SMITHSEND, RICHARD, employé de la Hudsons Bay Company de 1685 à 1691, mais prisonnier des Français durant plus de la moitié de cette période, né vers 1653.

En 1685, il était officier sur le Perpetuana Merchant (capitaine : Edward Hume), à bord duquel se trouvait aussi son frère Nicholas Smithsend. Alors qu’il faisait voile vers le fort York (Bourbon) le vaisseau fut pris, dans le détroit d’Hudson, au cours du mois de juillet 1685, par Bermen* de La Martinière, alors que ce dernier revenait de la baie avec deux navires en direction de Québec. Le Perpetuana Merchant fut conduit à Québec. Bien qu’il y fût emprisonné, Smithsend réussit à faire parvenir à John Hampson une lettre révélant « les projets des Français contre Port Nelson, pour l’année suivante ». Cette lettre fut lue à la réunion du comité de la Hudsons Bay Company, tenue à Londres le 3 février 1685/1686.

Au cours du mois d’août 1686, après 11 mois d’incarcération à Québec, Smithsend fut envoyé à la Martinique en vue d’y être gardé en prison, mais le capitaine arriva, par erreur, à la Guadeloupe, où on relâcha les prisonniers. Smithsend retourna en Angleterre en passant par la Barbade ; arrivé à Londres, il fit sous serment une déclaration, en date du 15 février 1686/1687, où il fit rapport de sa captivité, des succès de l’expédition de 1686 du chevalier de Troyes et de l’arrivée à Québec de deux vaisseaux anglais (dont le Craven) pris à Moose (plus tard Saint-Louis) par de Troyes.

On confia à Smithsend le commandement du Huband, qui mit à la voile en direction de Port Nelson en 1687. Le Huband n’avait pas encore mouillé l’ancre à Port Nelson le 22 septembre ; on peut supposer qu’il y arriva plus tard. Smithsend aurait peut-être cherché abri à l’île Charlton pour la saison d’hiver (AN, Col., C11A, 10 : 237–240). On ne fait plus aucune mention des déplacements du Huband jusqu’à sa capture, par Pierre Le Moyne* d’Iberville, à la hauteur de la rivière Rupert-, au début de l’été de 1689.

Smithsend fut conduit par voie de terre à Québec avec les capitaines des autres vaisseaux dont d’Iberville s’était emparé à Albany (Sainte-Anne). Il fut envoyé en France et emprisonné à La Rochelle. Son épouse, ainsi que les « demi-veuves » d’autres marins employés par la Hudson’s Bay Company, adressèrent une requête à la reine Marie le 1er octobre 1691 pour qu’elle obtînt la mise en liberté de leurs maris : au cours du même mois, cependant, Smithsend avait réussi à s’évader. Il ne reprit pas son emploi à la Hudsons Bay Company et céda sa prime de démobilisation, se montant à £10, à son frère John.

G. E. Thorman

AN, Col., C11A, 10, ff.146–147.— HBC Arch. A.1/14, f.10d ; A.1/84, f.15d. ; A.9/4, f.16–16d.— HBRS, XI (Rich and Johnson) : 214s ; XX (Rich and Johnson).

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G. E. Thorman, « SMITHSEND, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 sept. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/smithsend_richard_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    18 sept. 2024