HOULISTON, GEORGE BAILLIE, homme d’affaires, avocat et homme politique, né vers 1834, probablement à Trois-Rivières, Bas-Canada, fils de John Houliston et d’Agnes Mercer ; il épousa Isabella Baptist, fille de George Baptist*, et, ils eurent six enfants ; décédé le 23 janvier 1891 à Edimbourg.

La carrière de George Baillie Houliston ne fut pas bien différente de celle de beaucoup d’hommes qui vécurent dans les petites villes canadiennes dans la seconde moitié du xixe siècle. Même s’il n’eut jamais d’intérêts commerciaux hors de la région trifluvienne, son influence sur le développement local fut considérable. Il entra dans les affaires au début des années 1850. Tout en travaillant au magasin général de son père, il représentait la Banque de Montréal à Trois-Rivières. On l’admit au barreau le 6 avril 1857. Dès cette époque, il avait pris la tête de l’entreprise familiale avec son frère Thomas et représentait plusieurs compagnies d’assurances. Cette même année, il dirigea une campagne infructueuse dont le but était de recueillir 100 000 $ pour établir une banque locale qui serait en mesure de favoriser l’exploitation régionale.

Dans les années 1860, Houliston continua de montrer qu’il était capable de mener plusieurs activités de front. Il pratiquait le droit avec un associé du nom de William McDougall, représentait toujours plusieurs sociétés d’assurances et fit partie du conseil municipal en 1863–1864. Membre du conseil d’administration de la Three Rivers Gas Company, il fut l’un des promoteurs de la Compagnie de coton des Trois-Rivières, qui devait contribuer à fortifier l’économie locale. La société ne devait toutefois jamais atteindre le stade de la production.

Houliston fonda en 1871 une banque privée, la G. B. Houliston and Company. Ce genre d’établissement était assez répandu au Canada dans le dernier quart du xixe siècle. Contrairement aux banques privilégiées, elles n’étaient pas autorisées à émettre des billets. Assez peu réglementées par le gouvernement, elles pouvaient recueillir des dépôts, consentir des prêts et faire des opérations – des prêts sur hypothèque par exemple – que l’Acte concernant les banques et le commerce des banques interdisait aux banques privilégiées. Trois-Rivières, où il n’y avait en 1871 que des succursales de la Banque de Québec et de la Banque nationale, avait désespérément besoin des services qu’offrait Houliston. C’est justement le manque d’établissements financiers qui avait été à l’origine de la tentative de fonder une banque locale en 1857 et qui devait mener un groupe d’hommes d’affaires de la ville, dont le beau-père et le beau-frère de Houliston, George et Alexander Baptist, à constituer juridiquement la Banque de Trois-Rivières en 1873. Houliston, manifestement intéressé à ne pas affaiblir sa propre banque, ne figurait pas parmi les promoteurs de la Banque de Trois-Rivières qui, faute de capital nécessaire, n’ouvrit jamais ses portes.

Dans les 20 dernières années de sa vie, Houliston s’occupa principalement de sa banque, mais à la fin des années 1870 et dans les années 1880, par attachement au parti libéral, il investit dans la presse locale. Avec Alexander Baptist, Joseph Rayncer, Ezekiel Moses Hart, Louis-Joseph-Onésime Brunelle et Henry Hart, il mit sur pied la Compagnie d’imprimerie de Trois-Rivières, qui édita la Concorde de 1879 à 1884 [V. Ernest Pacaud* ; Henri-René-Arthur Turcotte*] et sa contrepartie de langue anglaise, le Loop Line, de 1882 à 1884. Les deux journaux furent incapables de résister au climat politique défavorable dominé par les conservateurs de sir John Alexander Macdonald à Ottawa et, à Québec, de Joseph-Adolphe Chapleau entre 1879 et 1882, de Joseph-Alfred Mousseau* entre 1882 et 1884 et de John Jones Ross* entre 1884 et 1887. Ils cessèrent de paraître en 1884 à cause de difficultés financières. Deux mois plus tard, Houliston s’associa à Georges-Isidore Barthe et à René Barthe pour relancer un journal libéral, l’Ère nouvelle. La parution cessa en décembre 1885, encore une fois à cause de problèmes financiers.

À la fin de janvier 1891, au cours de la première étape d’un voyage autour du monde, George Baillie Houliston mourut subitement d’un arrêt du cœur à Édimbourg. Il avait joué un rôle important dans le développement de Trois-Rivières, à la fois à titre de marchand, promoteur, avocat, homme politique local et éditeur de journaux.

Ronald E. Rudin

AN, RG 31, C1, 1851, 1861, 1871, Trois-Rivières, Québec.— ANQ-MBF, CE1-50, 1837.— Arch. du séminaire de Trois-Rivières, 0125 (fonds G. B. Houliston).— Canada, Statuts, 1873, chap. 14.— Gazette (Montréal), 26 janv. 1891.— Canada directory, 1851 ; 1857–1858 ; 1864–1865 ; 1871.— Guide de la cité des Trois-Rivières, ([Trois-Rivières]), 1880–1881.— J. Hamelin et al., la Presse québécoise, 2 : 58, 104–105, 292–293.— Maréchal Nantel, « les Avocats admis au Barreau de 1849 à 1868 », BRH, 41 (1935) : 691.

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Ronald E. Rudin, « HOULISTON, GEORGE BAILLIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/houliston_george_baillie_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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