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GIRROIR, HUBERT, prêtre catholique et instituteur, né le 18 juillet 1825 à Tracadie, Nouvelle-Écosse, fils du capitaine Joseph Girroir et d’Angélique Le Blanc, décédé le 25 janvier 1884 à Havre Boucher, Nouvelle-Écosse.
Hubert Girroir fit ses premières études à Tracadie mais quitta cet endroit en 1841 pour entrer au St Mary’s College, qui venait d’ouvrir ses portes à Halifax. L’année suivante, il revint chez lui et, pendant les années 1842–1843, il reçut des leçons particulières du curé Louis-Modeste Anssart. Il interrompit ses études jusqu’en 1850, mais dans l’intervalle il se spécialisa dans la construction de navires et le métier de forgeron. En septembre 1850, grâce à de l’argent fourni par Mgr William Fraser*, d’Arichat, il entra au grand séminaire de Québec et fut ordonné prêtre le 19 février 1853. À Québec, il fit preuve de talent pour le patinage de vitesse en battant un champion américain dans une course. D’abord réticents à permettre un tel concours, ses supérieurs se laissèrent fléchir lorsque Girroir promit de remettre ses gains au séminaire.
Après son ordination, Girroir remplit pendant environ six mois les fonctions de vicaire dans la paroisse Notre-Dame-de-la-Victoire (à Lévis). En août 1853, il revint en Nouvelle-Écosse et fut nommé vicaire à la cathédrale d’Arichat. Il commença aussi à enseigner la doctrine chrétienne et le français au St Francis Xavier College à Arichat, fondé depuis peu par Mgr Colin Francis MacKinnon*. En 1855, les séminaristes et les grands élèves de ce collège furent transférés dans un nouvel établissement, à Antigonish, qui allait devenir la St Francis Xavier University en 1866. L’abbé Girroir demeura à Arichat et devint recteur de la cathédrale ainsi que principal de l’institution rebaptisée Arichat Academy, où l’on donnait aux élèves plus jeunes l’enseignement préparatoire à l’entrée au collège. Seul prêtre acadien du diocèse jusqu’en 1860, il travailla avec zèle à promouvoir l’instruction ainsi que la langue et la culture françaises auprès des nombreux Acadiens de la région. On lui doit dans une large mesure d’avoir fait venir les Frères des écoles chrétiennes à Arichat en 1860 et il appuya les efforts que les Dames de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal y firent dans le domaine de l’enseignement.
En 1863, Girroir fut nommé curé de Little Arichat (West Arichat) où il continua d’œuvrer pour ses paroissiens et ses élèves acadiens. Cependant, les règlements du Free School Act de 1864 prévoyaient que les professeurs étaient tenus de subir un examen d’aptitude en anglais pour qu’une école puisse recevoir une subvention provenant dés fonds publics. La clause portant sur la langue empêchait, de fait, les frères francophones de continuer à enseigner dans la région et ils durent quitter le district en 1866. Girroir croyait que Mgr MacKinnon ainsi que certains de ses propres paroissiens n’avaient pas soutenu de tout cœur ses efforts en vue de promouvoir l’enseignement en français. Les soucis que lui causèrent les règlements relatifs à la langue le poussèrent à se plaindre avec amertume au premier ministre Charles Tupper* en mars 1866 de ce que, « toutes les fois qu’une communauté acadienne [était] sur le point de prendre sa place parmi les autres, il [fallait] que quelque chose contrecarre les efforts de nombreuses années ». En juin 1867, MacKinnon tenta de faire disparaître les divisions qui subsistaient dans la paroisse de Little Arichat en transférant Girroir, qui résista en faisant appel de cette décision à l’archevêque de Halifax, Thomas Louis Connolly*, et à Rome.
Ce ne fut qu’en juin 1868 que Girroir entra dans ses nouvelles fonctions à Chéticamp, communauté francophone établie sur la côte nord de l’île du Cap-Breton. À cet endroit, il ouvrit un certain nombre d’écoles et appuya le mouvement en faveur de la tempérance. C’est à lui que revient une grande part du mérite d’avoir fait draguer le port, entreprise qui profita énormément sur le plan économique à cette communauté de pêcheurs. En juin 1875, il fut nommé à Havre Boucher, sur le continent, dans l’est de la Nouvelle-Écosse, autre communauté comptant une population acadienne nombreuse. Il y demeura curé jusqu’à peu de temps avant sa mort en janvier 1884. Malgré les succès qu’il remporta dans ses campagnes menées en faveur de la survivance de la culture acadienne et de l’instruction en français en Nouvelle-Écosse, Girroir essuya aussi bien des revers et, en 1866, il ruminait sombrement l’idée qu’il y avait « une malédiction qui pesait sur la race acadienne ».
Casket (Antigonish, N.-É.), 29 août 1858, 15 mars 1861, 18 févr. 1892, 4 janv. 1934.— Allaire, Dictionnaire.— Anselme Chiasson, Chéticamp, history and Acadian traditions (Moncton, N.-B., 1961).— A. A. Johnston, A history of the Catholic Church in eastern Nova Scotia (2 vol., Antigonish, 1960–1971), II : 253s., 301, 423–431, 458, 526.— A. A. MacDonald, Centenary, Saint Paul’s parish (Havre Boucher, N.-É., 1961).— Éphrem Boudreau, « L’abbé Hubert Girroir, 1825–1884 », Soc. hist. acadienne, Cahiers (Moncton, N.-B.), 6 (1975) : 69–81.
R. A. MacLean, « GIRROIR, HUBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/girroir_hubert_11F.html.
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Auteur de l'article: | R. A. MacLean |
Titre de l'article: | GIRROIR, HUBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |