GUILLOUET D’ORVILLIERS, RÉMY, officier au Canada et en Guyane, né vers 1633, fils de Jean, avocat au parlement, et de Marguerite Gascoing ; il épousa en 1666 à La Rochelle Anne-Marie Le Febvre, fille légitimée de Joseph-Antoine Le Febvre* de La Barre, futur gouverneur général du Canada ; mort à Cayenne (Guyane française) le 18 août 1713.

Enseigne au régiment de Conti en 1651, il fut promu capitaine en 1657, puis passa au régiment de Poitou. En 1667, il commanda les cinq compagnies de cette unité détachées aux îles d’Amérique et stationna dans l’île de Saint-Christophe. Revenu en France en 1669 pour servir au régiment d’Harcourt, il passa au Canada en 1682 comme capitaine des gardes de son beau-père, le gouverneur général Le Febvre de La Barre, et participa à la campagne contre les Iroquois pendant laquelle il commanda l’arrière-garde. En 1685, Denonville [Brisay] le nomme commandant du fort Frontenac à la place de M. de La Forest [Dauphin] qui devait « aler aux Illinois aux affaires de Mr de la Salle [Cavelier*] ». Guillouet prit part, en l 687, à l’expédition contre les Tsonnontouans, revint ensuite au fort Frontenac où il fut rejoint par son fils Claude, et rentra en France en 1688.

Sa conduite fut toujours très appréciée par ses chefs, et Charlevoix* a pu écrire : « M. d’Orvilliers, commandant le poste de Cataracouy [Frontenac], était l’un des officiers de la colonie sur la prudence, le génie et la fermeté duquel les gouverneurs généraux de la Nouvelle-France comptèrent le plus. »

Il continua sa carrière en Guyane où il fut nommé capitaine le 13 janvier 1689 et lieutenant de roi le 18 août 1690, fit un séjour en France en 1694 et assura à plusieurs reprises l’intérim du gouverneur de Férolles [La Ville] en 1697 et 1700–170l. Ce dernier lui reprochait d’avoir l’esprit brouillon mais reconnaissait ses capacités. Nommé gouverneur de la Guyane le 9 mars 1706, d’Orvilliers y déploya une grande activité. S’appuyant sans doute sur son expérience canadienne, il s’efforça d’améliorer les relations avec les Indiens en sauvegardant leur liberté en leur envoyant des missionnaires jésuites, en leur donnant des concessions de terres et en les installant dans des villages près de Cayenne. Il chargea également plusieurs officiers d’explorer l’intérieur du pays, alors quasi inconnu, et lutta contre les prétentions des Portugais dans la région de l’Oyapock. Le père jésuite Gouyé, procureur des missions de l’Amérique méridionale, fait son éloge, et le commissaire d’Albon [Lefèvre] affirme que d’Orvilliers est plein de mérites malgré la vivacité de son caractère. Pontchartrain [Phélypeaux], probablement agacé par ses démêlés orageux avec le lieutenant de roi Morthon de Grandval, lui reprocha à plusieurs reprises de gouverner avec trop de brutalité. Promu chevalier de Saint-Louis le 28 juillet 1705, d’Orvilliers laissa un fils, Claude, qui lui succédera comme gouverneur de la Guyane après avoir servi au Canada avec son père.

Étienne Taillemite

AN, Col., B, 11, f.81v. ; 14, ff.75, 302, 544v. ; 18, ff.199, 586v. ; 21, ff.188, 349v., 437v., 690 ; 24, f.135v. ; 26, f.147 ; 28, ff.44, 49, 87, 157, 176, 212, 225, 448 ; 31, ff.50, 194, 287, 376, 456, 482, 623 ; 33, ff.30v., 62v., 96v. ; 34, ff.103, 104v., 116, 133, 135v. ; 35, ff.610v., 616v. ; Col., C11A, 2 ; Col., C14, 3–7.— AN, Marine, C7, 231 ; C1, 161.— Archives personnelles du général d’Esclaibes.— Charlevoix, Histoire de la N.-F. (1744), II : 313.— Le Jeune, Dictionnaire.

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Étienne Taillemite, « GUILLOUET D’ORVILLIERS, RÉMY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/guillouet_d_orvilliers_remy_2F.html.

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Auteur de l'article:    Étienne Taillemite
Titre de l'article:    GUILLOUET D’ORVILLIERS, RÉMY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    2 oct. 2024