WOLHAUPTER, JOHN, horloger, orfèvre et joaillier, né vers 1771 à New York, fils de Gottfried Wolhaupter ; décédé le 12 janvier 1839 à Richmond Parish, Nouveau-Brunswick.

Originaire de Bocken, près de Schneeberg, en Saxe (République démocratique allemande), le père de John Wolhaupter se fixa à New York au plus tard en 1759. John fit son apprentissage dans cette ville et, d’après les factures et comptes qui subsistent, travailla à son compte au moins à partir de 1790. Cette année-là, il entra chez les francs-maçons, à la Hiram Lodge. En 1795, il épousa à New York Mary Payne Aycrigg, fille de feu le docteur John Hurst Aycrigg et de Rachael Lydekker ; celle-ci s’était installée en 1785 à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, avec son deuxième mari. Quant à Wolhaupter, il s’établit à Saint-Jean avant 1799. Une annonce parue dans la Royal Gazette du 21 mai 1799 dit en effet : « JOHN WOOLHAUPTER, horloger, [...] revenu depuis peu de New York pour s’établir dans la ville [...] a élu domicile rue Germain. » Les mots « revenu depuis peu » semblent significatifs car, lorsque Wolhaupter demandera une concession foncière en 1820, il affirmera être venu au Nouveau-Brunswick avec les loyalistes.

On admit Wolhaupter à titre de citoyen de la ville de Saint-Jean en 1799. Demeuré franc-maçon, il devint trésorier de la St John’s Lodge No. 29 dès sa formation, en 1802. Toutefois, le 28 mai 1803, il annonça dans la Saint John Gazette qu’il avait l’intention de « quitter sous peu la province pour quelques mois ». En novembre, il mit en vente une maison et un lot adjacent à la sienne, mais ces biens n’avaient toujours pas trouvé preneur quand l’annonce cessa de paraître le 2 janvier 1804.

Il semble que Wolhaupter retourna à New York, où il travailla à titre d’horloger, mais le 25 mai 1805 il était de retour à Saint-Jean et tenait boutique rue Prince William. Cinq ans plus tard, soit en juillet 1810, il annonça la vente d’une partie de ses propriétés et son intention d’abandonner l’horlogerie pour la joaillerie. Plus tard dans l’année, il parla de s’installer à Fredericton ; il y était en 1813, rue Queen. Dans une réclame du 12 mai 1818, il annonçait qu’à sa boutique il nettoyait et réparait des horloges et des montres et qu’il faisait aussi la réparation de pièces d’orfèvrerie, d’argenterie et de vaisselle. À cette époque, son fils Benjamin*, qui était son apprenti, avait sa propre boutique ; l’annonce disait qu’aux deux endroits on ferait le travail avec une « attention minutieuse ».

En 1819, Wolhaupter alla s’établir rue Camperdown et annonça qu’il entendait faire de l’orfèvrerie et de l’argenterie. Cependant, il semble qu’il abandonna son métier en 1820, l’année même où Benjamin acheva son apprentissage. Jamais, à compter de 1821, les annonces de celui-ci ne mentionnent le nom de son père, et rien n’indique non plus que John Wolhaupter continua seul. En 1826, il obtint une concession dans Richmond Parish, près de Woodstock. Il ne s’y installa qu’en 1831 et y mourut huit ans plus tard. Sa femme s’éteignit en 1842 ; le couple avait eu au moins six enfants, quatre garçons et deux filles.

La carrière de John Wolhaupter rappelle que les événements obligèrent bien des artisans loyalistes à se réorienter. On a pu identifier quelques cuillers à thé de sa fabrication (certaines d’entre elles sont exposées au York-Sunbury Historical Society Museum de Fredericton), mais aucune horloge, montre ou bijou. Les témoins les plus nets de sa vie demeurent une série d’achats et de ventes de terres, et on suppose qu’il constitua une bonne partie de son capital à l’occasion de ses fréquents et longs séjours à New York.

D. C. Mackay et Stuart Smith

City of Saint John (Saint-Jean, N.-B.), City Clerk’s Office, Common Council, minutes, 6 nov. 1799.— Saint John County Land Registry Office (Saint-Jean), Record books, C1 : 116 ; F1 : 175 ; H1 : 4, 248 (mfm aux APNB).— Royal Gazette (Saint-Jean ; Fredericton), 21 mai 1799, 12 mai 1818, 18 mai 1819, 23 janv. 1839.— Saint John Gazette, 28 mai, 5 nov. 1803, 2 janv. 1804, 27 mai 1805.— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).— Brooks Palmer, The book of American clocks (New York, 1950).— W. F. Bunting, History of St. John’s LodgeF. & A.M. of Saint John, New Brunswick [...] (Saint-Jean, 1895).

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D. C. Mackay et Stuart Smith, « WOLHAUPTER, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wolhaupter_john_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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