HEDLEY, JAMES ALEXANDER, journaliste, né le 4 décembre 1842 à Prestonpans, Écosse, fils de Jonathan W. Hedley, agent des douanes ; avant 1870, il épousa Emma MacLeod, et ils eurent trois filles ; décédé le 23 décembre 1916 à Toronto.

En 1845, quelque temps après la mort de son père, James Alexander Hedley arriva dans le Haut-Canada avec sa grand-mère et son frère aîné, William. Ils s’installèrent à Amherstburg, où Hedley fréquenta l’école publique puis travailla au magasin de son frère. Il eut ensuite un emploi de télégraphiste, fort probablement à la Compagnie de télégraphe de Montréal, et se lia d’amitié avec George Albertus Cox et Harvey Prentice Dwight, qui exerçaient le même métier. Les trois hommes se retrouveraient plus tard au conseil d’administration de la Compagnie du grand télégraphe du nord-ouest du Canada.

En 1863, Hedley entra au bureau torontois d’une agence de renseignements sur les gens d’affaires, la R. G. Dun and Company [V. Erastus Wiman*]. Directeur dès 1867, il resta chez Dun encore six ans et termina cette période à Montréal et à Glasgow. Après son retour à Montréal, il tenta de faire carrière dans le commerce. En 1876, il devint rédacteur en chef d’un hebdomadaire torontois consacré aux affaires, le Monetary Times. Selon sa propre description, c’était « un véhicule pour les opinions et sentiments des Canadiens, qui visait à être autonome et patriotiquement ambitieux et à qui déplaisaient les commandements et les méthodes pédantes, tant au gouvernement que dans le commerce ». Durant les 30 années où Hedley fut à sa tête, le Monetary Times resta fidèle à ce programme et, au fil du temps, il se hissa parmi les plus importants périodiques commerciaux du Canada, aux côtés de deux publications montréalaises, le Journal of Commerce, Finance and Insurance Review et le Moniteur du commerce [V. Charles Savary*].

Bien écrit et d’une mise en pages agréable malgré le caractère rébarbatif de bon nombre des données qu’il publiait, le Monetary Times présentait des nouvelles de toutes les régions du pays, y compris sur les échecs commerciaux, ainsi que de la matière que l’on trouve habituellement dans ce genre de publication, par exemple des prix courants et de la publicité. Les enquêtes et rapports officiels, sur les banques notamment, y étaient reproduits avec des commentaires éditoriaux. En l’absence de rapports sur un secteur important, tels le crédit et l’épargne, le journal prit l’initiative d’en dresser un, en y ajoutant des interprétations. Souvent, les discours et procès-verbaux de réunions d’entreprise étaient reproduits in extenso.

Le ton éditorial donné par Hedley au Monetary Times était plein d’assurance. Sa personnalité s’y révèle clairement : intelligence, scepticisme exprimé avec courtoisie, aversion pour les formules stéréotypées. Sous sa direction, le journal acquit une réputation de pondération. Hedley se méfiait des gros profits fictifs, des actions gonflées sans raison, de la ruée des entreprises vers les avantages consentis par les municipalités et de la pratique, courante surtout dans l’immobilier et les mines, qui consistait à mettre en évidence le potentiel plutôt que le rendement. Déçu par le conservatisme financier des Canadiens, il saluait les véritables innovations, que ce soit les chemins de fer cubains de sir William Cornelius Van Horne ou le système de vente au détail contre argent comptant seulement, dont les initiateurs étaient Timothy Eaton*, de Toronto, et Charles Woodward*, de Vancouver. En outre, il commentait librement la situation des régions en plein essor, les tendances en matière de finances, de capitalisation et d’industrie ainsi que la politique gouvernementale. Par exemple, il contribua à faire voir le Nord ontarien comme une région pionnière à vocation industrielle plutôt qu’agricole. Bien que, d’ordinaire, il ait défendu l’entreprise privée, il soutenait la politique d’étatisation du premier ministre ontarien James Pliny Whitney en matière énergétique. En même temps, il admettait que la province se montrait impétueuse dans ce domaine et que la perspective de voir un fanfaron tel Henry Mill Pellatt* aller défendre le crédit de l’Ontario à l’étranger était comique.

Hedley n’écrivit pas uniquement dans le Monetary Times. Il analysa les finances et le commerce du dominion pour le Rose-Belford’s Canadian Monthly and National Review de Toronto en 1880 et rédigea une courte étude sur le commerce canadien en 1894 ; doté d’une mémoire extraordinaire, il avait le don de raconter des histoires sur les pionniers du monde canadien des affaires. Membre du Granite Club et du National Club de Toronto, il rédigea des articles sur le curling et les quilles pour le Dominion Illustrated Monthly de Montréal et pour l’Outing d’Albany, dans l’État de New York.

James Alexander Hedley quitta son poste de rédacteur en chef en 1906 mais resta vice-président de la Monetary Times Printing Company jusqu’en 1912, année où il vendit sa part dans cette société. Après la mort de sa femme, qui survint le 15 octobre 1915, il dépérit et mourut dès l’année suivante.

Philip Creighton

L’analyse de James Alexander Hedley intitulée « The financial situation in Canada » a paru dans Rose-Belford’s Canadian Monthly and National Rev. (Toronto), 5 (juill–déc. 1880) : 84–87 ; Hedley a préparé pour la publication Canada and her commerce : from the time of the first settler to that of the representative men of to-day, who have shaped the destiny of our country [...] (Montréal, 1894). Les publications de Hedley comprennent aussi deux récits de voyage, Notes of a coaching trip through the Connecticut valley and among the Green Mountains by the Dwight-Wiman Club, June, 1883 [...] (Toronto, [1883 ?]) et Notes of a hunting trip with the Dwight-Wiman Club in the Muskoka district, Canada ([Toronto], 1884), ainsi qu’un article de fond sur « The Toronto Granite Club » dans Outing (New York et Londres), 15 (oct. 1889–mars 1890) : 28–39.

AN, RG 31, C1, 1901, Toronto, Ward 3, div. 37 : 7 (mfm à la North York Public Library, Canadiana Coll., North York, Ontario).— AO, RG 22-305, no 33166 ; RG 80-8-0-550, no 5789 ; RG 80-8-0-584, no 7444.— Globe, 25 déc. 1916.— Monetary Times (Toronto), 1876–1906, 29 déc. 1916.— Toronto Daily Star, 26 déc. 1916.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Dominion annual reg., 1885 : 260s.— Nelles, Politics of development.— Toronto, Board of Trade, « A souvenir » : a history of the growth of the Queen City and its board of trade, with biographical sketches of the principal members thereof (Montréal et Toronto, 1893).

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Philip Creighton, « HEDLEY, JAMES ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hedley_james_alexander_14F.html.

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Auteur de l'article:    Philip Creighton
Titre de l'article:    HEDLEY, JAMES ALEXANDER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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