jusqu’au moment de sa démission en 1875. Il mourut le. 4 juin 1878 et fut inhumé au cimetière de l’église Holy Trinity, à Onondaga, Ont.
Peu après son installation à la mission de Tuscarora, Adam Elliot avait épousé Eliza Beulah Howells. De leur mariage naquirent quatre enfants qui moururent tous avant leurs parents. La sœur d’Eliza, Emily Susanna Howells, vint habiter chez les Elliot en 1845 ; elle aida sa sœur à prendre soin des enfants. La même année elle épousa l’interprète indien d’Elliot, George Johnson*, qui habitait lui aussi à la cure. La poétesse Pauline Johnson* était leur fille. Eliza Howells mourut en 1849 et Adam Elliot épousa Charlotte Racey en 1856.
Adam Elliot jouit de la confiance de la New England Company tout au long de ses nombreuses années de service. Il avait conservé l’amitié de son ancien mentor John Strachan, et Benjamin Cronyn, premier évêque du diocèse de Huron – dont faisait partie la mission de Tuscarora depuis 1857 – le tenait en haute considération. L’œuvre discrète et efficace qu’il exerça auprès des Indiens ne cessa jamais de susciter l’intérêt des visiteurs ; James Beaven a écrit à son sujet dans Recreations of a long vacation : « J’ai remarqué avec satisfaction ses qualités particulières d’adaptation auprès des humbles gens au milieu desquels il habite, et la confiance totale qui règne entre lui et ses ouailles. »
Mrs Lawrence Crumb, Nashotah, Wisconsin, possède les papiers de la famille Elliot.— James Beaven, Recreations of a long vacation ; or a visit to Indian missions in Upper Canada (Londres, Toronto, 1846), 30–55.— Dominion Churchman (Toronto), 23 juin 1878.— History of the New England Company [...] including a report, 1869–1870 (Londres, 1871).— Report of the New England Company, 1840 (Londres, 1840) ; 1868 (1869) ; 1871–1872 (1874).— Six years’ summary of the New England Company, 1873–1878 (Londres, 1879).— The Stewart missions ; a series of letters and journals, calculated to exhibit to British Christians, the spiritual destitution of the emigrants settled in the remote parts of Upper Canada [...], W. J. D. Waddilove, édit. (Londres, 1838), 29–96.— W. P. Bull, From Strachan to Owen ; how the Church of England was planted and tended in British North America (Toronto, 1937).— A sketch of the origin and the recent history of the New England Company by the senior member of the company (Londres, 1884).— Dorothy Keen et Martha McKeon, The story of Pauline Johnson, Canada’s passionate poet, as told to Mollie Gilles, Chatelaine (Toronto), XXXIX (février, mars 1966) : 25s., 39s.
T. R. Millman, « ELLIOT (Elliott), ADAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/elliot_adam_10F.html.
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Auteur de l'article: | T. R. Millman |
Titre de l'article: | ELLIOT (Elliott), ADAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |